Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a effectué ce week-end deux tournées auprès de ses partisans, l’une hier, dans le caza de Zghorta, et l’autre samedi, dans la capitale. Et ce, à l’heure où près de 80 membres fondateurs et anciens cadres de la formation aouniste lançaient à l’hôtel Metropolitan un nouveau rassemblement politique dissident, baptisé la « Conférence des membres fondateurs du CPL ».Depuis Zghorta, où il a été reçu hier par son allié, le député Michel Moawad, M. Bassil a affirmé que l’objectif du CPL est d’avoir un député élu de Zghorta aux prochaines législatives, « aux côtés de l’allié et ami du parti ». Un défi ainsi lancé sur ses terres au chef des Marada, Sleiman Frangié, qui s’était toujours opposé à prendre sur ses listes un candidat de la formation aouniste, même en 2009, lorsque les relations entre les deux partis étaient au beau fixe. « Nous luttons aujourd’hui contre la corruption dans le but de la briser, a ajouté M. Bassil, estimant que le Liban est un pays dévalisé et non pas brisé. »
Samedi, lors de sa tournée dans la capitale, le leader du CPL a inauguré une nouvelle permanence de sa formation politique dans le quartier de Sami el-Solh et participé à un déjeuner donné en son honneur au café Badaro. L’événement a vu la présence du ministre de la Justice, Albert Serhane, et des députés Edgar Traboulsi, Nicolas Sehnaoui, Antoine Pano, Alexandre Matossian et Hagop Terzian.
M. Bassil n’a pas manqué de revenir sur le sujet des réfugiés syriens, qui lui tient particulièrement à cœur. « Notre véritable peur, c’est l’implantation et l’exil des habitants. Les réfugiés et les déplacés s’implantent, la population locale quitte ses régions et perd ses emplois », a-t-il déclaré, à son arrivée dans la capitale. Rappelons que le Liban accueille près d’un million de réfugiés syriens, et la question de leur retour fait polémique sur la scène politique locale.
Évoquant les problèmes de la ville de Beyrouth, M. Bassil a estimé que la capitale, dont les routes sont régulièrement encombrées, ne nécessite pas des solutions simples comme des routes ou des tunnels, mais des chemins de fer, des métros et des tramways. « Les routes et l’eau doivent être une évidence à Beyrouth et la ville doit aujourd’hui envisager de se doter de chemins de fer, d’un métro et d’un tramway », a-t-il dit à ce propos, précisant que « les cinq députés de Beyrouth (membres du bloc du Liban fort : CPL et Tachnag) ont une grande responsabilité à cet égard ».
Le leader du CPL, par ailleurs ministre des Affaires étrangères, a de plus insisté sur l’importance de l’unité et du développement équilibré des régions, qui passe selon lui par une décentralisation administrative. Il a ajouté que la capitale bénéficiera des barrages de Janné (caza de Jbeil) et de Bisri (sud de Beyrouth). Dans ce cadre, Gebran Bassil a dénoncé l’« obstruction politique » qui a « empêché la construction de centrales électriques, d’usines de traitement des déchets et de décharges ».
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En principe, mais je reconnais que c'est un peu naïf, un ministre ne devrait-il pas perdre sa connotation politique et servir l'ensemble des citoyens? Je suppose qu'en ligne avec la lutte contre la corruption (voir les centrales électriques), le temps, les frais de déplacement, les gardes de corps etc, sont pris en charge par me parti et non par le budget de son ministère des affaires étrangères? A loins que Zghorta soit en territoire étranger bien sur!
19 h 11, le 08 avril 2019