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Liban

Lettre ouverte au ministre sortant de la Justice

Youmna Gemayel aux côtés de son frère Nadim et de sa mère Solange, l’an dernier, le jour où le verdict a été rendu dans l’affaire Bachir Gemayel. Photo d’archives

À l’attention du ministre de la Justice Salim Jreissati.

Monsieur le Ministre de la Justice,

Il y a un an, jour pour jour, le 20 octobre 2017, la Cour de justice rendait un verdict de condamnation à mort par contumace de MM. Habib Chartouni et Nabil Alam, reconnus coupables de l’assassinat du président de la République Bachir Gemayel et de 23 de ses compagnons dans la permanence Kataëb à Achrafieh, le 14 septembre 1982 à 16h10.

En ce jour de victoire, quoique tardive, de la justice dont vous êtes à la tête du ministère, vous aviez exprimé votre satisfaction avec l’engagement – et je vous cite – de « demander l’arrestation de Habib Chartouni dès que sera défini l’endroit où il se trouve ». Or l’endroit où il se trouve n’est un secret pour personne, et encore moins pour vous-même, sachant que le 13 octobre 1990, lors de l’invasion syrienne, un escadron syrien fut spécialement dépêché à la prison de Roumieh pour libérer Habib Chartouni qui devrait, logiquement, se trouver en territoire syrien et sous la protection du régime syrien. Ou du moins dans un endroit bien connu des autorités syriennes.

Je viens, par la présente lettre ouverte, vous demander, après une longue année d’attente, ce qu’il en est des démarches judiciaires entreprises pour la localisation et l’extradition du condamné Habib Chartouni, pour s’en tenir à l’un sans négliger l’autre, son commanditaire Nabil Alam.

Nous aimerions savoir si un mandat d’amener a été émis à son encontre depuis la date du jugement. Si, en vertu de la convention sur l’échange de criminels entre le Liban et la Syrie, signée en 1950, le procureur général a saisi son homologue syrien pour l’arrestation du coupable et sa livraison aux autorités judiciaires libanaises. Sachant fort bien que ladite convention permet une démarche directe, bilatérale, sans devoir passer par Interpol qui, nous l’espérons, a eu le temps de diffuser un mandat d’arrêt international à toutes les polices aux frontières de ses 190 États membres, et cela au moyen de la notification internationale « Red Notice ».

Nous espérons aussi que vous avez, en tant que ministre de la Justice qui s’était formellement et publiquement engagé à exécuter l’arrêt de justice, veillé au bon déroulement de l’ensemble de la procédure, et que vous êtes en mesure de nous fournir, dans l’immédiat, avant la passation imminente de pouvoirs, un compte rendu des démarches judiciaires entreprises pour amener les coupables, d’autant plus que le jugement fut prononcé – après une bien longue attente – « au nom du peuple libanais ».

Vous conviendrez, Monsieur le Ministre, que la justice libanaise ne saurait être complètement réhabilitée, que notre consolation restera incomplète et que le deuil ne saurait être entièrement fait tant que les assassins sont en cavale… ou, qui sait, en train de se promener, impunément, à un jet de pierre de notre frontière.

Nous comptons aussi sur vous pour placer ce dossier au-dessus de la pile à remettre à votre successeur (à moins que vous ne succédiez à vous-même), en le priant de lui accorder la priorité, d’autant plus qu’il s’agit d’un acte terroriste qui a coûté la vie à un président de la République et à 23 personnes, outre les nombreux blessés et les immenses dégâts matériels et immatériels, et qui a prolongé la guerre civile à laquelle Bachir allait mettre un terme final pour initier une ère de justice, de convivialité et de paix.

Avec mes meilleurs sentiments,



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À l’attention du ministre de la Justice Salim Jreissati. Monsieur le Ministre de la Justice,Il y a un an, jour pour jour, le 20 octobre 2017, la Cour de justice rendait un verdict de condamnation à mort par contumace de MM. Habib Chartouni et Nabil Alam, reconnus coupables de l’assassinat du président de la République Bachir Gemayel et de 23 de ses compagnons dans la permanence Kataëb à...

commentaires (3)

IL PARAIT QUE, LE MINISTERE DE LA ""JUSTICE"" ET SON ""MINISTRE"" tout pour la justice MANQUENT DE BUDGET QUI LEUR PERMETTRAIT DE POURSUIVRE LEUR BOULOT, (qu'ils attendraient que la famille du Pres. B gemayel mettent la caution necessaire ) MEME PAS ASSEZ DE SOUS POUR REMETTRE CE DOSSIER A INTERPOL . WALAWWWW ! UN PEU DE COMPASSION QUAND MEME pour notre justice et son ministre. Compassion pour les caisses de notre gouv.

Gaby SIOUFI

09 h 58, le 21 octobre 2018

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Commentaires (3)

  • IL PARAIT QUE, LE MINISTERE DE LA ""JUSTICE"" ET SON ""MINISTRE"" tout pour la justice MANQUENT DE BUDGET QUI LEUR PERMETTRAIT DE POURSUIVRE LEUR BOULOT, (qu'ils attendraient que la famille du Pres. B gemayel mettent la caution necessaire ) MEME PAS ASSEZ DE SOUS POUR REMETTRE CE DOSSIER A INTERPOL . WALAWWWW ! UN PEU DE COMPASSION QUAND MEME pour notre justice et son ministre. Compassion pour les caisses de notre gouv.

    Gaby SIOUFI

    09 h 58, le 21 octobre 2018

  • DOMMAGE POUR CE PAYS OU L,ABRUTISSEMENT EST MAITRE INCONTESTABLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 55, le 20 octobre 2018

  • LE MINISTERE ET SON MINISTRE MANQUENT DE BUDGET QUI LEUR PERMETTRAIT DE POURSUIVRE LEUR BOULOT . MEME PAS ASSEZ DE SOUS POUR REMETTRE CE DOSSIER A INTERPOL . WALAWWWW ! UN PEU DE COMPASSION QUAND MEME.

    Gaby SIOUFI

    11 h 23, le 20 octobre 2018

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