Budget de l'armée : le général Joseph Aoun déplore "les politiques financières des gouvernements successifs"

Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a déploré jeudi "les politiques financières des gouvernements successifs" qui ont été incapables d'accorder à la troupe "le budget qu'elle mérite" alors que le gouvernement de Saad Hariri doit entamer la semaine prochaine l'examen du projet de loi de budget pour l'exercice 2019.

"Malgré le fait que les politiques financières des gouvernements successifs n'ont pas permis d'accorder à l'armée la part du budget qu'elle mérite en raison des déficits économiques accumulés, notre volonté solide et notre foi en notre message demeurent l’arme par laquelle nous affrontons tous les défis", a déclaré le chef de l'armée lors d'une cérémonie à l'occasion du lancement de la construction d'un centre d'entraînement des forces spéciales à Cheikh Taba, dans le Akkar (nord).

Plus tôt dans la journée, le gouvernement libanais avait annoncé qu'il allait entamer mardi ses discussions pour l'adoption du projet de budget pour l'année en cours, afin de le soumettre ensuite au Parlement. Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, avait déjà transmis au secrétariat général du Conseil des ministres une version modifiée de l'avant-projet de budget pour l'exercice 2019, qui a déjà des mois de retard. Ce nouveau texte, qui se base sur le projet développé par le ministère des Finances en août 2018, contient des mesures d'austérité, mais le flou continue d'en entourer les détails.

Mardi, le ministre de la Défense, Élias Bou Saab, avait affirmé que l'armée libanaise s'engageait à fonctionner pour l'année 2019 avec un budget contenant des mesures d'austérité, mais défendu le maintien pour le moment de la "Mesure numéro 3", un niveau d'alerte auquel sont soumis les forces de sécurité et qui implique des compensations financières. Il a également indiqué que le budget des forces armées libanaises s'élève actuellement à 3 047 milliards de livres libanaises (un peu plus de deux milliards USD, alors que les dépenses publiques totalisent environ 16 milliards USD), précisant que cette somme est principalement destinée à payer les salaires des militaires.