Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Concert

Les rires de Mozart et les adieux de Tchaïkovski

Ce soir, à 20h30, l’OPL ne manquera pas d’électriser le regard, l’oreille et l’esprit du public à l’église Saint-Joseph. Au programme, le « Concerto n° 21 en ut majeur » du Salzbourgeois et la « 6e Symphonie » du Russe.

Ce soir, en concert avec l’OPL, Lubnan Baalbaki et Tatiana Primak Khoury.

Incarnation d’un génie démiurge ou parangon de souffrance sublimée, lutte entre la force de la vie et l’inévitable écroulement vers la mort, telle est la dualité tracée par le concert de ce vendredi soir à l’église Saint-Joseph des jésuites par l’Orchestre philarmonique libanais (OPL) sous la direction de Lubnan Baalbaki et avec Tatiana Primak Khoury au piano.

Le Concerto n° 21 de Mozart est l’un des plus exigeants sur le plan technique ; sa difficulté réside dans l’interprétation douce et élégante de ses harmonies vivaces. Le mouvement d’ouverture allegro maestoso est construit sur une échelle entièrement symphonique avec un accompagnement orchestral, extraverti à un deuxième mouvement andante aux mélodies féeriques. Le troisième mouvement, allegro vivace assai, donne l’impression que le défi relevé par cette pièce était facile, comme témoignaient les journaux de son temps, bien que l’arrangement révèle le dur labeur qui se cache derrière la performance. Mozart concilie ainsi force, élégance et esprit avec une aisance parfaite. Le concerto se termine par un joyeux rondo faisant écho aux éclats de rire des Noces de Figaro, dont la création a suivi un an plus tard.


Douleur introvertie

L’achèvement de la sixième symphonie, La Pathétique, a eu lieu en octobre 1893, neuf jours avant la mort de Piotr Tchaïkovski. Décrite par certains comme son dernier adieu, son propre requiem – tout comme Mozart avait fait –, Tchaïkovski y voyait au moment de sa création sa plus grande œuvre, une sorte de résurrection après une longue période d’incertitude, et le chef-d’œuvre dont l’existence lui prouva avoir découvert les secrets lui permettant de sortir de l’impasse symphonique. Cette lente et lamentable finale renverse tout le paradigme symphonique : au lieu de se terminer dans une grande joie collective, la Sixième Symphonie se clôture avec une douleur introvertie. Parmi toutes les œuvres du compositeur russe, celle-ci couvre le plus les deux extrêmes du spectre émotionnel : les danses gracieuses viennent édulcorer les humeurs sombres que plusieurs manuscrits considèrent comme étant autobiographiques d’un Tchaïkovski luttant contre des pensées suicidaires liées à son homosexualité. Grand sujet de controverse, on ne saura jamais exactement ce qui a inspiré l’œuvre, mais la seule vérité sûre et certaine, c’est que La Pathétique demeure l’une des créations qui a marqué l’histoire du romantisme.

Incarnation d’un génie démiurge ou parangon de souffrance sublimée, lutte entre la force de la vie et l’inévitable écroulement vers la mort, telle est la dualité tracée par le concert de ce vendredi soir à l’église Saint-Joseph des jésuites par l’Orchestre philarmonique libanais (OPL) sous la direction de Lubnan Baalbaki et avec Tatiana Primak Khoury au piano. Le Concerto n°...

commentaires (1)

Un programme sublime, étincelant. Un bonheur.

Sarkis Serge Tateossian

09 h 04, le 26 octobre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Un programme sublime, étincelant. Un bonheur.

    Sarkis Serge Tateossian

    09 h 04, le 26 octobre 2018

Retour en haut