Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Voyage

Ma nuit dans un palace parisien, sous les narines de Choupette

10, place de la Concorde. Une adresse mythique, un lieu binaire, à la fois coupé du monde et très hype, ancien et moderne, masculin et féminin, gourmand et healthy... Bref tout à fait dans l’air du temps, luxueux et accessible. Le temps d’une nuit*...


Dans les Grands Appartements, Lagerfeld a utilisé des couleurs oubliées.

Mes orteils n’ont jamais été aussi contents, bien enveloppés dans des pantoufles en peluche blanches délicatement brodées en fils dorés de la lettre C surmontée d’une couronne. Ils viennent de subir un palpé roulé divin, dans la tradition chinoise de la réflexologie plantaire, par un masseur venu tout droit du Tibet. C’est en me promenant au bord de la piscine, carrément hypnotisée par les 17 600 écailles or émeraude qui en tapissent le fond – entourée d’une spectaculaire fresque en céramique céladon créée par le sculpteur new-yorkais Peter Lane – que j’ai flairé les odeurs des huiles essentielles, indiquant la proximité d’un spa.

Soixante minutes plus tard, chaussée de ces précieuses pantoufles (on est fétichiste du pied ou on ne l’est pas), je longeais le très long couloir de l’hôtel de Crillon, saluée tous les 2,5 mètres par un garde du corps avec oreillette. La chambre – la mienne pour un soir puisque les taies d’oreiller et les serviettes étaient brodées de mes initiales – parfaitement insonorisée, semblait coupée du monde. Feutrée, dans les camaïeux gris/beiges, elle est flambant neuve tout comme les autres 124 clefs (78 chambres, de 30 m2 minimum, 36 suites et 10 suites signatures) de ce palace parisien qui a rouvert ses portes le 5 juillet 2017 après quatre ans de rénovation. Et dont la décoration a été confiée à plusieurs architectes d’intérieur pour les différents espaces de l’hôtel, sous la houlette de l’architecte libanaise Aline Asmar de Amman. Le Franco-Libanais Chahan Minassian y a également posé sa griffe créatrice, surtout sur le bar Les Ambassadeurs, à la droite de l’entrée principale où il faut absolument savourer le Let it Snow, mélange subtil de vodka, apérol, canneberge, citron vert et sirop de cannelle, en admirant la fresque du plafond et le luminaire carrément ahurissant. Mais retour sur cette chambre bien particulière du quatrième étage. La chambre 403. Un lit à baldaquin trône au centre d’un espace plutôt étroit, en noir et blanc. Un portrait occupe la grande partie du mur de gauche. Une féline, l’une des plus célèbres au monde, certainement l’une des plus riches aussi depuis la disparition de son maître, Karl Lagerfeld, y prend la pose comme si elle était une Greta Garbo adulée. Et elle l’était bien par le Kaiser des podiums qui a été sollicité par Aline Asmar pour décorer deux suites du Crillon avec vue sur la place de la Concorde et la chambre 403, baptisées les Grands Appartements. Le styliste de renom y a livré sa vision de la modernité et du chic à la française. Grand passionné du XVIIIe siècle, « il s’est replongé dans l’histoire, a consulté les archives, mandaté les meilleurs artisans, utilisé les matériaux les plus précieux, allant jusqu’à vérifier lui-même au jour le jour – ou presque – chaque détail au millimètre près », chuchote une autre libanaise, Roula Noujeim, directrice de la communication. Et Karl Lagerfeld de dédier, cerise sur le gâteau, cette chambre à Choupette. Où le pas si commun des mortels peut fermer les yeux pour 2 000 euros la nuit.

Dans les Grands Appartements, Lagerfeld a utilisé des couleurs oubliées, comme ce rose extrêmement pâle, « le rose de cuisse de nymphe émue », comme il le désignait, ou cette couleur « puce, un gris violet »… Des tonalités passées de mode qui séduisent et intriguent le visiteur. Sans doute moins que la salle de bains entièrement en marbre de Carrare et dont la baignoire est taillée dans un seul bloc de marbre antique !

147 métiers d’art et 250 artisans français ont collaboré pour faire revivre les fastes de l’hôtel en osmose avec les codes du XXIe siècle. L’idée pilote : respecter l’histoire, tout en injectant modernité et irrévérence parisienne. Un accueil impeccable, une table exquise, Le Crillon est une adresse parisienne à recommander.

Histoire(s)

Grandiose et majestueux derrière son architecture signée Ange-Jacques Gabriel, l’hôtel de Crillon avait été érigé à la demande de Louis XV. Témoin de trois siècles d’histoire, longtemps propriété de l’illustre famille du comte de Crillon, l’édifice est transformé en 1909 par l’architecte Walter-André Destailleur pour devenir « L’Hôtel des voyageurs ».

En 250 ans, l’établissement a vécu les soubresauts de l’histoire de France. L’esprit de la reine Marie-Antoinette l’habite encore, et plus particulièrement le salon qui porte son nom, où elle venait jeune fiancée suivre ses leçons de piano, assure la légende. C’est dans Le Salon des Aigles qu’en 1778 a été signé le premier traité franco-américain entérinant la déclaration d’indépendance des États-Unis, puis, après la Première Guerre mondiale, en 1919, la naissance de la Société des Nations.

Aujourd’hui propriété d’un membre de la famille royale d’Arabie saoudite, il est opéré par Rosewood Hotels & Resorts, groupe hong-kongais comptant dans sa collection de sublimes hôtels classiques et contemporains, tels que The Carlyle, A Rosewood Hotel à New York et le très trendy Rosewood London.

*En partenariat avec Air France.

Mes orteils n’ont jamais été aussi contents, bien enveloppés dans des pantoufles en peluche blanches délicatement brodées en fils dorés de la lettre C surmontée d’une couronne. Ils viennent de subir un palpé roulé divin, dans la tradition chinoise de la réflexologie plantaire, par un masseur venu tout droit du Tibet. C’est en me promenant au bord de la piscine,...

commentaires (2)

Chochotte Mabsouta donc? lol

Tina Chamoun

09 h 27, le 05 avril 2019

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Chochotte Mabsouta donc? lol

    Tina Chamoun

    09 h 27, le 05 avril 2019

  • Bien peu joli et très "lourd", comme décor...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 27, le 05 avril 2019

Retour en haut