Loro Piana, l’art, la laine et l’art de la laine

C’est l’histoire d’une famille de marchands de draps de laine, ancrée à l’aube du XIXe siècle dans une histoire qui précède l’ère industrielle. Les Loro Piana, sous les auspices de Franco Loro Piana qui commence, dans les années 1940, à exporter ses précieux tissus dans le monde entier, secondé par ses fils Pier Luigi et Sergio dès 1970, ne cesseront de privilégier l’artisanat et le respect de la nature et des moutons et chèvres à l’origine de leurs cachemires et mérinos d’exception. Ainsi, pour le fil de 10,3 microns « Gift of Kings® », à peine 30 gr de poil sont prélevés sur la poitrine de chaque chèvre, et chaque ballot « Record Bale », issu d’un prix d’excellence attribué chaque année par Loro Piana au meilleur producteur mondial, fournit la matière d’une cinquantaine de costumes masculins. On est ici dans l’exception, ce fil n’étant disponible qu’en quantités infimes, résultat d’une sélection précieuse et extrêmement raffinée de la laine produite chaque année.

Pour célébrer cette production dans les règles de l’art, Loro Piana a confié à l’artiste calligraphe franco-tunisien eL Seed la mise en scène, à l’opéra de Dubaï, de la douceur et de la légèreté de ses fibres. À travers une exposition éminemment sensorielle, scénographiée dans un cocon habillé d’une citation calligraphiée du roi Alfons X de Castille qui a joué un rôle essentiel, au XIIIe siècle, dans le développement du mérinos. En collaboration avec la fondation artistique Tashkeel dont eL Seed est un ancien résident, Loro Piana a offert une immersion totale dans la sensuelle douceur de son univers, entre technologie pointue, artisanat traditionnel et art du vêtement à l’italienne.

Entre cascades et nuages de laine blanche, répertoire mural invitant à toucher l’innombrable variété d’échantillons de draps de la maison et balancelles accentuant la voluptueuse sensation de cocon, le tout déployé dans un dédale de chambres secrètes, eL Seed n’a pas démérité de sa qualification d’« artiste visionnaire » par Condé Nast Traveller en 2013.