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Culture - Musique

Crys Nammour, libanaise de cœur, ivoirienne d’énergie et française d’esprit

Pour son premier single, la chanteuse puise dans son mélange d’influences comme dans son besoin d’espoir pour offrir des sonorités solaires et vibrantes.

Crys Nammour propose un voyage musical pop tribal. D.R.

En ce funeste 13 novembre 2015, Crys Nammour est à Paris alors que les terroristes y sévissent. Après une jeunesse marquée par des événements difficiles, ayant fui la Côte d’Ivoire lors du coup d’Etat en 1999 et ayant été rapatriée en France lors de l’offensive israélienne sur Beyrouth en 2006, la chanteuse est « envahie d’une peur inexplicable », ce soir-là. « Enfermée dans ma chambre, mon premier réflexe a été d’écrire. J’ai refusé la peur que je ressentais, je voulais immédiatement me relever. » Quelques minutes plus tard, elle se filme en train de chanter Paris se relève. Cette simple vidéo postée sur YouTube devient, en une nuit, l’un des hymnes illustrant la réaction du public français aux attentats. La vidéo est visionnée plus de 150 000 fois, et Crys Nammour reçoit des centaines de messages de personnes qui « me remerciaient toutes de leur avoir redonné le courage de se relever ». Prenant conscience de l’impact de sa voix, elle se décide alors à poursuivre une carrière de chanteuse.

Déterminée et débrouillarde

Âgée de 29 ans, née en France et ayant grandi à Abidjan et à Beyrouth, Crys Nammour se définit comme « libanaise de cœur, ivoirienne d’énergie et française d’esprit ». Un héritage d’influences variées qu’elle place au cœur de sa musique. Bercée depuis l’enfance par les voix d’Édith Piaf, de Jacques Brel et de Charles Aznavour, elle découvre la chaleur des percussions et des cœurs typiques de la musique ouest-africaine lors de ses jeunes années en Côte d’Ivoire. Les puissantes vibrations de sa voix, Nammour dit les devoir à sa fascination pour les grands noms de la soul, Etta James, Aretha Franklin et Nina Simone, mais aussi à ses origines libanaises et à son adolescence beyrouthine. « À la maison, mon père passait des disques de Feyrouz du matin au soir et les chantait à tue-tête lors de nos longs trajets en voiture. »

Depuis les réunions familiales où son père lui demandait de chanter, la jeune femme chemine vers le monde de la musique, déterminée et débrouillarde. Elle écrit ses textes et réalise ses propres maquettes, donnant à ses compositions une direction claire pour mieux orienter ses techniciens. Après un premier album au sein du duo Hushh et le rôle de Marie-Madeleine dans la comédie musicale Jésus, de Pascal Obispo et Christophe Barratier (aux cotés de Mike Massy), elle signe en juillet 2018 chez My Saphir. Ce label indépendant la mènera vers le spécialiste de la World Music Pierre Bianchi et le producteur Joey Touch, « un véritable magicien de la musique urbaine, capable de traduire les énergies en sons ». De cette collaboration naît, en septembre 2018, son premier single solo, On reprend là. Une chanson lumineuse dont elle a écrit le texte résolument positif et motivant aussi bien pour elle-même que pour son public. « J’écris pour me donner des conseils à moi-même dans les phases où je me sens essoufflée, mais aussi pour aider les gens à sortir de leur quotidien et retrouver confiance en eux-mêmes. » Représentante d’une génération en proie à la solitude paradoxale que génèrent les réseaux sociaux, « constamment face à la vitrine du bonheur des autres », Crys recherche chaleur et espoir dans une pop à la fois française et tribale, teintée de nuances orientales.

Portée depuis son succès viral par la génération internet, Crys Nammour, par ses textes fédérateurs et ses instrumentales cosmopolites, recrée des liens puissants chez un jeune public en quête de sens.

Pour son premier album solo, elle prévoit une sortie aux alentours de l’été 2019, période qui « se prête bien à la positivité de mes textes et à la chaleur qui se dégage de mes sonorités ». Un concert au Liban ? « Ce serait le plus bel accomplissement de ma vie. Le Liban m’inspire profondément, c’est un lieu de créativité dans le désordre où l’on peut laisser libre cours à son instinct. Mais c’est aussi la terre qui m’a donné la force de, sans cesse, me relever car c’est un pays résilient, qui se régénère en permanence. »

À la fois fragile et combative, Crys Nammour sait puiser dans sa sensibilité à fleur de peau pour recouvrer une puissance musicale flamboyante.

En ce funeste 13 novembre 2015, Crys Nammour est à Paris alors que les terroristes y sévissent. Après une jeunesse marquée par des événements difficiles, ayant fui la Côte d’Ivoire lors du coup d’Etat en 1999 et ayant été rapatriée en France lors de l’offensive israélienne sur Beyrouth en 2006, la chanteuse est « envahie d’une peur inexplicable », ce soir-là....

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