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À La Une - Liban

Un ancien mufti dénonce une "honte pour le Liban" : une soirée homosexuelle annulée

Un club de l’Université américaine de Beyrouth avait organisé une soirée de "speed dating" pour les homosexuels.

Le club Genre et sexualité de l’Université américaine de Beyrouth a dû annuler in extremis une soirée prévue mardi soir pour Halloween, l'ancien mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, étant monté au créneau, qualifiant cette soirée de "honte pour le Liban et les Libanais".

Le club avait prévu d'organiser une soirée Halloween s'inscrivant dans le cadre d'"une levée de fonds pour un projet social en cours intitulé 'Conceptions et idées fausses'". Mais il a annoncé aujourd'hui l'annulation de cette soirée de "speed dating" pour les homosexuels.

Un peu plus tôt, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, était monté au créneau, appelant selon l'agence nationale d'information (Ani, officielle) le président de la République, Michel Aoun, le chef du Législatif, Nabih Berry, le Premier ministre désigné, Saad Hariri et la direction de l'Université américaine de Beyrouth, à interdire la tenue de la soirée.

Cheikh Kabbani a également réclamé que les organisateurs de la soirée soient arrêtés et que le responsable au sein du ministère de l'Intérieur qui a donné l'autorisation pour la tenue de la soirée soit puni. L'ancien mufti a affirmé que cette soirée était une "honte pour le Liban et les Libanais et augure d'une destruction divine au Liban".

Dans la soirée, le club de l'AUB a publié un communiqué. 

"Ce soir, une soirée mêlant musique et speed-dating (rencontres express) sur le thème d'Halloween devait avoir lieu. L’événement, une fête costumée, a été présenté à tort comme organisé par des personnes qui ne sont clairement pas familiarisées avec l’éthique ou l’activité de notre club", indique ce communiqué du club Genre et Sexualité de l'AUB. Cet événement "était accusé de promouvoir l'immoralité alors que son véritable objectif était de fournir un espace sûr à une communauté marginalisée", ajoute ce texte. "Comme nous attachons une grande importance à la sécurité, nous avons annulé l’événement", poursuit-il.

"La communauté LGBTQ+ et la communauté religieuse n'ont pas vocation à s'exclure l'une de l'autre. Nous travaillons sur les intersections possibles et la liberté d’être entendus, compris et d’accès aux droits fondamentaux tels que la liberté de conscience et la liberté de disposer de son corps", dit ce texte. "Nous resterons forts dans notre position. Cela ne nous empêchera pas d’être confrontés à des luttes à venir et à nous battre pour la justice", conclut le club.



Depuis sa fondation en 2015, le club Genre et sexualité lutte contre les discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle. Sur sa page Facebook, le club affirme vouloir et favoriser "des discussions saines et informelles (...) établir un dialogue et changer la manière dont les questions de genre et de sexualité sont abordées" au Liban.

L’article 534 du code pénal libanais dispose que "toute union charnelle contre nature sera punie d’emprisonnement pour une durée d’un mois à un an, et d’une amende comprise entre 200 000 et un million de livres libanaises". Mais un pas important vers la fin de l’homophobie avait été franchi au Liban en juillet 2018 lorsque la cour d'appel pénale du Mont-Liban avait considéré que l'article 534 ne cherche pas à punir "les déviations sexuelles", mais plutôt les "atteintes à la pudeur publique à travers ces pratiques". 


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Le club Genre et sexualité de l’Université américaine de Beyrouth a dû annuler in extremis une soirée prévue mardi soir pour Halloween, l'ancien mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, étant monté au créneau, qualifiant cette soirée de "honte pour le Liban et les Libanais".Le club avait prévu d'organiser une soirée Halloween s'inscrivant dans le cadre d'"une levée...

commentaires (4)

Qu’il s’occupe du mariage forcé des gamines à peine pubères , de la violence de certains hommes envers leur femme battues à mort , de la pauvreté et de la misère dans certains quartiers, de certains aux comportements étranges et déviants qui ont préféré combattre auprès de l’EI. De grâce fichez la paix à la jeunesse et ne touchez pas aux libertés individuelles...c’est mieux pour tout le monde

L’azuréen

23 h 38, le 30 octobre 2018

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Commentaires (4)

  • Qu’il s’occupe du mariage forcé des gamines à peine pubères , de la violence de certains hommes envers leur femme battues à mort , de la pauvreté et de la misère dans certains quartiers, de certains aux comportements étranges et déviants qui ont préféré combattre auprès de l’EI. De grâce fichez la paix à la jeunesse et ne touchez pas aux libertés individuelles...c’est mieux pour tout le monde

    L’azuréen

    23 h 38, le 30 octobre 2018

  • par contre pour le mariage forcée de gamines, c'est le grand silence, les femmes battues : idem, et les femmes tuées par leurs maris , là encore pire

    Talaat Dominique

    19 h 30, le 30 octobre 2018

  • Souvent, on oublie presque, que notre pays, libre et démocratique, constitutionnellement s'appuie sur les autorités judiciaires .... Mais aussi religieuses pour trancher les affaires de moeurs... Ou autres, relatives à la morale et spiritualité. En espèce, Interdire ou autoriser telle ou telle manifestation, cela relève des autorités de la république. D'ailleurs aucun religieux n'a visiblement pris la peine de d'énoncer ce regroupement universitaire... Sauf un ancien mufti qui réclame aux pouvoirs publics, et dirigeants politiques de procéder à l'arrestation des organisateurs.... De cette manifestation. N'y a-t-il pas abus de pouvoir ou confusion d'autorité ? On verra...

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 11, le 30 octobre 2018

  • L,OBSCURANTISME S,EN EST MELE ! LAISSEZ-LES ORGANISER LEUR PARTIE ENTRE EUX. CA NE GENERAIT PAS LES AUTRES ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 02, le 30 octobre 2018

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