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Liban - Mentorat

Quand des dirigeantes d’entreprise apportent leurs compétences à 430 femmes rurales

Le Programme annuel de mentorat féminin 2019-2020 a été lancé hier à l’ESA par The Blessing Foundation, en partenariat avec l’ONU Femmes et le réseau UN Global Compact au Liban.

La ministre d’Etat pour l’autonomisation économique des femmes et des jeunes lors de son allocution, Violette Khairallah Safadi, hier à l’ESA.

Comment encourager la femme rurale libanaise à repousser les barrières socioculturelles afin de devenir maîtresse de son destin, améliorer les conditions de vie de sa famille, contribuer au développement économique du pays ? En l’aidant dans un premier temps à développer ses talents et ses capacités. En la mettant ensuite en relation avec d’autres dirigeantes d’entreprise afin qu’elle apprenne à se servir de son savoir-faire pour le mettre au service de sa propre entreprise. C’est dans ce sens que L’École supérieure des affaires (ESA) a vu le lancement hier du Programme annuel de mentorat féminin 2019-2020 par The Blessing Foundation, en partenariat avec l’ONU Femmes et le réseau libanais UN Global Compact. Placé sous le parrainage de la ministre d’État pour l’insertion sociale et économique de la jeunesse et des femmes, l’événement a vu la participation de la ministre Violette Khaïrallah Safadi qui a fait part de son engagement ferme auprès de la femme libanaise.


Égalité

Les choses ont commencé à se mettre en place en 2018, lorsque The Blessing Foundation a lancé l’initiative « SheMinLebnen », avec ses deux partenaires onusiens au Grand Sérail, sous le parrainage du Premier ministre Saad Hariri. 430 femmes rurales présentant des savoir-faire artisanaux avaient alors été sélectionnées pour bénéficier de l’accompagnement technique et des conseils de célèbres designers libanais et internationaux. Grâce au nouveau programme lancé hier, ces femmes artisans seront mises en relation avec d’autres femmes à la tête d’entreprises locales qui leur apprendront à créer leur propre société.

Outre l’importance du mentorat pour l’amélioration des capacités des femmes rurales, le programme vise à impliquer le secteur privé dans le développement du travail des femmes à l’échelle nationale. Car la participation de la Libanaise à la vie active stagne à 23 %, révèlent les chiffres de la Banque mondiale, la majorité cessant leur activité professionnelle dès qu’elles deviennent mères. « Le secteur privé regroupe environ 80 % des emplois dans le pays. Ce secteur a donc le devoir d’assurer aux femmes un environnement de travail adéquat, dans le respect de l’égalité des genres et des chances », explique à L’Orient-Le Jour la responsable du programme de l’ONU Femmes, Faten Tibi, qui insiste sur « la nécessité que davantage de femmes aient accès aux postes de décision au sein des entreprises afin de changer les politiques en leur faveur ».


Parité

Place aux discours, après la diffusion d’une courte vidéo montrant les femmes rurales réalisant leurs travaux. La représentante de The Blessing Foundation, Rima el-Husseini, a d’abord rappelé que le Programme annuel de mentorat féminin entame sa huitième édition. Expliquant le concept du programme, elle n’a pas manqué d’évoquer les répercussions positives du travail des femmes, non seulement économiques, mais comme facteurs de baisse de la violence domestique. « Nous croyons au changement dans le sens de la parité, a-t-elle martelé. Et ces 430 femmes qui sont au cœur de notre initiative seront les ambassadrices du changement dans leurs communautés. »

Faten Tibi a insisté de son côté sur l’objectif de l’organisation qu’elle représente, de soutenir la capacitation des femmes et des filles dans tous les domaines, en améliorant leur participation dans les sphères politiques, économiques et sociales. « Permettre aux femmes de prendre part au processus de prise de décisions est un pas de plus vers la lutte contre la violence domestique et la pauvreté, et pour l’égalité des genres », a-t-elle affirmé. Et d’expliquer l’importance de tels programmes en zones rurales où les femmes sont considérées comme faisant partie des groupes les plus vulnérables, car souvent exploitées.

À son tour, la directrice exécutive de la plateforme UN Global Compact au Liban, Dina Haraké, a estimé que « l’égalité des genres est l’un des défis majeurs à travers le monde, les inégalités persistant aussi bien au Liban que dans le reste du monde ». « Plus les femmes bénéficieront d’opportunités, plus la pauvreté et les inégalités baisseront, et plus le PIB ira à la hausse », a insisté la représentante de l’initiative de développement.

C’est la ministre Violette Khaïrallah Safadi qui a prononcé le mot de la fin. Saluant les initiateurs du programme, mais aussi les femmes rurales, pour leur passion et leur détermination, elle a observé que « l’initiative développe le principe de la responsabilité sociale parmi les bénéficiaires ». « Une meilleure participation des femmes à la vie économique nécessite des amendements de loi et un meilleur environnement de travail », a-t-elle toutefois souligné, promettant « de tout mettre en œuvre pour encourager les femmes à créer leurs propres business et éliminer toute forme de discrimination à leur égard ». À titre d’exemple, certains métiers sont interdits aux femmes. Sans oublier qu’aucune loi ne protège la femme du harcèlement au travail... Les obstacles demeurent nombreux, mais Haneen Sayed, spécialiste des affaires liées à la protection sociale, au travail et à l’égalité des genres, se veut rassurante. « Le Premier ministre Saad Hariri s’est engagé à améliorer de cinq points la participation de la femme libanaise à la vie économique en l’espace de cinq ans », a-t-elle souligné en lançant le débat.


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