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Liban - Bilan

Hasbani : Quelque 600 médicaments ont vu leur prix baisser de 22 à 75 % en 2018

L’ancien ministre de la Santé expose les principales réalisations de son ministère au cours des deux dernières années.

Ghassan Hasbani : Un bilan positif malgré les défis et le manque de moyens. Archives « L’Orient-Le Jour »

C’est un bilan positif de son mandat de plus de deux ans à la tête du ministère de la Santé que dresse pour L’Orient-Le Jour Ghassan Hasbani, et ce « malgré les innombrables défis » qu’il a dû relever et « le budget limité » dont dispose l’administration. Les réformes auxquelles il s’est principalement attelé concernent notamment la révision des prix des médicaments, la maîtrise des coûts de l’hospitalisation et la répartition équitable des budgets entre les hôpitaux.

M. Hasbani explique ainsi qu’il a modifié le mécanisme de tarification des médicaments de manière à réduire leur prix. Cela a permis, en 2018, de baisser « le prix d’environ 600 médicaments de près de 22 %, voire de 75 % pour certaines thérapies ». Le prix de « quelque 3 400 autres médicaments devra encore être révisé en 2019 ». Et M. Hasbani d’insister : « Il ne faut pas non plus exagérer, au risque de ne plus avoir des médicaments de bonne qualité sur le marché local. »

Le ministère a en outre « mis au point des protocoles pour un meilleur contrôle des prescriptions des médicaments des maladies chroniques et incurables dans un souci d’éviter tout débordement, d’autant que, depuis 2016, il assure à ses patients les thérapies de pointe qui sont onéreuses, comme l’immunothérapie pour certains types de cancer ». « Nous avons adopté un protocole britannique que nous appliquons aux cas pour lesquels les protocoles nationaux ne peuvent être suivis, précise M. Hasbani. Nous avons également pris certaines mesures pour limiter les cas d’exclusion en vertu desquels des patients qui ont une couverture médicale pouvaient obtenir dans des cas précis les médicaments aux frais du ministère. Le coût de ces mesures a laissé un déficit de 35 milliards de livres libanaises pour une durée de deux ans (2017-2018), contre plus de 85 milliards en 2016. »


(Lire aussi : Hasbani invite à une politique unifiée d’achat et de tarification des médicaments)


Le secteur hospitalier
En ce qui concerne le secteur hospitalier, le ministère avait au cours des deux dernières années pris une série de mesures en vue de mieux organiser le travail des établissements gouvernementaux et les soutenir. Un système de contrôle des admissions et de la facturation dans ces hôpitaux a été ainsi mis en place, avec pour but de « remédier à l’anarchie » qui y régnait et de « rationaliser les dépenses ». De plus, note M. Hasbani, « nous avons conclu de nombreux accords avec des organismes internationaux pour équiper ces établissements et les soutenir ». « En coopération avec l’Inspection centrale, nous avons mené une évaluation médicale et administrative de l’ensemble des hôpitaux gouvernementaux, avance-t-il. De nombreux dossiers ont été déférés devant l’Inspection centrale. Nous avons également élargi les prérogatives des tierces parties administratrices (TPA) pour mieux organiser les admissions aux frais du ministère dans les hôpitaux publics et privés. Ces mesures nous ont permis d’économiser 38 milliards de livres libanaises prélevés sur le budget consacré aux seuils financiers alloués aux hôpitaux. »

Ce budget a aussi été redistribué « de manière équitable sur l’ensemble des hôpitaux », affirme l’ancien ministre. Une mesure qui avait alors été accompagnée d’une vive controverse. Il note à ce sujet qu’« il n’y avait pas des critères clairs sur la base desquels ces seuils étaient distribués ». « Nous avons donc décidé de mener une étude en collaboration avec les directeurs des hôpitaux privés et le syndicat des propriétaires des hôpitaux pour définir des bases qui nous permettent de distribuer ces budgets, avance-t-il. Nous avons fini par développer une formule basée sur les services offerts par chaque hôpital, la demande sur les prestations du ministère et le nombre des lits dans chaque hôpital. »


(Lire aussi : Vive polémique entre Hasbani et Tuéni sur le prix du médicament)


Stratégie 2025
La sécurité sanitaire des aliments a également été au cœur des activités du ministère au cours des deux dernières années. Le département en charge de ce dossier a effectué l’an dernier plus de 46 000 prélèvements d’échantillons sur l’ensemble du territoire.

Sur une note plus globale, le ministère a mené plus de vingt-deux campagnes de sensibilisation, qui « ont eu un impact réel sur la population ». M. Hasbani constate ainsi que « le nombre des femmes ayant répondu présent à la campagne de sensibilisation au cancer du sein, à titre d’exemple, a presque doublé, passant de 9 700 en 2016 à plus de 21 000 en 2017 ». Et de poursuivre : « Par ailleurs, nous avons développé la stratégie de santé globale 2025 qui vise à lifter le système de santé au Liban. » Cette stratégie englobe plusieurs mesures avec pour objectif « d’assurer une santé globale à l’ensemble des citoyens ». Au nombre de ces mesures, notamment la proposition de loi sur la carte de santé qui a été approuvée par les commissions parlementaires et doit encore être votée en séance plénière. Son mode de financement sera décidé en Conseil des ministres.

Sur le plan administratif, le ministère a redynamisé le rôle du comité de coordination entre les différents tiers payants. Il a de même créé le Conseil supérieur de la santé en vertu d’un décret émis par le Conseil des ministres, comprenant des membres des différents ordres médicaux et des représentants des associations de la société civile qui se penchent sur les questions de santé. « Il a un rôle consultatif pour le ministre de la Santé et aide à la mise en place des stratégies nationales du secteur de la santé », poursuit M. Hasbani.


(Lire aussi : Après Jreissati, Tuéni épingle à son tour la politique des prix des médicaments)


Quatre applications
Le ministère a en outre lancé trois applications : « Balligh lal sohha », relative à la sécurité sanitaire des aliments, « eHealth Lebanon », pour achever les formalités destinées au ministère de la Santé, « Ministry of Public Health », qui présente les différents services du ministère. Une quatrième application spécifique aux urgences permet de diriger les secouristes de la Croix-Rouge vers l’hôpital qui dispose d’une vacance pour accueillir les patients. De plus, les formalités du ministère ont été informatisées.

Prié de commenter le mandat de M. Hasbani, l’ancien président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, a déclaré à L’Orient-Le Jour que l’ancien ministre a accompli un bon travail « dans des conditions que nous connaissons ». Insistant sur le projet de carte de santé – un projet initialement proposé par l’ancien parlementaire –, le Dr Majdalani salue les modifications introduites par M. Hasbani, qui ont permis de concrétiser ce projet. Il souligne dans ce cadre que le nouveau ministre de la Santé, Jamal Jabak, a la responsabilité, une fois la proposition de loi votée au Parlement, d’œuvrer pour que les décrets d’application soient publiés par le Conseil des ministres le plus rapidement possible, « mais surtout de faire en sorte d’éliminer les seuils financiers, un prétexte auquel les hôpitaux ont souvent recours pour refuser les patients traités aux frais du ministère ».


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commentaires (2)

ET LE NOMBRE DES PILLULES DANS LES BOITES EST-IL TOUJOURS LE MEME ? CAR AILLEURS IL Y EUT REDUCTION DE PRIX ET DE PILLULES... ON SE MOQUE DES GENS !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 43, le 08 février 2019

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Commentaires (2)

  • ET LE NOMBRE DES PILLULES DANS LES BOITES EST-IL TOUJOURS LE MEME ? CAR AILLEURS IL Y EUT REDUCTION DE PRIX ET DE PILLULES... ON SE MOQUE DES GENS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 43, le 08 février 2019

  • La mafia des pharmaceutiques est terrible. Une bonne concurrence ne nous ferait pas de mal . Ça promet avec le nouveau ministre.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 33, le 08 février 2019

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