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Liban - Sécurité

Le Hezbollah désigné par les USA comme « organisation transnationale criminelle »


Photo d'archives Reuters.

Le secrétaire américain à la Justice, Jeff Sessions, a désigné hier cinq organisations, dont le Hezbollah, comme étant des « organisations transnationales criminelles contre lesquelles les États-Unis vont mener des enquêtes approfondies et engager des poursuites », rapporte l’agence Reuters.

« Une équipe spéciale de procureurs expérimentés dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogue, le terrorisme, le crime organisé et le blanchiment d’argent va enquêter sur des individus et réseaux soutenant le Hezbollah », a ajouté Jeff Sessions. Les quatre autres groupes cités sont notamment liés au trafic de drogue en Amérique latine, où le Hezbollah est également soupçonné d’être actif, par Washington.

Cette annonce intervient deux jours après le vote par le Sénat américain, grâce au soutien des élus aussi bien républicains que démocrates, de deux lois renforçant les sanctions contre le Hezbollah. L’un de ces textes est un amendement voté en 2015 qui resserre un peu plus encore l’étau financier autour du parti chiite ; l’autre concerne les « boucliers humains ».

Mais quelle est l’utilité de cette décision du moment que des sanctions viennent d’être votées par les États-Unis contre le parti de Hassan Nasrallah ? De sources juridiques, on explique qu’en classant le Hezbollah dans la catégorie des organisations criminelles transnationales, alors qu’il le considère depuis des années comme un groupe terroriste, Washington étend son pouvoir de pression sur le parti chiite et élargit le spectre des activités pour lesquelles ses membres, partisans et les personnes ou les entités avec lesquels il collabore à l’étranger peuvent être poursuivis, voire sanctionnés. Cette décision aura pour effet de renforcer davantage les sanctions américaines et fait accroître la pression aussi bien sur le Hezbollah que sur le Liban, estime-t-on de mêmes sources, en situant les mesures américaines dans le prolongement des suggestions faites en août dernier par un ancien chef du Mossad, Tamir Pardo. Ce dernier avait estimé, dans une interview au Jerusalem Post, qu’il n’était plus possible de vaincre militairement le Hezbollah mais qu’il fallait imposer des sanctions au Liban, comme les États-Unis le font avec l’Iran. « Il serait dix fois plus facile de limiter la menace que représente le Hezbollah en appliquant des sanctions, que cela ne l’est avec l’Iran. Et si le président Trump imposait de telles sanctions maintenant, l’impact serait plus important qu’il ne l’est actuellement sur la question du nucléaire iranien », avait-il affirmé.

Un conseil que l’administration américaine semble vouloir appliquer à la lettre. Selon la même source judiciaire, le texte des sanctions américaines renforcées contre le Hezbollah est formulé de telle sorte qu’il accorde un pouvoir discrétionnaire impressionnant aux autorités américaines, pour sévir contre le parti chiite et ceux qu’elles soupçonnent de graviter dans son orbite, ce qui pourrait, concrètement, porter préjudice au gouvernement libanais. De mêmes sources, on relève que le texte en question, compte tenu de sa formulation, est plus l’œuvre de politiques que d’experts juridiques.



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