Rechercher
Rechercher

Économie - Automobile

Le tribunal rejette la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn

Carlos Ghosn a comparu la semaine dernière pour la première fois devant la justice. Photo Reuters

Le tribunal de Tokyo a rejeté hier la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn, nouvelle tentative infructueuse des avocats du PDG de Renault détenu au Japon pour des malversations financières présumées. Le tribunal a estimé qu’il y avait un risque de destruction de preuves, a précisé la chaîne de TV publique NHK.

Le dirigeant d’origine libanaise, arrêté le 19 novembre à Tokyo, a fait l’objet vendredi de deux nouvelles inculpations, pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018. C’est la première accusation qui est jugée la plus grave. Son principal avocat, Motonari Otsuru, a annoncé dans un communiqué qu’il allait faire appel de ce refus de remise en liberté, mais si la décision de le maintenir en prison est confirmée par un deuxième juge, Carlos Ghosn restera en détention provisoire au moins jusqu’au 10 mars. Cette mesure pourra être étendue sur demande du procureur par période reconductible d’un mois. Vendredi, le tribunal a cependant autorisé les visites de sa famille, en plus de celles de ses avocats et du personnel consulaire de la France, du Liban et du Brésil, les trois pays dont il est citoyen.

Carlos Ghosn a comparu la semaine dernière pour la première fois devant la justice : amaigri et menotté jusqu’à l’entrée dans la salle d’audience, il s’était dit « faussement accusé », démentant les allégations point par point. Au cours de cette séance exceptionnelle, le juge avait déjà justifié son emprisonnement prolongé par un risque de fuite et d’altération des preuves.

Beyrouth, Rio de Janeiro et Paris

Sa femme Carole Ghosn a adressé il y a une dizaine de jours une lettre à l’ONG Human Rights Watch, se plaignant des « rudes » conditions de détention du magnat de l’automobile, même s’il a été transféré il y a plusieurs semaines dans une cellule plus spacieuse, selon son avocat Motonari Otsuru.

Pendant ce temps, la tension monte au sein de l’alliance. D’un côté, Renault dénonce « une campagne de déstabilisation délibérément orchestrée », après des informations de presse sur une proche de M. Ghosn. Selon des documents consultés par l’AFP, Mouna Sepehri, directrice déléguée à la présidence de Renault, a reçu près de 500 000 euros (soit 570 000 dollars) répartis sur plusieurs années, seule membre du directoire de l’alliance Renault-Nissan à avoir été payée. Chez Nissan, un autre fidèle de M. Ghosn, José Muñoz, qui était doté du titre de « chief performance officer », a démissionné vendredi. D’après une source proche du dossier, il était réticent à coopérer à l’enquête interne, qui se poursuit et s’étend. Parmi les dernières accusations du groupe, le PDG de l’alliance aurait reçu une rémunération de plus de 7 millions d’euros (soit 8 millions de dollars) en 2018 de la part d’une filiale néerlandaise (NMBV), sans approbation des patrons des constructeurs japonais de Nissan (Hiroto Saikawa) et Mitsubishi Motors (Osamu Masuko), a détaillé une source proche du dossier.

Aucun document n’avait toutefois pu être consulté par l’AFP pour confirmer ces allégations, qui ne font pas l’objet de poursuites judiciaires à ce stade. Par ailleurs, d’après des courriels, comptes- rendus de réunions et autres pièces vues par l’AFP, le dossier de Nissan mentionne l’existence de résidences de luxe à Beyrouth, à Rio de Janeiro et à Paris, achetées à l’insu de Nissan, le versement de rémunérations à une sœur de M. Ghosn pour des activités « fictives » de conseil (755 000 dollars de 2003 à 2016), ainsi que des donations à des universités au Liban.

Source : AFP

Le tribunal de Tokyo a rejeté hier la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn, nouvelle tentative infructueuse des avocats du PDG de Renault détenu au Japon pour des malversations financières présumées. Le tribunal a estimé qu’il y avait un risque de destruction de preuves, a précisé la chaîne de TV publique NHK.Le dirigeant d’origine libanaise, arrêté le 19 novembre à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut