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Liban - Réformes

La défense libanaise invitée à davantage de transparence

Transparency International prépare une nouvelle étude sur la corruption dans les secteurs de la défense et de la sécurité au Liban.

Lors de l’atelier de travail regroupant, hier, l’organisation Transparency International UK, l’Association libanaise pour la promotion de la transparence et l’armée libanaise. Hassan Assal, « an-Nahar »

La transparence dans le domaine de la défense au Liban et les répercussions de la corruption sur la sécurité étaient au cœur d’un atelier de travail qui a regroupé hier l’organisation Transparency International UK, spécialisée dans la sécurité et la défense, l’Association libanaise pour la promotion de la transparence (LTA) et l’armée libanaise. Placé sous le parrainage du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, représenté par le chef de la direction de l’orientation de l’armée, le général Ali Kanso, l’événement s’est penché sur la nécessité pour le pays du Cèdre d’engager des réformes en vue d’améliorer les indices de transparence de sa défense, en matière de stratégie politique, de financement de l’institution militaire, de gestion de son personnel, d’approvisionnement (achats) et enfin sur le plan opérationnel.

Mauvais élève
Car le Liban n’occupe que la troisième place dans la région MENA, après la Jordanie et la Tunisie, dans l’indice de lutte contre la corruption dans le domaine de la défense. Il obtient même le pire score de la région en matière d’approvisionnement. Le classement basé sur une étude de Transparency International remonte certes à l’année 2015, et pèche par « excès de sévérité envers les autorités libanaises, vu la mauvaise coordination alors, entre les deux parties », reconnaît l’organisation. Mais il n’en demeure pas moins le critère de base de la prochaine étude, qui devrait voir le jour très bientôt.

C’est dans cet objectif que trois experts britanniques, dépêchés à Beyrouth par Transparency International UK, James Linch, Najla Dawson Zeidan et Bénédicte Aboul-Nasr, ont développé les risques liés à la corruption, avec la participation d’un membre du conseil de direction de LTA, Misbah Majzoub. « Lorsque la corruption augmente, les risques sécuritaires augmentent aussi », souligne James Linch. « La corruption menace le développement, poursuit-il, exemples à l’appui. Elle représente un outil de recrutement pour les organisations terroristes. Elle entraîne une course à l’armement et incite à la prolifération nucléaire. Elle représente un danger pour la souveraineté des États et réduit enfin la compétence d’une institution de défense à relever les défis sécuritaires. »


(Lire aussi : Corruption : Le Liban s’accroche à sa mauvaise note)


Institutionnalisation des pratiques
La question qui se pose est de savoir comment lutter contre la corruption et comment prévenir les menaces à la sécurité nationale. Les experts interpellent les participants, tous officiers de haut rang dans l’armée libanaise, les invitant à se pencher sur la politique préventive du Liban et sa conformité aux normes de l’organisation. Des normes comme la nécessité de disposer d’une structure officielle susceptible d’exercer un contrôle efficace sur les pratiques de défense. Il s’agit aussi de savoir si, en cas de corruption, les lois sont appliquées. « Les institutions de défense et de sécurité mènent-elles une politique d’ouverture vis-à-vis des organisations de la société civile face aux problèmes de corruption ? » s’interrogent de plus les experts.

Immanquablement, l’éradication de la corruption au sein de la défense et l’instauration d’un système basé sur la transparence passent par la mise en place de « bonnes pratiques », par « l’institutionnalisation » des processus d’embauche et de promotion, par le paiement de salaires décents, par l’élaboration d’un budget qui va de pair avec la stratégie proposée, par la séparation de pouvoirs, par la gouvernance. « Une politique de défense devrait être ouverte à une consultation populaire ou à des organisations de la société civile », note au passage James Linch. Les recommandations lancent le débat. « Peut-on appeler à une consultation sur les questions liées à la défense, vu le caractère secret de certains dossiers ? » demande le général Kanso, faisant part du « respect du principe de transparence au sein de l’armée libanaise ». Et son interlocuteur de répondre : « Il ne s’agit pas d’interférer dans la politique de défense, mais de permettre à la société civile de se pencher sur une stratégie ou un budget, de donner des conseils sur le management financier, dans une volonté de pousser les responsables à rendre des comptes. »


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commentaires (4)

DEUX SECTEURS OU LA TRANSPARENCE EST PRIMORDIALE. MAIS N,OUBLIONS PAS L,EDL, L,AEROPORT, LES PORTS ET TOUT LE SECTEUR PUBLIC EN GENERAL... SECTEURS QUI PESENT NEGATIVEMENT SUR L,ECONOMIE ET LES FINANCES DU PAYS ET QUI FONT EXPLOSER SA DETTE...

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 24, le 13 février 2019

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Commentaires (4)

  • DEUX SECTEURS OU LA TRANSPARENCE EST PRIMORDIALE. MAIS N,OUBLIONS PAS L,EDL, L,AEROPORT, LES PORTS ET TOUT LE SECTEUR PUBLIC EN GENERAL... SECTEURS QUI PESENT NEGATIVEMENT SUR L,ECONOMIE ET LES FINANCES DU PAYS ET QUI FONT EXPLOSER SA DETTE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 24, le 13 février 2019

  • En quoi ça regarde transparency int'l uk dans notre politique de défense ? ???? Voilà le genre de truc qui vous parasite de l'intérieur, vous vend au plus offrant et vous fait dépendre d'un système vicié à bloc . Je comprends mieux que la résistance libanaise du hezb rejette toute ingérence dans ses affaires de défense du territoire national ET LA RÉSISTANCE A BIEN RAISON . Ils vont nous prendre pour des perdreaux toute leur vie ?

    FRIK-A-FRAK

    10 h 54, le 13 février 2019

  • Bravo à l'Institution Militaire d'avoir répondu présent à cet atelier ! Le sujet de la "corruption" étant le "vice" qui entâche également les structures et le fonctionnement des sociétés civiles et militaires, Il serait peut-être souhaitable que la LT. organise aussi un atelier qui réunisse ses deux sociétés, pour débattre et élaborer ensemble, une vision commune et nationale de lutte contre ce mal suicidaire pour tout type de sociétés...!

    Salim Dahdah

    10 h 52, le 13 février 2019

  • L’armée est la seule institution de l'Etat libanais a ne pas être gangrenée par la corruption

    Tabet Ibrahim

    10 h 20, le 13 février 2019

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