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À La Une - Etats-Unis

Trump obstinément silencieux sur McCain, célébré par l'Amérique

Le président US n'assisterait pas aux funérailles nationales du sénateur américain décédé prévues samedi à Washington.

Le sénateur américain john McCain (g), décédé le 25 août 2018, et le président US Donald Trump. AFP / BRENDAN SMIALOWSKI AND MANDEL NGAN

Donald Trump a résolument refusé lundi de saluer la mémoire de John McCain, figure de la politique américaine qui, dans un message posthume, a mis en garde les Etats-Unis contre la tentation du repli et les risques de la division. Interrogé à quatre reprises sur l'ancien candidat républicain à la présidence, M. Trump, qui a de toute évidence la rancune tenace envers cet ancien élu de son camp qui ne l'a jamais ménagé, n'a pas lâché un mot.

Un porte-parole de l'ex-sénateur a par ailleurs confirmé que le 45ème président des Etats-Unis n'assisterait pas aux funérailles nationales prévues samedi à Washington et où sont attendus plusieurs de ses prédécesseurs, dont Barack Obama et George W. Bush.

Lors d'une conférence de presse en Arizona, Rick Davis a lu un message posthume laissé par l'élu, dont certains passages semblent clairement viser, sans le nommer, l'actuel locataire de la Maison Blanche. "Nous affaiblissons notre grandeur lorsque nous confondons notre patriotisme avec des rivalités tribales qui ont engendré le ressentiment, la haine et la violence aux quatre coins de la planète. Nous l'affaiblissons quand nous nous cachons derrière des murs, plutôt que de les faire tomber", a écrit John McCain peu avant sa mort à l'issue d'une longue bataille contre le cancer.

Consterné par le discours de repli nationaliste et protectionniste de Donald Trump, John McCain dénonçait ouvertement --et avec une liberté de ton sans équivalent dans le camp républicain-- le style et les provocations de l'ancien homme d'affaires de New York.

Symbole fort qui n'a échappé à personne: à la Maison Blanche, les drapeaux mis en berne au cours du week-end étaient de nouveau déployés à pleine hauteur lundi matin, contrairement à ceux du Capitole.

Nombre de voix se sont élevées pour demander au président de signer, comme cela est d'usage pour les personnalités politiques de premier plan, une proclamation qui imposerait que tous les drapeaux des bâtiments officiels du pays restent en berne jusqu'à son enterrement. L'American Legion, puissante association d'anciens combattants, a ainsi rappelé au président qu'il avait pris cette initiative après le décès du pasteur Billy Graham, figure du protestantisme évangélique.


(Lire aussi : John McCain, serviteur de la grandeur américaine ou va-t-en-guerre ?)


Malaise
La rupture avec les codes et les usages de la politique américaine fut la marque de fabrique du candidat Trump. Elle est aussi, dans une large mesure, celle du président Trump. Mais le fait qu'il pousse cette logique aussi loin, dans un pays friand de moments --même éphémères-- d'unité nationale, a surpris.

Le contraste est saisissant: depuis le décès samedi à 81 ans du sénateur républicain au verbe haut, les hommages s'accumulent des deux côtés de l'échiquier politique, mais aussi à travers le monde.

M. Trump, lui, s'en est tenu à un tweet laconique, dans lequel il a adressé ses condoléances à la famille. Contrairement à son vice-président, Mike Pence, ou à sa femme, Melania, il n'a pas dit un mot sur la vie, le parcours ou les combats de cet homme qui a siégé pendant plus de 35 ans au Congrès et fut deux fois candidat à la Maison Blanche. Selon le Washington Post, il a refusé la publication d'un communiqué préparé par ses services, dans lequel l'ancien prisonnier de la guerre du Vietnam était qualifié de "héros".

La Maison Blanche s'est pour l'instant tenue à l'écart de la nouvelle polémique sur le silence de M. Trump, politiquement difficile à gérer tant l'ombre de l'ancien sénateur républicain est imposante. Mais sur CNN, son ancien conseiller Marc Short s'en est pris aux journalistes. "Les médias essayent de mettre en cause le président, mais je pense que c'est en réalité respectueux de sa part de garder une certaine distance et de permettre à la famille de célébrer la vie de John McCain", a-t-il affirmé.

Or le malaise devrait perdurer, car les hommages à l'élu octogénaire, dont Barack Obama a loué le "courage" hors du commun, vont s'étaler sur toute la semaine.

Après avoir été présenté mercredi au capitole de l'Arizona, son cercueil sera transporté à Washington, où il sera présenté vendredi au public dans la rotonde du Capitole, un honneur réservé aux grands personnages de l'histoire des Etats-Unis, comme John F. Kennedy, Ronald Reagan ou encore Rosa Parks. Les funérailles nationales auront lieu samedi dans l'imposante cathédrale de la capitale fédérale.



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Donald Trump a résolument refusé lundi de saluer la mémoire de John McCain, figure de la politique américaine qui, dans un message posthume, a mis en garde les Etats-Unis contre la tentation du repli et les risques de la division. Interrogé à quatre reprises sur l'ancien candidat républicain à la présidence, M. Trump, qui a de toute évidence la rancune tenace envers cet ancien...

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FAUT RENDRE LES HONNEURS DUS A SON ENNEMI POLITIQUE !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 30, le 28 août 2018

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  • FAUT RENDRE LES HONNEURS DUS A SON ENNEMI POLITIQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 30, le 28 août 2018

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