Les régimes personnalisés permettraient de mieux réguler la glycémie

Un régime personnalisé basé sur les gènes, le microbiome (ensemble des micro-organismes hébergés dans le tube digestif) et le mode de vie d’une personne est plus efficace pour contrôler la glycémie (taux de glucose dans le sang) qu’un régime basé uniquement sur la composition nutritionnelle des aliments. C’est ce qui ressort d’une étude publiée récemment dans le magazine scientifique JAMA Network Open, qui montre que l’organisme de chaque personne réagit de manière différente aux mêmes aliments. Cela est dû, selon l’étude, à la composition unique du microbiome intestinal de tout un chacun.

Ce travail, mené par une équipe de la Mayo Clinic, une académie médicale à but non lucratif basée dans le Minnesota aux États-Unis, avait pour objectif de développer un modèle qui permet de prédire la réponse glycémique aux aliments, c’est-à-dire la manière dont la glycémie d’une personne hausse ou reste inchangée après avoir mangé. L’étude a montré qu’une approche personnalisée qui prend en considération notamment le microbiome intestinal d’un individu, son âge, son régime et l’activité physique qu’il mène permet de mieux prévoir la réponse glycémique après un repas que le recours aux prévisions basées sur l’index glycémique des aliments. L’index glycémique est l’effet qu’a un aliment sur la glycémie dans les deux heures qui suivent leur ingestion. « L’approche classique qui consiste à compter les glucides ou les calories n’est pas tout aussi efficace puisqu’elle ne prend en considération que les caractéristiques des aliments, explique Helena Mendes Soares, principale auteure de l’étude. Elle ne prend pas en compte le microbiome et le mode de vie unique de tout un chacun. » Ce travail montre comment la glycémie de chaque personne réagit de manière unique aux aliments. Elle met la lumière sur les raisons pour lesquelles certaines personnes mangent des fruits et se sentent pleines d’énergie alors que chez d’autres les fruits haussent considérablement la glycémie entraînant une sensation de fatigue.

Pour réaliser cette étude, l’équipe de la Mayo Clinic a suivi 327 personnes en bonne santé pendant six jours. Chacune d’entre elles a donné un échantillon de selles qui permet de séquencer son microbiome intestinal. Les participants à l’étude ont eu droit à un même petit déjeuner composé de bagels et de fromage à tartiner. Le reste de la journée ils ont pris des aliments de leur choix. Chacun des participants a inscrit ce qu’il mangeait, le nombre d’heures qu’il passait à faire de l’activité physique et à se reposer. Ils étaient tous munis d’un glucomètre qui permettait de suivre de près la réponse glycémique aux aliments.

Les chercheurs ont constaté que le modère qu’ils ont développé, basé sur l’âge, le mode de vie et le microbiome des individus, a permis de prévoir de manière précise la réponse glycémique aux aliments dans 62 % du temps, contre 40 % lorsque les prévisions étaient basées sur l’index glycémique des glucides et 32 % lorsqu’elles étaient basées sur le nombre de calories.

Les chercheurs expliquent qu’il s’agit d’un premier pas vers le développement de stratégies nutritionnelles personnalisées pour lutter contre les maladies métaboliques, comme le diabète, l’obésité, l’hypertension… Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les bénéfices qu’a sur le long terme cette approche, ainsi que son importance dans la lutte contre le diabète et l’obésité.

Source : Mayo Clinic