Crise des Rohingyas: le chef de la diplomatie britannique en Birmanie

Le chef de la diplomatie britannique, en visite en Birmanie, a rencontré jeudi son homologue birmane Aung San Suu Kyi, isolée sur la scène internationale en raison de son silence sur la crise des musulmans rohingyas, qualifiée de "génocide" par l'ONU.
"Je suis en Birmanie pour voir de moi-même certains des problèmes liés à la crise humanitaire rencontrée par les Rohingyas", a dit Jeremy Hunt dans une vidéo postée sur son compte Twitter avant la rencontre.

Plus tôt dans la journée, il s'est rendu en Etat Rakhine, région du nord-ouest de la Birmanie d'où, depuis août 2017, ont fui vers le Bangladesh plus de 700.000 Rohingyas, décrivant viols, incendies de maison et exécutions extrajudiciaires par l'armée.
Aucune conférence de presse commune n'a été organisée à Naypyidaw, mais le chef de la diplomatie britannique devait s'exprimer seul dans la soirée, avant de reprendre son avion.
Même en Birmanie, où Aung San Suu Kyi garde un statut d'idole, la récente condamnation de deux reporters de Reuters ayant enquêté sur un massacre de Rohingyas a provoqué une onde de choc car il a rappelé l'époque de la junte militaire, lorsque la presse était durement censurée et les reporters jetés en prison.
Il a également porté un coup dur à l'image de la prix Nobel de la Paix qui n'est pas intervenue en faveur des deux hommes. 
La dirigeante de facto de la Birmanie a même justifié leur condamnation. Fin août, quelques jours avant le verdict, l'ex-Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, l'avait accusée d'être devenue "la porte-parole des militaires birmans".
Mardi, un ancien commentateur politique, proche de la junte birmane, a été condamné à sept ans de prison pour avoir critiqué sur Facebook Aung San Suu Kyi.