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Liban - Transport aérien

Encore un bon mois de travaux à l’AIB : les voyageurs invités à faire preuve de patience

Le chaos à l’aéroport de Beyrouth était au cœur d’un échange acerbe sur Twitter, le week-end dernier, entre le ministre des Transports Youssef Fenianos et le député Yassine Jaber.

À l’AIB, les travaux devraient encore se prolonger au moins un mois. Photo AMH

Les voyageurs en partance depuis l’aéroport Rafic Hariri de Beyrouth devront prendre leur mal en patience pour un bon mois encore. Et supporter de longues attentes devant les comptoirs de la Sûreté générale pour le contrôle de leurs passeports, le temps que prennent fin les travaux d’élargissement des infrastructures de contrôle des passagers. C’est ce qu’affirme à L’Orient-Le Jour une source responsable à l’AIB qui a requis l’anonymat, estimant au 1er juin prochain environ la date de fin des travaux. « Nous demandons aux passagers d’être patients. Nous menons des travaux pour développer nos capacités d’accueil et de contrôle », dit le responsable, interrogé par L’Orient-Le Jour, au lendemain d’un échange acerbe sur Twitter entre deux personnalités pourtant politiquement alliées, le ministre des Transports Youssef Fenianos et le député Yassine Jaber.

Aménagement de voies express
L’échange a commencé par un tweet du député du mouvement Amal, Yassine Jaber, samedi dernier. Il dénonçait « le chaos à l’aéroport de Beyrouth, en cette période de vacances pascales », tout en regrettant que « rien n’ait été entrepris pour mettre un terme aux humiliations subies par les voyageurs au cours de l’été dernier ». Le message était accompagné d’une vidéo montrant une foule de passagers attendant leur tour devant les guichets de la SG, l’un d’entre eux, un ressortissant du Golfe, conseillant même aux internautes de ne pas se rendre au Liban.

Les travaux qui se déroulent aussi bien à l’étage des départs qu’à celui des arrivées « permettront d’augmenter à 34 le nombre de postes de contrôle de la Sûreté générale », a répondu, également via Twitter, le ministre Fenianos du courant des Marada, soulignant qu’il se rendait deux fois par semaine à l’AIB pour suivre de près l’évolution des travaux et qu’il était accompagné, lors de sa dernière visite, par la ministre de l’Intérieur, Raya el-Hassan.

« Ces travaux permettront aussi l’aménagement de voies express à l’intention des passagers des classes affaires et première, désengorgeant par le fait même les autres voies », explique de son côté le responsable contacté. « Mais pendant les travaux, seulement une douzaine de postes de la SG sont opérationnels pour l’instant, contre 24 avant les travaux », précise-t-il, espérant « un retour à la normale dès le 1er juin ».

Malgré les explications fournies, l’échange à fleurets mouchetés entre le ministre Fenianos et le député Jaber n’a pas pris fin. Après avoir invité le ministre des Transports « à mieux organiser les flux le temps que durent les travaux, afin de mettre fin au calvaire des passagers et à augmenter notamment les éléments des forces de l’ordre », Yassine Jaber l’a appelé à « faire appliquer la loi 481 comme il l’avait promis », tout en regrettant au passage que « les Libanais soient contraints d’enterrer leur rêve d’accueillir des centaines de milliers de touristes cet été ». « Vous savez très bien où se situe le problème », lui a répondu Youssef Fenianos.


(Lire aussi : Agrandissement de l’AIB pour 18 millions de dollars)


Ces questions d’équilibre confessionnel qui freinent les nominations
La loi 481, adoptée en décembre 2002, vise à réorganiser l’Aviation civile. Mais elle n’a jamais été appliquée en raison d’une absence de décision politique et, à ce jour, son conseil d’administration n’a toujours pas été nommé par le Conseil des ministres.

« Cette loi devait pourtant permettre d’éliminer la direction générale de l’Aviation civile et de remplacer cette instance par une Autorité générale de l’aviation civile dotée d’une certaine autonomie, tout en demeurant sous la tutelle du ministère des Transports », explique à L’OLJ le député et ancien chef de la sécurité aéroportuaire de l’AIB, l’ex-général de l’armée Jean Talouzian. Une initiative qui se situerait dans le cadre d’un projet plus vaste de gestion de l’ensemble de l’aviation civile par le secteur privé et qui débarrasserait la nouvelle autorité de nombreuses tracasseries administratives. « Mais cette réorganisation réclamée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) peine à voir le jour pour des raisons de répartition communautaire des postes », relève ce député proche des Forces libanaises. « L’autorité qui devait être formée de cinq membres pourrait fort bien en compter six, qui occuperont la présidence à tour de rôle et par ordre alphabétique », pour ces mêmes raisons d’équilibre communautaire. Encore faudrait-il que l’amendement de loi proposé par le ministre Youssef Fenianos soit adopté. « Débouté une première fois en Conseil des ministres, le ministre des Transports espère voir ce projet d’amendement bientôt adopté », note Jean Talouzian.

Peut-être qu’alors pourra démarrer le processus de privatisation de la gestion de l’aviation civile, avec pour objectif de limiter les influences politiques qui minent l’aéroport et de renflouer les caisses de l’État. Selon une source informée, « l’AIB rapporte aujourd’hui au Trésor quelque 300 millions de dollars par an. Une somme modique, face à ce que l’aéroport pourrait rapporter ».


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commentaires (2)

Effectuer des travaux d’envergure dans un milieu sous contraintes de fonctionnement demande des compétences que ni les maîtres d’oeuvre Ni les entreprises du Liban semblent posséder. Alors une fois de plus, c’est le citoyen lambda qui en subit les conséquences sans qu’aucun responsable ne s’en émeuve ou s’excuse du dérangement. Alors ‘nous sommes heureux et honorés de vous recevoir dans notre ville’ et vive la fawda

Lecteur excédé par la censure

18 h 58, le 30 avril 2019

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Commentaires (2)

  • Effectuer des travaux d’envergure dans un milieu sous contraintes de fonctionnement demande des compétences que ni les maîtres d’oeuvre Ni les entreprises du Liban semblent posséder. Alors une fois de plus, c’est le citoyen lambda qui en subit les conséquences sans qu’aucun responsable ne s’en émeuve ou s’excuse du dérangement. Alors ‘nous sommes heureux et honorés de vous recevoir dans notre ville’ et vive la fawda

    Lecteur excédé par la censure

    18 h 58, le 30 avril 2019

  • SOUHAITONS QUE L,APRES NE SOIT PAS PIRE QUE L,AVANT. FAISONS DE PIEUX VOEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 49, le 30 avril 2019

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