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Liban - Hommage

Le souvenir de Joseph Oughourlian, l’un des anciens piliers de la BDL, remémoré à l’UGAB

À l’initiative de l’Union générale arménienne de bienfaisance, une conférence à plusieurs voix a été organisée vendredi soir pour retracer le parcours et évoquer le souvenir de celui qui fut dans les années 60 et 70 l’un des principaux piliers de la Banque du Liban et qui avait œuvré à jeter les bases de l’indépendance de la monnaie nationale.

Des témoignages qui ont reflété le riche parcours de Joseph Oughourlian.

À l’occasion du Mois de la francophonie (qui s’est achevé dimanche dernier), l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB) a organisé vendredi soir en son siège de Dbayé une conférence axée sur le parcours de celui qui fut l’un des piliers de la Banque du Liban et l’un des promoteurs de l’indépendance de la monnaie nationale, Joseph Oughourlian. Il a été pendant près de 20 ans premier vice-gouverneur de la BDL, de 1964 à 1983. La conférence a été initiée également dans un souci de marquer le fait que la présidence de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est actuellement tenue par l’Arménie.

Dans la grande salle de conférences de l’UGAB, plusieurs intervenants ont ainsi pris la parole pour mettre en évidence les différents aspects de la vie et de la carrière de Joseph Oughourlian, qui avait quitté son pays d’origine, l’Arménie, alors qu’il était encore enfant pour fuir le génocide et qui a grandi à Beyrouth. À travers le récit de chacun des conférenciers, c’est une partie de l’histoire du peuple arménien qui a été ravivée.

Au total, sept intervenants ont pris la parole, tous ayant connu de près ou de loin Joseph Oughourlian, le conseiller économique, le banquier ou encore le père de famille. Fida Alieh, Ghassan Ayyash, Jean-Michel Oughourlian, Georges Ghanem, Hussein Kanaan, Raja Makarem et Robert Sursock ont, chacun, partagé leur témoignage sur Oughourlian. « Un amoureux des arts et de la littérature, un homme politique, un homme cultivé, un sens de l’humour aiguisé », ou encore « une force de caractère » : autant d’adjectifs utilisés pour décrire celui qui a tant œuvré pour l’indépendance économique de son pays.

Premier à prendre la parole, le fils de l’ancien vice-gouverneur de la BDL, Jean-Michel Oughourlian, aujourd’hui ambassadeur de l’ordre souverain de Malte près la République d’Arménie, a retracé la vie de son père, permettant de mieux comprendre la position de celui-ci, entre immigré arménien et citoyen libanais. « Tout au long de son parcours, a-t-il précisé, il a continuellement été l’un et l’autre. Au final, mon père était 100 % arménien et 100 % libanais », a-t-il relevé.

En effet, Joseph Oughourlian a passé sa jeunesse au Liban. Jeune immigré, il a vite appris le français et l’arabe, le latin, mais aussi, il a surtout appris à s’intégrer. Il a débuté sa carrière dans le secteur bancaire, mais c’est à l’occasion de sa nomination au poste de conseiller de l’ancien président de la République cheikh Béchara el-Khoury, après l’indépendance, qu’il va commencer à dédier son travail, et, plus largement sa vie, au Liban. Il enchaîne alors les postes au sein de l’appareil étatique, notamment au ministère des Finances. Cependant, ce qui marque un tournant dans sa contribution à l’essor national est sa participation à l’élaboration des accords monétaires franco-libanais qui aboutissent à l’indépendance de la livre libanaise.

Dans ce cadre, Robert Sursock a mis l’accent sur l’importance de l’ouvrage de Joseph Oughourlian, Une monnaie, un État, qui retrace la petite histoire de la monnaie nationale à travers l’histoire du pays. L’ouvrage montre notamment comment un pays, pour être totalement indépendant, a besoin de sa propre monnaie. En 1963, Joseph Oughourlian est nommé vice-gouverneur de la Banque du Liban, poste qu’il occupera pendant 20 ans.

Si le parcours de Joseph Oughourlian est significatif, c’est parce qu’il est représentatif de la situation de la communauté arménienne et de sa place au Liban. « Le pays est l’image même du vivre-ensemble », a souligné à cet égard Jean-Michel Oughourlian. Entre un fort sentiment de devoir envers le Liban et le désir de montrer ce qu’elle a apporté au pays en général, la communauté arménienne se distingue par sa volonté et par ses actes. « Dans tous les domaines que ce soit, les Arméniens ont voulu œuvrer pour le meilleur », a relevé Jean-Michel Oughourlian. En effet, cela fait plus de cent ans que les Arméniens ont trouvé refuge au Liban, fuyant en 1915 les massacres de l’Empire ottoman. Durant ce siècle, leur influence a été importante et leur apport culturel essentiel. Ils participent activement au développement du pays au point que Beyrouth est parfois appelée la « capitale culturelle arménienne ». À travers différents récits, une partie de l’histoire arménienne refait ainsi surface.


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commentaires (1)

Très bel hommage à un homme très largement méritant. Enfant, souvent je regardais la signature de Oughourlian sur nos billets libanais avec admiration et fierté. Pour un peuple qui venait de survivre à un destin injuste et tragique, je considérais ceci comme un gage de réussite. Un événement et un hommage en son honneur très mérité au vu de ses contributions à l'état libanais. Bravo

Sarkis Serge Tateossian

12 h 49, le 02 avril 2019

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Commentaires (1)

  • Très bel hommage à un homme très largement méritant. Enfant, souvent je regardais la signature de Oughourlian sur nos billets libanais avec admiration et fierté. Pour un peuple qui venait de survivre à un destin injuste et tragique, je considérais ceci comme un gage de réussite. Un événement et un hommage en son honneur très mérité au vu de ses contributions à l'état libanais. Bravo

    Sarkis Serge Tateossian

    12 h 49, le 02 avril 2019

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