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Lifestyle - Mode

Mouzannar x Zeineh : rencontre sur les toits de Beyrouth


Selim Mouzannar x Nada Zeineh, collection « Sur les toits de Beyrouth ». Photo DR

« On emporte un peu sa ville aux talons de ses souliers », dit la chanson, mais on peut désormais l’emporter et la porter aux doigts, autour du cou, grâce à une exquise collaboration entre Nada Zeineh et Selim Mouzannar ; entre l’architecte de formation venue au bijou pour occuper le vide entre deux projets et l’enfant prodige d’une dynastie de joailliers qui garde au fond des yeux ses premiers émerveillements du vieux Beyrouth d’avant-guerre.

Ce n’est pas par hasard que Selim Mouzannar a consacré à Beyrouth l’une de ses collections les plus inspirées. Cet activiste de la non-violence, « bijoutier engagé » s’il en est, n’a jamais perdu sa fascination pour les bâtisses traditionnelles de sa ville, leurs murailles ocre, leurs toits de tuiles, leurs triples arcades donnant sur des vérandas orientées vers la mer, leurs jardins si paisibles où la brise, au printemps, soulevait tant de parfums délicats. Tout petit, il traînait au souk des bijoutiers, jouant volontiers les saute-ruisseaux pour son père, apprenant le métier sur le tas avant d’aligner les diplômes et spécialisations et de se propulser sur la scène internationale, raflant tous les prix d’excellences, dont celui du Centre du luxe et de la création, think tank des métiers d’art, qui vient de le nominer dans la catégorie joaillerie.

Ce n’est pas par hasard que Nada Zeineh est finalement devenue cette créatrice de bijoux fantaisie dont on s’est longtemps passé l’adresse sous le manteau, tant sont raffinées dans leur opulence même ses guirlandes florales taillées dans le métal, et singulières ses interprétations de l’ornement ottoman. Architecte, elle s’est surtout intéressée à la scénographie, signant l’installation du musée de l’AUB et se plongeant dans l’observation des artefacts venus d’un autre âge qu’elle mettait en lumière et dont lui sont venues ses premières inspirations.

Ces deux-là étaient donc faits pour conjuguer leurs talents, et ce n’est finalement pas du tout par hasard que, Selim Mouzannar achevant l’installation de son atelier d’émail, et Nada Zeineh passant par là, se tient entre eux une conversation qui porte aussitôt ses fruits. « Toi qui es architecte, dit le bijoutier à la bijoutière, j’aimerais que tu fasses quelque chose sur Beyrouth. » La réponse se traduit par une ligne de bagues et de pendentifs où ressuscite en or rose, cette nuance signature de la griffe Selim Mouzannar, le charme des maisons oubliées. Leurs diverses architectures sont rehaussées, malgré la difficulté du travail sur miniature, par un toit tantôt d’émail, tantôt de brillants, de rubis ou d’émeraudes. On peut ainsi aligner sur ses doigts une rue, un quartier ou carrément toute la ville. La collection s’intitule « Les toits de Beyrouth » et elle est irrésistible. Le lancement est prévu le 16 décembre à la bijouterie Selim Mouzannar.


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« On emporte un peu sa ville aux talons de ses souliers », dit la chanson, mais on peut désormais l’emporter et la porter aux doigts, autour du cou, grâce à une exquise collaboration entre Nada Zeineh et Selim Mouzannar ; entre l’architecte de formation venue au bijou pour occuper le vide entre deux projets et l’enfant prodige d’une dynastie de joailliers qui garde au fond...

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