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Économie - Énergie

L’État a payé le carburant pour les centrales de Zahrani et Deir Ammar

EDL avait annoncé avoir progressivement réduit la production de courant, pour la troisième fois depuis novembre, suite à un retard d’approvisionnement.

Les cheminées de la centrale de Zahrani (Liban-Sud). Photo Ghadi Smat

Le ministère des Finances a notifié hier après-midi Électricité du Liban (EDL) du déblocage de 60 milliards de livres libanaises (40 millions de dollars) pour régler la livraison de gas-oil destiné à alimenter les centrales électriques de Zahrani (Liban-Sud) et Deir Ammar (Liban-Nord). La direction de l’établissement public détenant le monopole de la production au Liban prévoit de contacter la Banque du Liban (BDL) dès aujourd’hui pour qu’elle paye le fournisseur algérien Sonatrach dont les deux navires-citernes sont stationnés au large des côtes libanaises depuis mi-mars.

EDL assure avoir reçu la notification trop tard pour pouvoir le faire le jour même. « Le paiement sera effectué en principe (aujourd’hui), mais il faudra compter ensuite une demi-journée, voire plus en fonction du temps, pour que les navires accostent sur les sites des centrales et livrent le carburant », a indiqué à L’Orient-Le Jour une source à EDL. « Nous serons donc, sauf imprévu, contraints d’arrêter la production à Deir Ammar comme nous l’avions prévu en attendant que le ravitaillement soit terminé », ajoute-t-elle.


(Pour mémoire: Nouvel imbroglio autours des crédits pour le carburant d’EDL)


Avances du Trésor

Samedi, EDL avait annoncé avoir commencé à progressivement réduire la production de courant à Zahrani et Deir Ammar, suite à un nouveau retard dans le déblocage des crédits pour le paiement du gas-oil consommé par ces centrales, qui déploient chacune environ 470 mégawatts (MW). Cette réduction s’est traduite par une baisse de trois heures de courant par jour en moyenne, a indiqué EDL. L’établissement public avait ajouté qu’il serait forcé de stopper totalement la production à Deir Ammar dès mardi. « Si le ravitaillement se fait assez vite, EDL ne sera en revanche pas obligé d’arrêter la production à Zahrani », note la source précitée. Cette dernière n’a toutefois pas pu préciser pour combien de temps le gas-oil livré suffira à alimenter les deux centrales. Elle a néanmoins confirmé que la production des autres centrales thermiques du pays, ainsi que les deux navires-centrales loués à l’opérateur turc Karadeniz, qui consomment du fuel-oil, n’avait pas été affectée.EDL n’a enfin pas pu préciser si les crédits débloqués avaient été prélevés sur l’enveloppe de 400 milliards de livres libanaises (265,3 millions de dollars) débloqués mi-février par un décret ou sur l’avance du Trésor de 794 milliards de livres (529 millions de dollars) votée le 6 mars par le Parlement. Samedi, le ministère des Finances avait laissé entendre que les fonds demandés par EDL devaient être prélevés sur la deuxième de ces deux avances, alors qu’EDL soutient que, « d’après ses comptes », il restait 90 milliards de livres (60 millions de dollars) sur l’avance du Trésor de février, avant que le ministère ne débloque les 60 milliards de livres demandés le 28 février pour le gas-oil qui sera livré cette semaine. Contacté par L’Orient-Le Jour, le service de presse du ministère s’est contenté de réitérer le contenu de sa réponse à EDL publiée samedi, à savoir que le décret d’ouverture des crédits avait été signé la semaine dernière par le président Michel Aoun, en laissant entendre – sans l’affirmer explicitement – que les fonds avaient été prélevés sur l’avance votée en mars et non sur le décret adopté en février.

EDL a déjà été contraint de réduire la production de courant en raison d’un retard dans le déblocage des crédits à deux reprises ces derniers mois, en novembre 2018 puis en février.

La réforme du secteur de l’électricité fait partie des principaux chantiers que le gouvernement Hariri III doit rapidement lancer. EDL a absorbé près de 2 milliards de dollars de subventions en 2018 alors que ses capacités ne lui permettent pas d’alimenter tous les foyers libanais 24 heures sur 24, ce qui oblige la quasi-totalité d’entre eux à s’abonner à des générateurs privés.

La ministre de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, a présenté jeudi dernier, lors d’une conférence de presse organisée à la suite d’une réunion du Conseil des ministres, les grandes lignes de son plan pour réformer le secteur de l’électricité. Quelques heures plus tôt, le gouvernement avait annoncé la formation d’une commission interministérielle chargée d’examiner le plan et de produire un rapport dans la semaine suivante.


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