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Culture - Rencontre

Quel Libanais « normal » dira oui à Monica Bellucci ?

Mi-star, mi-déesse, l’actrice italienne, sous le soleil de Marrakech, est d’une beauté lumineuse, mais aussi d’une simplicité troublante. Rencontre avec une comédienne libre dans sa tête.

Monica Bellucci : « Chacun apprend de ses propres erreurs et non des erreurs des autres. » Photo Zeina Sfeir

Vêtue d’une robe fluide noire à petits pois, l’allure altière, le regard à la fois doux et perçant, lointain et chaleureux, Monica Bellucci, désignée comme une des plus belles femmes du monde, charme très vite son interlocuteur. « Je suis curieuse de connaître le Liban, ce pays d’où vous venez », dit-elle de sa voix mâtinée par le soleil de l’Italie. Ravie d’être à Marrakech, dans cette ville « où le cinéma, tout comme le sport ou la musique, rassemble les gens au-delà de leurs cultures ou de leurs religions », elle avait présenté la veille Astérix et Cléopâtre devant une foule énorme à la place Jeme3 el-Fna.

La beauté, elle ne la cherche pas et ne la vénère particulièrement pas. Car elle est née avec. Cette beauté pure a su capter la lumière, la séduire et l’accrocher. Aussi, elle a su accompagner l’actrice, lui demeurant fidèle malgré tous les masques que peuvent et doivent porter ceux et celles qui embrassent une carrière cinématographique internationale. Au fil des années, la comédienne a su polir cette beauté et la mettre au service de son talent. Très jeune sous les feux des projecteurs, Monica Bellucci devient mannequin et participe à des campagnes publicitaires pour payer ses études. Elle est engagée dans la cour des grands notamment par l’agence Elite, mais se lasse du mannequinat, abandonne cette carrière et commence à prendre des cours de théâtre, en espérant s’orienter vers le cinéma. Parlant plus de quatre langues, elle enchaîne les rôles en Italie. Mais c’est en France qu’elle se fait connaître, avec L’Appartement de Gilles Mimouni qui lui vaut d’être nommée pour le césar du meilleur espoir féminin. L’Hexagone l’adopte, mais également Hollywood, où elle est adulée par de grands réalisateurs.


De la distanciation
De Gaspar Noé (Irréversible) à Mel Gibson (Passion), pour qui elle endosse à merveille le rôle de Marie Madeleine, elle se laisse aller au gré de son instinct et choisit ses rôles « uniquement par intuition ». Quitte à regretter par la suite ? « Mais non, pas du tout », assure-t-elle. « Je n’ai jamais eu de regrets car ce n’est pas seulement à travers les gros succès qu’on apprend le métier, mais bien à travers les échecs ou les films mort-nés. C’est ainsi que le comédien crée son propre parcours. D’ailleurs, on n’apprend jamais des erreurs des autres, mais des nôtres, et de là naissent les choix futurs. J’avoue avoir eu de la chance de rencontrer des réalisateurs comme Gaspar Noé, Sam Mendes, Mel Gibson ou Emir Kusturica qui, en m’offrant des rôles différents les uns des autres, m’ont donné énormément en tant que comédienne et en tant que personne. » Femme violée dans Irréversible, reine d’Égypte dans Astérix et Cléopâtre ou James Bond Girl (la plus âgée de la saga) dans Spectre, Bellucci confie qu’elle a acquis une telle expérience en travaillant avec des réalisateurs européens ou américains qu’elle sait à présent qu’un metteur en scène ne doit pas enfermer les acteurs ou actrices dans une cage, et ce afin qu’ils (ou elles) se sentent libres de donner de leur mieux. « Quand il y a un rapport de confiance totale entre le comédien et le réalisateur, celui-ci est prêt à s’abandonner dans sa performance car il se sent protégé. La création ne peut naître que du dialogue et de la communication sur un plateau de tournage et même avant. »

Récemment, l’actrice italienne a joué son propre rôle dans la série Dix pour cent diffusée sur France2 puis sur la chaîne Netflix. Cette série, qui met en situation comédiens et comédiennes dans leurs rapports avec leur agent, s’inspire parfois de la vraie vie des artistes et mêle fiction et réalité. La femme Monica Bellucci campe donc le personnage de l’actrice Monica Bellucci à la recherche d’un « mec normal ». « C’est amusant, dit-elle, car cette série est à la fois grave et pleine d’humour. » Elle dépeint avec adresse et sans exhibitionnisme la vraie vie d’un artiste. Monica Bellucci, tout comme d’autres comédiens et comédiennes qui ont collaboré à Dix pour cent, s’est prêtée au jeu. Elle joue l’autodérision et montre encore une fois combien un acteur ou une actrice peuvent se distancier d’un rôle. « Combien parfois il vous est demandé de mettre votre propre peau qui n’est pas en fait la vôtre. D’ailleurs il est important parfois d’avoir de la distance par rapport à soi. Vous ne trouvez pas? questionne-elle à son tour. Cela nous permet de survivre. »


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Vêtue d’une robe fluide noire à petits pois, l’allure altière, le regard à la fois doux et perçant, lointain et chaleureux, Monica Bellucci, désignée comme une des plus belles femmes du monde, charme très vite son interlocuteur. « Je suis curieuse de connaître le Liban, ce pays d’où vous venez », dit-elle de sa voix mâtinée par le soleil de l’Italie. Ravie...

commentaires (2)

Quel homme normal dira "Non" à la Bellucci? ;) Femme sublime et actrice magistrale dans Malena où tout son être s'exprime par la démarche et les yeux!

Tina Chamoun

12 h 24, le 20 décembre 2018

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Commentaires (2)

  • Quel homme normal dira "Non" à la Bellucci? ;) Femme sublime et actrice magistrale dans Malena où tout son être s'exprime par la démarche et les yeux!

    Tina Chamoun

    12 h 24, le 20 décembre 2018

  • Malena, rôle idéal rendu avec grâce et sensibilité par une grande dame du cinéma. Et d’une beauté à damner un libanais....

    Evariste

    00 h 44, le 20 décembre 2018

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