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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

La chasse à l’homme se poursuit dans un Sri Lanka sous tension

Les églises catholiques fermées « jusqu’à nouvel ordre ».

Un soldat sri lankais devant l’église Saint-Antoine à Colombo. Les églises catholiques du Sri Lanka resteront fermées jusqu’à l’amélioration de la situation sécuritaire. Jewel Samad/Photo AFP

La chasse à l’homme se poursuivait hier dans un Sri Lanka sous tension, où les craintes de nouveaux attentats offraient un terreau fertile aux rumeurs, quatre jours après le bain de sang des attaques jihadistes de Pâques.

Signe de la fébrilité extrême qui règne dans l’île d’Asie du Sud, la capitale Colombo a connu une série de fausses alertes à la bombe, qui ont vu des employés barricadés dans leurs bureaux et des rues fermées pour des interventions de forces de sécurité.

Le Sri Lanka a lancé une gigantesque traque de suspects en lien avec les attaques qui ont fait 253 morts et autour de 500 blessés dimanche, revendiquées par l’organisation État islamique. Les autorités sri lankaises ont fortement revu à la baisse hier le bilan des attentats de Pâques : 253 personnes ont péri dans le bain de sang et non 359 comme indiqué auparavant, des corps ayant été comptés plusieurs fois.Des kamikazes ont frappé dimanche matin trois hôtels de luxe de Colombo et trois églises chrétiennes bondées en pleine messe de Pâques. Seize nouvelles arrestations sont intervenues dans la nuit de mercredi à jeudi, portant le total des personnes interpellées à près de 75 depuis dimanche. En fin d’après-midi, la police a publié les photos et les noms de trois jeunes hommes et trois jeunes femmes recherchés par les autorités. La polémique gronde sur l’incapacité du Sri Lanka à empêcher ces attentats-suicides en amont, alors qu’il disposait d’informations cruciales. Colombo a reconnu une « défaillance » de l’État en matière de sécurité, les autorités n’ayant pas su empêcher ce bain de sang alors qu’elles disposaient d’informations très précises. Une alerte rédigée le 11 avril par le chef de la police, prévenant que le groupe extrémiste local National Thowheeth Jama’ath (NTJ) préparait des attentats, n’a pas été communiquée au Premier ministre et à des ministres de haut rang.

À plusieurs reprises ces derniers temps, l’Inde a, en outre, averti le Sri Lanka du risque d’attentats-suicides, a rapporté hier une source proche du dossier. New Delhi avait mis la main sur des contenus « menaçants », dont des vidéos, lors d’arrestations dans le sud du pays de personnes soupçonnées de liens avec l’EI. « Les vidéos montraient un leader radical au Sri Lanka qui tenait des propos menaçants indiquant que des attaques-suicides étaient possibles », a précisé la source, qui a requis l’anonymat. Selon la presse indienne, l’homme sur les images est Zahran Hashim, le chef du NTJ, dont le sort est inconnu à ce jour. Dans ce contexte, le plus haut responsable du ministère de la Défense a démissionné hier, disant « accepter la responsabilité » de cet échec, a rapporté à l’AFP une source ministérielle.

Portes closes

Les églises catholiques du Sri Lanka, particulièrement visées lors de ces attentats, garderont leurs portes closes jusqu’à l’amélioration de la situation sécuritaire. « Il n’y aura aucune messe publique jusqu’à nouvel ordre », a annoncé un responsable de l’Église locale. Les funérailles de victimes pourront se tenir lors de cérémonies à caractère privé. Le gouvernement a appelé la minorité musulmane du pays à ne pas tenir ses prières du vendredi dans les mosquées en signe de solidarité. La police craint en outre que les lieux de culte musulmans puissent être la cible de représailles.

Des centaines de réfugiés musulmans ahmadis, originaires du Pakistan, d’Afghanistan, du Yémen et d’Iran, se sont abrités dans des mosquées et un poste de police par crainte pour leur sécurité. Les propriétaires de certains d’entre eux les ont expulsés car ils redoutaient que leurs propriétés ne soient visées par des groupes cherchant à se venger.

Les autorités attribuent les attentats au National Thowheeth Jama’ath et n’ont pas confirmé officiellement l’implication de l’EI. Les jihadistes de l’EI ont revendiqué le massacre en publiant une vidéo de huit hommes prêtant allégeance à leur « calife », Abou Bakr al-Bagdadi.

L’armée sri lankaise a déployé des milliers de soldats supplémentaires pour épauler la police dans sa traque. « Nous sommes armés du pouvoir de chercher, confisquer, arrêter et détenir grâce à la législation de l’état d’urgence » en place depuis lundi minuit, a affirmé un général de brigade. De son côté, le président Maithripala Sirisena a annoncé qu’il allait remettre sur pied une structure militaire, qui existait au pic de la guerre civile entre séparatistes tamouls et la majorité cinghalaise, pour coordonner les opérations sécuritaires.

Le Sri Lanka a, par ailleurs, suspendu un projet d’exemptions de visa touristique destiné à doper la fréquentation en basse saison. Les attentats pourraient dissuader de nombreux voyageurs de se rendre dans cette île prisée pour ses plages idylliques et sa nature verdoyante, qui avait connu une année record en 2018 avec 2,33 millions de touristes.

Source : AFP

La chasse à l’homme se poursuivait hier dans un Sri Lanka sous tension, où les craintes de nouveaux attentats offraient un terreau fertile aux rumeurs, quatre jours après le bain de sang des attaques jihadistes de Pâques.Signe de la fébrilité extrême qui règne dans l’île d’Asie du Sud, la capitale Colombo a connu une série de fausses alertes à la bombe, qui ont vu des employés barricadés dans leurs bureaux et des rues fermées pour des interventions de forces de sécurité.Le Sri Lanka a lancé une gigantesque traque de suspects en lien avec les attaques qui ont fait 253 morts et autour de 500 blessés dimanche, revendiquées par l’organisation État islamique. Les autorités sri lankaises ont fortement revu à la baisse hier le bilan des attentats de Pâques : 253 personnes ont péri dans le bain de sang et non...
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