Jean-Pierre Marielle est décédé à 87 ans. Guillaume Souvant/AFP
Le comédien français Jean-Pierre Marielle, inoubliable interprète de Monsieur de Sainte-Colombe dans Tous les matins du monde (1991) et grande figure du cinéma et du théâtre français, est décédé mercredi à 87 ans. « Jean-Pierre Marielle s’est éteint le 24 avril (...) à Saint-Cloud (dans la banlieue ouest de Paris) des suites d’une longue maladie », a annoncé hier son épouse, l’actrice Agathe Natanson. Ses obsèques se dérouleront dans la plus stricte intimité.Cinémathèque hexagonale à lui tout seul, incarnant une France populaire avec sa voix caverneuse et gouailleuse inoubliable, il a joué dans une centaine de films, comiques et tragiques, d’auteur et grand public, et d’innombrables pièces et téléfilms. « J’ai été dans tous les genres avec des gens qui ont très bon genre », disait-il avec l’humour de celui qui, désabusé, prétendait être revenu de tout et de tous... Sauf des jolies femmes, comme il le montre si bien dans la tragi-comédie Les galettes de Pont-Aven de Joël Séria (1975).
De grande taille, larges épaules, moustache fournie, barbe poivre et sel, regard ironique, narquois, il aimait bien jouer les sales bonhommes, les beaufs bêtes et méchants, cyniques. « Pour un acteur, disait-il, ce n’est pas très intéressant de jouer un type sympa. L’instabilité, le trouble sont beaucoup plus riches. » Il a été sept fois nominé aux César sans en remporter un seul.Né à Paris le 12 avril 1932, ce Bourguignon, fils d’un industriel de l’agroalimentaire et d’une mère couturière, sort du Conservatoire de Paris dans la même fournée que Jean-Paul Belmondo, Bruno Cremer, Claude Rich, Françoise Fabian et Jean Rochefort, l’ami de toute une vie. Stagiaire à la Comédie-Française, il entame une carrière dans le théâtre léger, fait du cabaret. Au cinéma, après de timides débuts en 1960, il lui faut attendre une décennie et une bonne vingtaine de rôles avant de se faire remarquer. On le voit dans Le diable par la queue de Philippe de Broca, Sex-shop de Claude Berri, La valise de Georges Lautner ou Comment réussir quand on est con et pleurnichard de Michel Audiard. S’ensuit une intense activité devant les caméras. Il enchaîne jusqu’à cinq films par an, tournant sous la direction de Blier, Labro, Molinaro, Mocky, Sautet, Tavernier, Miller et d’autres.
Aussitôt l’annonce de son décès, de Jean-Pierre Mocky à Bertrand Blier, le monde du cinéma français lui a rendu hommage. « Quel coup dur ! Je suis effondré ! » a réagi Jean-Paul Belmondo, son ami du conservatoire avec qui il a fait les « 400 coups ». « C’était plus qu’un ami », a souligné Bébel, saluant la mémoire « d’un grand comédien, une forte personnalité sachant tout à la fois manier l’humour de façon redoutable et travailler avec le plus grand sérieux ». « Jean-Pierre est parti rejoindre Jean, Philippe et les autres... C’est tout un cinéma qui part avec lui », a écrit le réalisateur et comédien Guillaume Canet sur les réseaux sociaux. Avec Jean Rochefort et Philippe Noiret, ses acolytes dans Les Grands Ducs, déjà disparus, Jean-Pierre Marielle incarnait toute une époque. « Qu’est-ce qu’un acteur ? Une voix, un phrasé. Il avait une voix, il avait un phrasé, une grande originalité, il détestait les modes, les ambiances, les doxas », a relevé le comédien Fabrice Luchini.
Source : AFP
Hier j'ai vu à la télé une scène de sexe répugnante jouée par l'acteur décédé. Il n'y avait pas l'avertissement "interdit au moins de 12 ans" dû probablement au changement des programmes pour lui rendre hommage. L'éloge funèbre est un devoir des médias pour les politiques, les acteurs et les personnages publiques en général, mais il ne faut pas à chaque fois trop "nous la jouer" grandeur infinie. On dirait que la vieillesse et la mort sont devenus des doctorats post-grade à qui tout ceux qui partent ont droits après une carrière publique. Paix à son âme et toutes mes condoléances à sa famille et à son entourage. Il était bien ! et mes hommages à tous les anonymes qui partent sans faire du bruit !
16 h 24, le 26 avril 2019