Le ministre d’État pour les Affaires de la présidence de la République, Salim Jreissati, a clôturé hier une visite officielle en France où il a eu une série d’entretiens avec de hauts responsables de l’Élysée et du Quai d’Orsay. Ses discussions étaient centrées sur deux thèmes principaux, à savoir la création à Beyrouth d’une académie de rencontre et de dialogue entre les hommes, préconisée par le président Michel Aoun, et une éventuelle visite au Liban du chef de l’État français, Emmanuel Macron.
En octobre dernier, M. Aoun avait annoncé lors du dix-septième sommet de la Francophonie à Erevan qu’il avait présenté aux Nations unies la candidature du Liban pour qu’il devienne le siège officiel de cette académie dont la principale mission serait la diffusion du dialogue entre les civilisations, les religions et les ethnies, ce qui permettrait, selon lui, d’instaurer une culture de la paix.
Dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, M. Jreissati a précisé que cette instance « est en même temps une organisation internationale et un think tank essentiellement destinée aux nouvelles générations ». Selon lui, il est impératif de « sensibiliser encore plus les jeunes à la nécessité d’un dialogue mondial interreligieux pour promouvoir la paix et l’entente dans le monde ». L’académie, a ajouté le ministre, « sera un lieu de rencontre privilégié et formera donc des jeunes qui recevront en fin de formation des diplômes internationalement reconnus grâce à des conventions internationales, dont une sera signée par la France et le Liban ». Dans son discours à Erevan, Michel Aoun avait exprimé l’espoir que la mise en place de cette académie soit consolidée par la ratification d’une convention multilatérale et avait sollicité le soutien des institutions francophones à son projet.
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Le centenaire du Grand Liban
La visite de M. Jreissati à Paris s’inscrit dans ce cadre précis. Le ministre a d’ailleurs précisé que ses entretiens à Paris ont porté sur la concrétisation de ce projet – le premier de ce genre au Moyen-Orient –,
notamment le financement, l’aménagement des locaux et le fonctionnement. La France, a encore dit Salim Jreissati, « défendra ce projet et le portera devant les instances internationales, en tant qu’initiative culturelle, parallèlement à la conférence économique CEDRE ». Le ministre d’État aux Affaires de la présidence avait discuté de ce projet avec Aurélien Lechevallier, conseiller politique du président Macron, l’ambassadeur Jérôme Bonnafont, chef de la section Moyen-Orient et Afrique du Nord au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, et le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne, qui rendront compte de leurs entretiens au président français et au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.Le second sujet discuté par M. Jreissati à Paris se rapporte à la visite prévue d’Emmanuel Macron à Beyrouth, mais dont la date n’a toujours pas été fixée. Un point de la situation a été fait à ce sujet. Le ministre et ses interlocuteurs ont échangé les vues sur les préparatifs de la CEDRE en cours au Liban, principalement au niveau des réformes. M. Jreissati a rappelé à ses interlocuteurs l’importance de cette visite présidentielle pour le Liban, dans la mesure où elle pourrait donner le feu vert à la concrétisation des recommandations de la CEDRE et lancer officiellement la création de l’académie de rencontre et de dialogue entre les hommes. M. Jreissati a en outre exposé à Aurélien Lechevallier les activités culturelles, pédagogiques et artistiques prévues dans le cadre des célébrations du centenaire de la proclamation du Grand Liban au Liban (l’année prochaine) et en France, et lui a par ailleurs présenté la mouture d’un projet de protocole de coopération pour l’échange d’expertise entre les deux directions générales de Baabda et de l’Élysée.
Il a également évoqué avec lui l’augmentation des frais d’inscription dans les universités françaises pour les étudiants étrangers hors de l’Union européenne, jugeant nécessaire que les étudiants libanais qui bénéficient de bourses d’étude en soient exemptés.
Pour mémoire
Le Liban souhaite accueillir l’« Académie de rencontre et de dialogue entre les hommes »
commentaires (3)
AVANT DE PROPOSER DES PROJETS DE DIALOGUE AU MONDE... DIALOGUONS ENTRE NOUS ! OU EST LE DIALOGUE ENTRE LIBANAIS QUAND DEUX PARTIES D,UNE MEME COMMUNAUTE LANCENT DES INTIMIDATIONS ET DES ULTIMATUMS AUX AUTRES COMMUNAUTES ? ON CROIT SE RIRE DU MONDE MAIS ON SE RIT DE SOI-MEME...
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 10, le 17 mars 2019