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GB : rejet de la demande d'extradition d'un homme d'affaires turc

Un tribunal londonien a rejeté mercredi la demande d'extradition d'Ankara visant un chef d'entreprise turc, Akin Ipek, recherché pour ses liens présumés avec le putsch manqué de 2016.

Le juge du tribunal de Westminster a estimé que la décision de poursuivre M. Ipek avait "une motivation politique" et qu'il risquait "des mauvais traitements" à son retour "en raison de ses opinions politiques présumées".

Il a en outre relevé que les récent événements en Turquie "ne rassurent pas la cour quant au respect de l'Etat de droit", cité dans un communiqué des avocats de M. Ipek.

Sur Twitter, le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gül, a qualifié cette décision d'"inacceptable".

"La demande d'extradition émanant de la Turquie est une obligation en vertu de la loi et des accords internationaux", a-t-il ajouté, estimant qu'une extradition par le Royaume-Uni serait un signe d'"amitié" et d'"alliance".

Cette critique constitue un rare épisode de discorde publique entre Ankara et Londres, dont les relations se sont renforcées ces dernières années, au contraire de celles avec d'autres pays de l'UE.

Akin Ipek avait été arrêté en mai au Royaume-Uni à la demande des autorités turques. Selon l'agence étatique turque Anadolu, cet ancien dirigeant de la holding Koza-Ipek avait fui Ankara le 30 août 2015 à bord d'un jet privé pour l'Angleterre, et n'est plus revenu en Turquie depuis.

Il est soupçonné par la Turquie d'être un proche de l'ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan, l'imam Fethullah Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'ONG, médias et entreprises qualifié par les autorités turques d'"organisation terroriste".

Ankara impute à Fethullah Gülen le putsch manqué de juillet 2016, ce qu'il nie, et accuse Akin Ipek d'avoir financé des entreprises qui lui seraient liées. Ce putch raté avait entraîné des dizaines de milliers d'arrestations en Turquie.

Dans un communiqué, Akin Ipek s'est dit "très reconnaissant" envers la justice britannique, dénonçant "une campagne de harcèlement et d'intimidation" du gouvernement turc envers lui ces trois dernières années.

"Il y a des milliers d'autres hommes d'affaires, juges, fonctionnaires et journalistes qui sont incapables de se défendre en raison de l'effondrement de la démocratie et de l'Etat de droit en Turquie", a-t-il poursuivi, appelant à "la fin des violations des droits de l'Homme" et prévenant qu'il ferait "son possible pour parler au nom de ceux qui n'ont pas le droit à la parole en Turquie".

En octobre 2015, la justice turque avait décidé de mettre sous tutelle la holding d'Akin Ipek, propriétaire de deux quotidiens et de deux chaînes de télévision.

Un procureur d'Ankara avait accusé la holding de "financer", "recruter" et "faire de la propagande" pour le compte de Fethullah Gülen.

Les demandes d'extradition de deux autres Turcs ont également été rejetées.

Un tribunal londonien a rejeté mercredi la demande d'extradition d'Ankara visant un chef d'entreprise turc, Akin Ipek, recherché pour ses liens présumés avec le putsch manqué de 2016. Le juge du tribunal de Westminster a estimé que la décision de poursuivre M. Ipek avait "une motivation politique" et qu'il risquait "des mauvais traitements" à son retour "en raison de ses opinions...