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Liban - Régions

Lors d’une tournée, Hankache dévoile la dégradation de l’environnement au Metn

Le député Kataëb du Metn a organisé hier, à l’intention des médias, une tournée dans sa région pour dénoncer les diverses atteintes à l’environnement.


Le barrage électrique de Bekaata Kenaan. Photo Anne Ilcinkas

Le dossier des carrières, la crise endémique des déchets et d’une manière générale les atteintes multiples à l’environnement ainsi qu’à la nature n’en finissent pas de défrayer la chronique et d’entretenir la polémique dans plus d’un milieu. Toutes les régions sont touchées, chacune d’une façon différente. Dans la région du Metn, plus particulièrement, le nouveau député Kataëb du caza, Élias Hankache, a pris l’initiative d’organiser une tournée avec les représentants des médias afin de pointer du doigt la dégradation exponentielle, perceptible au niveau de la richesse naturelle du Metn.

C’est à la décharge de Jdeidé, située en bord de mer, que nous accueille Élias Hankache. Bien que ce site ne s’apparente pas à une décharge, il constitue « l’un des pires sites de déchets à la périphérie immédiate de Beyrouth », explique le député. Une odeur pestilentielle laisse deviner qu’il s’agit bel et bien d’une décharge. Il semblerait que les déchets, stockés en bord de mer depuis près de trois ans, ont été recouverts de sable. « Ces déchets ne sont pas triés, et de ce fait ils se décomposent dans les nappes phréatiques et portent une grave atteinte à l’environnement », affirme Élias Hankache. C’est la raison principale pour laquelle il a intenté un procès à la municipalité en 2016. Le député du Metn précise néanmoins que les pires sites de déchets restent incontestablement les canaux d’écoulement d’eau.

Plus loin, à Beit Misk, toujours dans le Metn, le député Kataëb dénonce les dégâts provoqués par les eaux usées déversées en pleine nature. Une odeur infâme empeste l’air. Elle émane d’un ruisseau d’eaux-vannes qui inonde la vallée, provenant directement des canalisations des habitations de la région. La parcelle de terre inondée forme un détroit où jaillissent les eaux usées. Le sol semble s’être accommodé de ce canal d’eaux ménagères, ce qui reste indéniablement extrêmement polluant au vu des répercussions négatives susceptibles d’être causées aux nappes phréatiques. Le député Kataëb fait part de son inquiétude face au devenir environnemental de la région, conscient qu’il faut agir au plus vite sur ce plan.



Les carrières, principales plaies environnementales
« Il y a quelques années, le Metn était plus agréable à vivre. Il y avait de la verdure, beaucoup moins de pollution et très peu de carrières. Aujourd’hui, cela est devenu désagréable, et même ingérable », souligne Lara Saadé, conseillère juridique des Kataëb. La pollution n’est malheureusement pas l’unique facteur provoquant la destruction du patrimoine naturel. Au cours de la tournée d’information, Élias Hankache met ainsi l’accent sur les carrières creusées afin d’extraire des matériaux de construction, tels que le sable ou le gravas. Non seulement elles détruisent le patrimoine naturel – montagne et arbres –, mais ces carrières portent aussi atteinte à la beauté du paysage. En parcourant les routes sur les hauteurs du Metn, d’énormes excavations au beau milieu de la montagne retiennent l’attention. Des bulldozers creusent constamment, détruisant la richesse donnée par la nature. Mais tout se fait-il réellement dans la légalité ? « Cela n’est pas illégal. En fait, la stratégie des propriétaires de carrières est de demander un permis sous prétexte de construire une route. Une fois le permis délivré par l’autorité concernée, ils construisent une route, mais ils en profitent pour creuser des carrières et revendre les matériaux de construction qui rapportent énormément d’argent. Au final, on comprend bien que les routes ne sont qu’un prétexte pour extraire les matériaux de construction », explique Lara Saadé.

Qui peut réellement se permettre de lancer de telles constructions ? « Ce sont des personnes influentes, s’exclame-t-elle. Par exemple, l’industrie qui s’est implantée ici, au bord de l’autoroute du Metn, produit de l’asphalte. Son propriétaire est Jihad al-Arab, un homme très puissant et très riche. Du coup, on ne lui dit rien. »

Le barrage électrique de Bekaata Kenaan est le dernier site de la tournée, mais il est loin d’être le moins important. Qui aurait cru que la priorité accordée à l’électricité se serait transformée en cauchemar environnemental ? « Il y avait une rivière, mais elle n’existe plus, explique le député. Les travaux causés par le barrage électrique l’ont entièrement recouverte sur une épaisseur de 20 mètres et sur une longueur de 1,5 kilomètre. » Élias Hankache dénonce, en se basant sur cet exemple, les dégâts environnementaux causés par ce barrage, quand bien même l’intérêt général, celui de la production d’électricité, n’est pas à négliger.


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Le dossier des carrières, la crise endémique des déchets et d’une manière générale les atteintes multiples à l’environnement ainsi qu’à la nature n’en finissent pas de défrayer la chronique et d’entretenir la polémique dans plus d’un milieu. Toutes les régions sont touchées, chacune d’une façon différente. Dans la région du Metn, plus particulièrement, le nouveau...

commentaires (4)

Très belle initiative de la part du Député, malheureusement toutes les régions sont atteintes par ce mal récurrent...la route qui dessert la ville de Jbeil a Jounieh, notamment, ressemble étrangement à une déchètterie .. des pneus , des tôles et des emballages jonchent toute la route, ce qui pose des problèmes d ‘hygiène importants générés par un mélange subtil d’incivilité de particuliers. On oublie que la saleté appelle la saleté...et gentiment du tiers monde on bascule vers le quart monde

C…

20 h 45, le 06 octobre 2018

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Commentaires (4)

  • Très belle initiative de la part du Député, malheureusement toutes les régions sont atteintes par ce mal récurrent...la route qui dessert la ville de Jbeil a Jounieh, notamment, ressemble étrangement à une déchètterie .. des pneus , des tôles et des emballages jonchent toute la route, ce qui pose des problèmes d ‘hygiène importants générés par un mélange subtil d’incivilité de particuliers. On oublie que la saleté appelle la saleté...et gentiment du tiers monde on bascule vers le quart monde

    C…

    20 h 45, le 06 octobre 2018

  • L’indifference du gouvernement et de l’état devant toutes ces atteintes a l’environnement constitue une des tragedies les plus nuisibles pour le pays. Tant que nous serons gouvernes par les feodaux, aucun changement a l’horizon.

    Cadige William

    11 h 28, le 06 octobre 2018

  • YIA HARAM YIA LEBNEN... LORSQU,ON EST GOUVERNES PAR L,ABRUTISSEMENT ET LES ALIBABAS C,EST CE QUI ARRIVE ! ATTENDEZ-VOUS A PLUS ENCORE !

    ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

    10 h 41, le 06 octobre 2018

  • Bravo pour cette belle demarche, mais le chemin est encore sinueux et tres long. Et les responsables meme pas concernés!

    Le Phenicien

    09 h 27, le 06 octobre 2018

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