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Liban - Intempéries

Une petite fille tuée dans la tempête Myriam et son frère porté disparu

Myriam régressera à partir d’aujourd’hui, cédant la place à un grand froid.

À Anfeh, les vagues étaient hier plus hautes que les habitations qui longent la côte. Ibrahim Chalhoub/AFP

La tempête baptisée Myriam a déjà fait un mort, une petite réfugiée syrienne de 7 ans, et un disparu, son frère de 21 ans, qui a tenté de la sauver. Elle devra régresser à partir de ce matin, pour céder la place à un froid rigoureux appelé à durer pendant quelques jours, avant que les températures ne remontent de nouveau.

Tout comme Norma, la tempête précédente qui a mis en relief toutes les défaillances de l’infrastructure libanaise, Myriam a été dévastatrice, provoquant de nombreuses inondations, des dégâts et des vagues de plusieurs mètres de haut particulièrement destructrices, notamment à Jnah et à Saïda, où la corniche a subi d’importants dégâts. Des galets recouvraient la promenade dont la barrière a été par endroits détruite.

Sur la plage Saint-Simon, les habitations construites à même le sable dans ce bidonville de l’après-guerre n’ont pas pu toutes résister à la force des éléments. Des pans entiers de murs de nombreuses demeures se sont effondrés. L’une d’elles a été entièrement démolie. D’autres ont été inondées alors que des tas d’ordures, ramenées par la mer, recouvraient la plage et les voies de passages dans ce bidonville. Les habitants dont plusieurs se sont trouvés contraints de fuir leurs demeures ont fait assumer au promoteur de la décharge du Costa Brava la responsabilité de ce désastre écologique, mais le CDR a rejeté ces accusations, en expliquant que le brise-lames qui entoure la décharge empêche les déchets de se déverser dans la mer.

Toujours est-il que sur le littoral, les activités dans les deux ports de Saïda et de Tyr ont été suspendues, ainsi que dans tous les ports de pêcheurs sur tout le littoral où de nombreuses barques ont été détruites ou emportées par les flots.

Myriam a été meurtrière à Zahrani où une petite Syrienne de 7 ans a été emportée par un torrent d’eau formé par l’eau de pluie. Son corps sans vie a été retrouvé plus tard par l’armée et la Défense civile, dans un verger jouxtant la plage. Les recherches se sont poursuivies dans la journée pour essayer de retrouver son frère aîné, âgé de 21 ans, qui avait tenté de la sauver mais qui a été également emporté par le torrent.


Une administration mobilisée

En montagne, toutes les administrations étaient mobilisées pour dégager les routes et parer au pire. Sur les hauteurs du Kesrouan, les équipes de la Défense civile étaient à pied d’œuvre depuis le début de la journée pour déblayer la neige qui s’est accumulée sur les routes des localités de Feytroun, Mayrouba, Hrajel, Kfardebiane, Ouyoun el-Simane et Faqra pour assurer le trafic automobile. Dans le caza de Aley, la neige a recouvert plusieurs routes et localités situées à plus de 900 mètres d’altitude, notamment à hauteur de Bhamdoun, où la circulation était rendue très difficile. Au Liban-Sud, plusieurs panneaux publicitaires se sont écroulés sous l’effet du vent dans la région du fleuve Hasbani qui a endommagé de nombreuses serres agricoles.

Dans la Békaa, plusieurs poteaux d’éclairage public, ainsi que plusieurs arbres, ont été déracinés sous l’effet du vent à Qaa, qui a également endommagé des tentes de réfugiés syriens, le réseau électrique et des serres. Un comité d’urgence a été créé pour surveiller la situation dans le secteur.

En soirée, des chutes de neige ont été enregistrées dans les localités situées à proximité de Tyr. Dans le caza de Nabatiyé, plusieurs axes routiers ont été inondés par les eaux qui ont provoqué des dégâts dans certains commerces et maisons.

La tempête Myriam, qui avait débuté dimanche, s’est intensifiée au fur et à mesure que les heures passaient avec des vents dépassant les 100 km/heure, notamment au Liban-Nord, et des chutes de neige dans la nuit à partir de 600 mètres d’altitude, selon les dernières données des services météorologiques.

Lundi, le ministre sortant de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, avait décrété l’état d’urgence pour venir en aide aux réfugiés installés dans des campements disséminés sur le territoire libanais. Le ministre sortant de l’Éducation, Marwan Hamadé, avait, lui, ordonné la fermeture des écoles publiques et privées. Il a toutefois fait savoir que les établissements scolaires et techniques seront ouverts aujourd’hui, laissant le choix aux directeurs d’écoles des régions situées sur les hauteurs du Liban d’ouvrir ou de fermer leurs établissements.


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