Spectaculaire rebondissement à la MTV : les Murr s’entre-déchirent

Un conflit déchire depuis quelques jours les membres de la famille Murr sur la propriété de la chaîne MTV et de la société Studio Vision. Cette querelle a connu hier un rebondissement spectaculaire. Le fondateur de la chaîne, Gabriel Murr, a porté plainte auprès de la procureure générale du Mont-Liban, Ghada Aoun, contre son fils Michel, actuel PDG, l’accusant d’« intimidation », de « menaces », « chantage » mais aussi de « tentative d’assassinat », selon les termes utilisés par M. Murr père dans un entretien à L’Orient-Le Jour.

Le 29 mars dernier, l’assemblée générale et le conseil d’administration de la MTV et de Studio Vision avaient décidé de destituer Michel Murr de son poste de président du conseil d’administration et de le faire remplacer par son frère Jihad, ainsi que de dessaisir le premier des actions qu’il possède. Le lendemain, Michel a eu recours au juge des référés du Metn, qui a suspendu la décision pour une durée d’une semaine, le temps qu’il présente les documents devant le tribunal commercial du Metn. Cette juridiction a à nouveau prolongé le délai, le temps qu’elle puisse examiner l’affaire et statuer sur le fond. C’est dire la tension qui règne, une tension accrue qui s’est traduite hier par la plainte de Gabriel Murr auprès du parquet. À L’OLJ, ce dernier affirme que depuis jeudi dernier son fils a déployé une quinzaine de jeunes gens qui déambulent dans l’immeuble abritant la MTV, à Naccache. « Lorsque je suis arrivé jeudi à mon bureau situé au 4e étage, j’ai été surpris par la présence de “chemises noires”, qui faisaient les cent pas », indique M. Murr, ajoutant que lorsqu’il a voulu repartir, il s’est trouvé nez à nez avec d’autres hommes qui l’attendaient à sa sortie de l’ascenseur au rez-de-chaussée. « L’un d’eux m’a donné un coup d’épaule qui m’a éjecté à une distance de deux mètres, manquant de peu de me faire tomber », affirme-t-il, estimant que Michel leur a donné l’ordre de le provoquer en vue de faire éclater une rixe au cours de laquelle il pourrait être blessé ou même tué. « Je ne suis pas retourné à mon bureau vendredi, pensant que les choses se calmeraient durant le week-end. Mais lundi, les mêmes hommes étaient là », raconte Gabriel Murr qui a pris des photos pour prouver leur présence et les a diffusées sur son compte Facebook.

Contacté par L’Orient-Le Jour, Michel Murr n’a voulu apporter aucun commentaire, se contentant d’affirmer que les hommes déployés font partie de l’équipe de sécurité en charge des lieux.

Une source proche du dossier et ayant requis l’anonymat affirme toutefois à L’OLJ que Michel Murr a effectivement eu recours à l’intimidation, mais après que son père et son frère Jihad « se furent emparés à deux reprises de serveurs informatiques et d’autres équipements et les eurent mis hors d’usage, ce qui a entravé la marche du travail pendant plusieurs jours ». Cette source affirme en outre que Michel Murr n’a pas l’intention de se laisser faire, d’autant qu’il « œuvre depuis 30 ans d’arrache-pied à faire fructifier la société créée par son père et dont il a fait un empire, alors que son frère Jihad et sa sœur Carole en faveur de qui les actions ont été transférées n’ont rien fait pour la développer ». À noter que Carl, le jeune frère de Michel, a subi la même décision de son père, voyant ses actions dans la société réduites à zéro.

Pour mémoire 

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