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Liban - Crise

Le secteur hospitalier privé sérieusement menacé

Le président du syndicat des propriétaires d’hôpitaux alerte les responsables sur « la gravité sans précédent » de la situation.


« Le moindre hôpital en a pour 400 000 à 500 000 dollars par mois, alors que les dettes de l’État à notre égard sont payées en livres », lance Sleiman Haroun.

L’impact de la crise politique, institutionnelle et économique commence à peser très lourd sur le secteur hospitalier, a averti hier le président du syndicat des propriétaires d’hôpitaux, Sleiman Haroun, dans un entretien accordé à L’OLJ consécutif à la publication d’un communiqué alarmant de sa part.

Propriétaire d’un hôpital de taille moyenne, M. Haroun entend convoquer une assemblée générale des hôpitaux privés, la semaine prochaine, pour faire état de la situation et placer l’État devant ses responsabilités.M. Haroun a publié hier un communiqué alertant les responsables sur la gravité « sans précédent » de la situation financière du secteur hospitalier privé, auquel l’État doit plus d’un milliard de dollars en arriérés ; un État qui a suspendu, « faute de liquidités », tout paiement de factures pour l’année 2018. « Nous avons régulièrement été en crise, a confié M. Haroun, mais là, nous touchons le fond ; ça n’a jamais été aussi grave ». « Nous avons les plus grandes difficultés du monde à payer nos fournisseurs », a relevé en particulier M. Haroun, précisant que les banques se sont donné le mot pour ne plus convertir de grandes sommes en dollars, alors que les achats de ces fournitures hospitalières se fait nécessairement en devises.

Le moindre hôpital en a pour 400 000 à 500 000 dollars par mois, précise-t-il, alors que les dettes de l’État à notre égard sont payées en livres. Et d’ajouter que les intérêts sur les crédits sont en hausse, aussi bien sur la livre que sur le dollar, sans parler des récentes circulaires de la BDL qui ont rendu plus difficile l’ouverture de crédits.

Ce problème s’ajoute aux autres, comme le retard dans les paiements et la baisse du pouvoir d’achat des patients, enchaîne M. Haroun, qui ajoute qu’une dizaine d’hôpitaux ont commencé à payer un demi-salaire à leur personnel administratif et hospitalier. Il s’agit, dit-il, d’hôpitaux de taille moyenne, de 70 à 80 lits. « C’est le secteur hospitalier tout entier qui est menacé », reprend M. Haroun, alors qu’avec une capacité de 10 000 lits et 25 000 employés, le secteur hospitalier privé représente environ 85 % de la capacité d’accueil sectorielle globale.

Dans son communiqué, M. Haroun a remercié le ministre de la Santé, Ghassan Hasbani, d’avoir répondu comme il se doit aux « rumeurs irresponsables » selon lesquelles « des malades meurent aux portes des hôpitaux, faute d’y être accueillis ». « Bien au contraire, s’est-il défendu, prenant à témoin le ministre de la Santé, les hôpitaux sont les seules institutions dont les portes restent ouvertes devant tous, sans aucune discrimination ou hésitation, en dépit de l’épuisement de leurs capacités d’accueil et financières. » « Et le personnel médical ne fait pas preuve de moins d’empressement, a-t-il ajouté. Nous enquêtons chaque fois qu’un cas de cet ordre est signalé, et je peux assurer qu’aucun cas de décès à défaut d’hospitalisation n’a été enregistré, sachant que certains hôpitaux assument de leur propres initiative les coûts de soins d’urgence de patients non solvables. » Et de conclure en affirmant que l’un des indices de la crise est l’augmentation des cas de soins médicaux non urgents différés.


Décès d’une femme
L’hôpital des Makassed a, de son côté, annoncé hier, dans un communiqué où il présente ses condoléances à sa famille, le décès d’une de ses patientes, Samar Moghayer, précisant que, selon le règlement interne de l’hôpital, une commission médicale indépendante sera désignée pour enquêter sur les causes du décès. On apprend de source bien informée que la patiente est décédée des suites d’une césarienne, quelques jours après avoir enlevé les sutures.


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L’impact de la crise politique, institutionnelle et économique commence à peser très lourd sur le secteur hospitalier, a averti hier le président du syndicat des propriétaires d’hôpitaux, Sleiman Haroun, dans un entretien accordé à L’OLJ consécutif à la publication d’un communiqué alarmant de sa part.Propriétaire d’un hôpital de taille moyenne, M. Haroun entend convoquer...

commentaires (5)

On se sait plus où donner de la tête... On écoute les nouvelles on déprime, on va à l'hôpital n se ruine, on en meure on ne peut se payer des funérailles on va au ciel on se caille on va en enfer on retrouve les politiciens et rebelote...ayayayay

Wlek Sanferlou

22 h 21, le 25 janvier 2019

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Commentaires (5)

  • On se sait plus où donner de la tête... On écoute les nouvelles on déprime, on va à l'hôpital n se ruine, on en meure on ne peut se payer des funérailles on va au ciel on se caille on va en enfer on retrouve les politiciens et rebelote...ayayayay

    Wlek Sanferlou

    22 h 21, le 25 janvier 2019

  • JE SUIS SUR QUE SI LE PRESIDENT FORT PRESENTE AU PARLEMENT SON MINISTERE CONCU AVANT QUE HB LE BLOQUE A CAUSE DES 6 ET SI IL N'EST PAS ACCEPTE DANS LES 7 JOURS IL SIGNERA UN DECRET DE DISSOLUTION DE CETTE CHAMBRE ET DE NOUVELLES ELECTIONS .AUCUN DEPUTE N'OSERA VOTE CONTRE CAR LE PEUPLE A COMPRIS ET NE RENVERRA PAS UN SEUL DES DEPUTES ELUS A LA CHAMBRE CETTE FOIS CI CHETIENS SUNNITES CHIITES OU DRUZE OU ALORS LE LIBAN SOMBRERA DANS UN DESTIN INCONNU ET L'HISTOIRE SE RAPPELERA QUE LE GENERAL APRES SA DEBACLE CONTRE LES SYRIENS EN 1989 A CAPITULE DEVANT HB EN 2019. DU FOND DU COEUR JE NE LE LUI SOUHAITE PAS CAR C'EST CE QUI RESTE D'UNE PERSONNE APRES SA MORT: LES SOUVENIRS MARQUANTS DE SA VIE

    LA VERITE

    16 h 48, le 25 janvier 2019

  • TOUT LE PAYS EST MENACE PAR LES IRRESPONSABILITES DE NOS ABRUTIS M,ENFOUTISTES, IGNORANTS, CORROMPUS ET INCOMPETENTS. BAUDET, HARRASSE DE TOUS LES COTES CABRE-TOI ET DONNE TON GRAND COUP DE PIED...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 43, le 25 janvier 2019

  • "Maybe we teach Washigton and London on how to run a country without a budget"

    Jack Gardner

    10 h 15, le 25 janvier 2019

  • Et paf, encore un pavé dans cette mare gluante et nauséabonde de l’état de l'économie libanaise... Et puis, au moins les propriétaires et les actionnaires de ces hôpitaux privés ne vont pas crever de faim, alors que c’est la pauvre populace qui payera le prix avec qualité des services médicaux qui baissera dangereusement et immanquablement avec des conséquences désastreuses... Mais, au point où on en est, qui s’en fout! Nos politiciens et les bien nantis au moins, ont de bonnes assurances et donc, il n’y a aucune crainte ni urgence dans la demeure.

    Saliba Nouhad

    01 h 59, le 25 janvier 2019

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