Alors qu’Israël tente par tous les moyens (dont le dernier en date est la découverte de tunnels percés par le Hezbollah) de pousser le gouvernement américain à infliger au Liban des sanctions économiques, les États-Unis voudraient se cantonner aux seules sanctions contre le Hezbollah. C’est du moins ce qu’a rapporté hier le quotidien israélien Haaretz.
« Les États-Unis ont refusé une demande israélienne d’imposer des sanctions économiques au Liban et à son armée », a affirmé le quotidien israélien, soulignant que « le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait cette requête au secrétaire d’État américain Mike Pompeo lors de leur rencontre à Bruxelles (la semaine dernière) ».
Une source citée par le quotidien indique que « les États-Unis auraient insisté sur leur attachement à la solidité de leurs rapports avec le Liban, et ce même au plan militaire », soulignant que l’État américain « ne compte pas nuire » au pays.
« Depuis le début de l’opération Bouclier du Nord (le 3 décembre), Israël tente d’établir une équation qui ferait du Liban et du Hezbollah une seule partie », ajoute Haaretz, évoquant des communiqués de l’État d’Israël qui « font assumer au gouvernement libanais la responsabilité liée aux tunnels creusés par le Hezbollah au Liban-Sud ».
Le ministre israélien de l’Habitat, Yoav Galant, a d’ailleurs affirmé hier que son pays « va faire endosser au Liban une entière responsabilité » parce que, a-t-il dit, « on ne peut distinguer entre le comportement du gouvernement libanais et celui du Hezbollah, à travers lequel l’Iran dirige l’État libanais ».
Des sources diplomatiques ont indiqué par ailleurs qu’ « Israël tente de susciter une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU autour de la question des tunnels découverts au Liban-Sud parce qu’il considère que la résolution 1701 n’est pas respectée ».
C’est dans cet esprit que le Premier ministre israélien a réclamé hier, devant le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, que la force de l’ONU au Liban (commandée par un Italien) agisse plus vigoureusement contre les « actes d’agression » du Hezbollah. « Nous pensons que la Finul doit se montrer plus ferme, plus vigoureuse, mais au bout du compte, cette responsabilité incombe à la communauté internationale », a dit M. Netanyahu à Matteo Salvini, qu’il a reçu à Jérusalem. À noter que ce dernier s’était rendu mardi, à bord d’un hélicoptère, sur les lieux de l’opération Bouclier du Nord.
Les excavations se poursuivent
Sur le terrain, l’armée israélienne avait annoncé mardi la découverte d’un troisième tunnel à la porte de Fatmé et poursuivait hier ses excavations à ce niveau, près des frontières avec le caza de Marjeyoun, ainsi qu’à Kfar Kila et à proximité de la route militaire longeant la ligne de démarcation technique entre les deux pays, dans la localité de Kherbet Cheaïb, près du village de Blida. À l’extérieur de la localité de Mays el-Jabal, quatre excavatrices continuaient de creuser et d’ériger des murs de terre le long de la ligne bleue sans la traverser, tandis que deux pelleteuses étaient à l’œuvre à proximité du village de Wazzani. Le tout sous une surveillance renforcée de soldats israéliens.
commentaires (1)
Netanyahu, un animal politique qui n'a pas son égal.
Naayem Francoise
01 h 15, le 14 décembre 2018