La tragédie du Drakkar, 35 ans après

10h à la Résidence des Pins. La France, par le biais de son ambassadeur, Bruno Foucher, a organisé, comme chaque année, une cérémonie officielle pour honorer la mémoire des victimes françaises de l’attaque meurtrière contre le poste français du Drakkar, à Ramlet el-Baïda. Un hommage également rendu aux 241 soldats américains, tués dans l’attentat perpétré plus tôt contre leur QG à l’aéroport de Beyrouth.

La cérémonie s’est déroulée en présence des ambassadeurs des États-Unis, Elizabeth H. Richard, du Royaume-Uni, Chris Rampling, et de la première conseillère de l’ambassade d’Italie, Simona De Martino, ainsi que du général de brigade Hassan Haïdar, représentant le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, et des anciens combattants français.

Après avoir passé en revue un détachement des Casques bleus de la Finul, M. Foucher a remis au nom de la ministre française des Armées, Florence Parly, la médaille de la défense nationale à trois officiers libanais « pour leur engagement contre le terrorisme »: les généraux Mohammad Moustapha et Maroun Qobayati et le colonel Walid Abou Assaf.

Le diplomate français a salué dans son discours le rôle de l’armée libanaise dans ce combat contre le terrorisme, après avoir rappelé le déroulement de la journée du 23 octobre 1983, au cours de laquelle 58 soldats français et 241 américains ont été tués.

« Jamais acquises... »

« Au matin du 23 octobre 1983, à 6h20, un attentat au camion piégé touche l’aéroport international, au sud de Beyrouth : 241 militaires et marines américains périssent dans leur sommeil. Nous avons une pensée émue pour leur sacrifice et pour le deuil de leurs familles. Quatre minutes plus tard, à 6h24, c’est l’immeuble du Drakkar qui se soulève avant de s’effondrer : un camion chargé de plusieurs tonnes d’explosifs avait éclaté à l’entrée de l’immeuble. L’attentat-suicide est meurtrier. Malgré l’intervention rapide des sapeurs du 17e régiment de génie parachutiste arrivés sur les lieux pour fouiller les décombres des 9 étages du Drakkar, on ne dénombre que 15 survivants. 58 parachutistes français ont perdu la vie », a rappelé Bruno Foucher. « Puissent ces événements nous rappeler que la démocratie, la liberté et la paix ne sont jamais acquises et que nous devons les défendre constamment, sans relâche. Je tiens ici à rendre hommage, au travers des trois officiers généraux libanais qui viennent à l’instant d’être décorés de la médaille de la Défense nationale, à l’armée libanaise, qui a remporté en 2017 une victoire contre le terrorisme », a poursuivi le diplomate, qui a ensuite réaffirmé l’attachement de la France à soutenir le Liban. « Je tiens à souligner la constance de cet engagement, en particulier dans le domaine sécuritaire. Pour y travailler, nous avons besoin d’un gouvernement de plein exercice dont nous espérons qu’il pourra être formé très prochainement », a-t-il insisté avant de demander au général Hassan Haïdar de « transmettre à nouveau aux plus hautes autorités libanaises ce message de soutien continu de la France, message que le président Emmanuel Macron a d’ailleurs, une nouvelle fois, transmis au président Michel Aoun lors de leur récente entrevue à Erevan, en Arménie, à l’occasion du sommet de la francophonie ». « La France entend rester fidèle à ses valeurs et pleinement engagée pour un Liban libre, souverain, uni, en paix, capable de répondre aux défis économiques et sécuritaires actuels, dans le souvenir de ces 58 soldats français morts pour la France et morts pour le Liban », a conclu Bruno Foucher.

L’ambassadeur a ensuite déposé une gerbe de fleurs au pied du monument dédié à la mémoire des militaires français tués au Liban, avant la traditionnelle minute de silence et le retentissement de La Marseillaise.

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