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Sport - Éclairage

Maradona réussit ses débuts au Mexique

Une victoire pour commencer : Maradona peut avoir le sourire pour son premier match sur le banc avec le club mexicain des Dorados à l’issue du large succès de ses joueurs face aux Cafetaleros de Tapachula (4-1). Rashide Frias/AFP

C’est tout ce qu’il aime : du foot, la victoire et un arrière-goût de soufre. La légende argentine du football Diego Maradona a réussi ses débuts sur le banc des Dorados de Sinaloa, en 2e division mexicaine. Mais, évidemment, il continue de diviser.

La victoire (4-1) a été nette, lundi soir, pour son premier match à la tête de cette équipe, face aux Cafetaleros de Tapachula, grâce notamment au triplé de l’attaquant équatorien Vinicio Angulo. Comment aurait-il pu en être autrement pour ses premiers pas de technicien au Mexique, le pays où le génial gaucher avait marqué de sa fameuse « main de Dieu » lors de la Coupe du monde 1986, que son Argentine avait remportée ? Lundi, tour à tour bravache et grave, le « Pibe de oro » a tenu à répondre à ceux qui remettent en cause ses qualités d’entraîneur. « Certaines personnes ont dit que Maradona est dépassé. Il y a eu beaucoup de personnes stupides qui se sont pressées sur les plateaux de télévision pour brasser de l’air », a-t-il dénoncé, en parlant de lui à la troisième personne, lors de la conférence de presse d’après-match à Culiacan, capitale de l’État du Sinaloa. « J’espère qu’ils viendront au stade maintenant pour voir (...) ce qu’on fait vraiment, voir que je sais m’y prendre », a-t-il ajouté.

Car ce n’est qu’un début pour les Dorados, qui sont passés de la 13e à la 10e place d’un classement qui compte 15 équipes, a promis l’Argentin de 57 ans. Pas suffisant pourtant pour faire l’unanimité parmi les supporteurs locaux. « Je ne m’attends pas à grand-chose. Maradona n’a jamais prouvé qu’il était un bon entraîneur. Je pense qu’il y a de meilleurs coaches que lui au Mexique », juge par exemple Kevin Juarez, fan des Dorados âgé de 26 ans. « La seule bonne chose, c’est que l’arrivée de Maradona va attirer l’attention du monde entier sur les Dorados », s’est-il enthousiasmé.

Diego face à Maradona

Sélectionneur de l’Argentine entre 2008 et 2010, son équipe est éliminée en quarts de finale du Mondial 2010 et son parcours d’entraîneur est sans commune mesure avec sa carrière de joueur. Maradona a été accueilli la semaine dernière en héros au Mexique. Mais l’arrivée du fantasque Argentin, qui s’était battu il y a quelques années encore contre la dépendance à la drogue, a aussi été raillée au Sinaloa, connu pour abriter le plus grand cartel de drogue du pays.

« Avec l’aide de Maradona, ce club peut prendre un peu de personnalité et être promu » en 1re division, espère Hector Cuen (40 ans), qui symbolise la frange des supporteurs favorables à sa présence. « Je ne vois rien de mauvais dans le fait que Maradona vienne à Culiacan », ajoute-t-il.

Symbole du clivage suscité par l’ancien Napolitain, le stade local était rempli à moitié lundi soir, soit 10 000 places vendues sur 20 000 disponibles. Même si c’est le double du nombre habituel de spectateurs, l’effet Maradona ne bat pas encore son plein au Sinaloa. « Les fans des Dorados sont incroyables », a balayé le nouveau coach local. « J’ai levé les yeux et j’ai cru que j’étais sur la pelouse de Boca », son ancien club de Buenos Aires où il a passé la saison 1981-1982.

Peut-être, aussi, que tout ne dépend pas de Maradona. Dans l’antre du cartel de Sinaloa, l’État de l’Ouest mexicain est en proie à une sanglante guerre de territoire depuis que le fondateur du cartel, Joaquin « el Chapo » Guzman, a été extradé aux États-Unis l’an dernier. Depuis le début de l’année, 879 personnes ont été tuées à l’échelle de l’État, dont 144 à Culiacan. Et les propriétaires du club, les Hank, sont accusés d’avoir des liens avec les trafiquants de drogue. L’Argentin, lui, insiste sur le fait qu’il est focalisé sur le football. D’ailleurs, son aura a drainé toute l’attention lors du match lundi.

Ce n’est pas le coach des Cafetaleros, Diego de la Torre, qui dira le contraire. À la fin du match, Maradona, de 23 ans son aîné, lui a pincé la joue dans un geste paternel. De quoi rappeler à De la Torre que son père l’a prénommé Diego en hommage à Maradona.

Miriam RAMIREZ/AFP

C’est tout ce qu’il aime : du foot, la victoire et un arrière-goût de soufre. La légende argentine du football Diego Maradona a réussi ses débuts sur le banc des Dorados de Sinaloa, en 2e division mexicaine. Mais, évidemment, il continue de diviser.La victoire (4-1) a été nette, lundi soir, pour son premier match à la tête de cette équipe, face aux Cafetaleros de Tapachula,...

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