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Liban - Accord de Meerab

Kanaan à « L’OLJ » : La réconciliation interchrétienne est irréversible

Le député aouniste assure que la relation entre les « FL et le CPL peut être restaurée à tout moment ».

Ibrahim Kanaan.

Plus de deux ans après sa signature, l’accord de Meerab conclu entre les Forces libanaises et le Courant patriotique libre le 18 janvier 2016 s’apparente de plus en plus à un mirage, se dissolvant par moments au gré des déclarations politiques qui le renient, puis ressuscitant comme par enchantement à d’autres moments, à l’occasion de tentatives visant à le réanimer artificiellement, comme pour retarder l’annonce de sa mort. La remise en cause de cet accord historique est devenue tangible depuis que le bras de fer entre les FL et le CPL autour de la distribution des portefeuilles ministériels au sein du futur gouvernement s’est durci.
Pour Ibrahim Kanaan, député aouniste et l’un des principaux artisans de cet accord, cette crise politique ponctuelle ne saurait remettre en cause une vision stratégique qui a jeté les fondements d’une réconciliation « interchrétienne irréversible ». Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour, M. Kanaan affirme que le conflit politique actuel « ne saurait remettre en cause toute la philosophie derrière cet accord ».

Selon lui, « le conflit politique en cours est ponctuel, et ne saurait affecter la réconciliation à proprement parler qui émane d’une vision stratégique à long terme. Sur ce point, le retour en arrière n’est plus possible et toute contestation de cette réconciliation interchrétienne est une ligne rouge », a-t-il dit, en se référant à la déclaration d’intention annoncée en juin 2015 par Michel Aoun et Samir Geagea et qui a jeté les bases futures de l’accord de Meerab.
Après plusieurs déclarations formulées par le chef du CPL, Gebran Bassil, qui avait annoncé une première fois que cet accord « n’était plus de mise », puis à d’autres reprises, qu’il « était gelé », au tour du chef de l’État, Michel Aoun, d’annoncer, par le biais de ses sources, que l’accord est « rompu ». Dans un article paru mardi dans le quotidien al-Joumhouriya, le président, toujours à travers les sources de Baabda, a indiqué que cet accord « n’engageait pas de toute manière le Premier ministre désigné », Saad Hariri, « qui n’y a pas pris part ».
Même si ce constat est théoriquement vérifié – M. Hariri n’étant effectivement pas lié par ce texte – il vient rejoindre dans sa portée la teneur des déclarations préalables de M. Bassil, qui a semblé peu soucieux de sauvegarder un accord qui avait pourtant contribué à enterrer la hache de guerre entre les adversaires d’hier, sans pour autant réussir à enclencher un véritable partenariat politique, comme souhaité de part et d’autre.


(Lire aussi : La main tendue de Geagea au Hezbollah)


Rudement mis à l’épreuve depuis le début du processus de formation du gouvernement, l’accord n’aura pas servi en tous les cas à apaiser la tension entre les deux principales formations, sous-jacentes depuis l’accumulation de divergences profondes au sein du gouvernement sortant. L’accord, qui comporte plusieurs points de politique générale, portant notamment sur les questions de souveraineté et de politique étrangère, prévoit, dans une clause rendue publique en juillet dernier par le chef des FL, Samir Geagea, un partage équitable des portefeuilles entre le CPL, les FL et le président de la République, mais aussi des principaux postes au sein de l’administration libanaise.
C’est cette entente que font valoir les FL pour défendre leurs quotes-parts au sein du futur cabinet, alors que le CPL assure de son côté de la nécessité du « respect des critères qui doivent être unifiés », sans pour autant définir ces critères, et des « poids respectifs » engendrés par les législatives. Depuis, la guerre des chiffres et des quotes-parts bat son plein.
Accusé d’avoir violé les termes de l’entente conclue à Meerab, le CPL soutient que cet accord est de toute manière devenu caduc dans la mesure où les FL n’ont pas assumé leur part du partenariat, n’ayant pas soutenu « le régime en vue de sa réussite ». L’opposition radicale des FL à certains dossiers défendus par le CPL au sein du gouvernement sortant, notamment celui de l’électricité, a ainsi été interprétée par le camp aouniste comme un manquement à l’entente conclue. L’accord de Meerab n’a donc plus de raison d’être, laisse-t-on entendre dans les milieux du CPL.


(Pour mémoire : Gouvernement : le conflit autour du leadership chrétien paralyse le processus)


Ce n’est pas ce que pense M. Kanaan, qui affirme que les déclarations respectives de MM. Bassil et Aoun ne doivent pas être prises à la lettre, « d’autant que les interprétations qui en ont été faites sont souvent contradictoires ». Selon lui, la situation de blocage à laquelle sont parvenues les deux parties n’est pas irréversible.
« La restauration de la relation est envisageable à n’importe quel moment, a-t-il assuré. En politique, rien n’est statique ni définitif. Si les deux formations ont réussi à dépasser 30 ans d’hostilité, sont convenues d’une loi électorale et d’une cohabitation au sein d’un gouvernement, elles pourront certainement dépasser cette crise qui est de moindre envergure. » M. Kanaan a indiqué en se référant à la clause prévue dans la déclaration d’intention qu’« en cas de conflit, la concurrence entre les deux parties est tolérée, à condition de ne pas en arriver à l’élimination mutuelle ».
S’abstenant de commenter la polémique qui a actuellement lieu autour de la distribution des portefeuilles, le député a motivé ce choix par « le sens de la responsabilité » dont il est animé, en sa qualité de l’un des deux parrains de cet accord, aux côtés du ministre de l’Information au sein du cabinet chargé de l’expédition des affaires courantes, Melhem Riachi.


Pour mémoire

Face à Bassil, Geagea rompt avec la politique d’apaisement

Plus de deux ans après sa signature, l’accord de Meerab conclu entre les Forces libanaises et le Courant patriotique libre le 18 janvier 2016 s’apparente de plus en plus à un mirage, se dissolvant par moments au gré des déclarations politiques qui le renient, puis ressuscitant comme par enchantement à d’autres moments, à l’occasion de tentatives visant à le réanimer...

commentaires (10)

Allah yirham les films de séries noires d'antan... Au moins on y comprenait quelque chose... Accord pas accord, faute au président à son gendre aux deux aux fl au hezb aux iraniens aux syriens a Trump et sa touffe orange a poutine aux martiens et les Klingons wa halouma jarra... Au moins le film fini par s'achever mais nos politiques finiront par nous achever sans résoudre aucun de nos problèmes vitaux...

Wlek Sanferlou

23 h 38, le 09 août 2018

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Commentaires (10)

  • Allah yirham les films de séries noires d'antan... Au moins on y comprenait quelque chose... Accord pas accord, faute au président à son gendre aux deux aux fl au hezb aux iraniens aux syriens a Trump et sa touffe orange a poutine aux martiens et les Klingons wa halouma jarra... Au moins le film fini par s'achever mais nos politiques finiront par nous achever sans résoudre aucun de nos problèmes vitaux...

    Wlek Sanferlou

    23 h 38, le 09 août 2018

  • il ne faut pas mélanger les choses Mr Kanaan la politique et la reconciliation interchretienne ....

    Bery tus

    19 h 33, le 09 août 2018

  • Il ne faut pas oublier que Mr. Aoun a été élu grâce aux ayatollahs

    Eleni Caridopoulou

    16 h 33, le 09 août 2018

  • Un partage équitable...... mais aussi des principaux postes au sein de l’administration libanaise....je crois halluciner....... J'ai lu et relu 5 fois cette phrase pour être sûr que M.Kanaan l'avait bien prononcé, et ceci fut le cas. Bien que je ne suis pas juriste, je pense que ledit accord serait illégal puisque la répartition des postes au sein de l'Etat obéisse seulement au partage selon les religions et non-pas selon l'appartenance partisane. Il est étonnant qu'aucun procureur, député, ministre, chef de partis ou avocat n'a trouvé quelque chose à dire sur ce point. Si ce qui précède est faux j'espère qu'un juriste professionnel prenne la peine de nous écrire un commentaire à ce sujet.

    Shou fi

    14 h 51, le 09 août 2018

  • ON RÉSUME: GEAGEA A PERMI À AOUN DE DENIR PRÉSIDENT EN ESPÉRANT QUE CE DERNIER LUI REND LA BALLE. AU LIEU DE RECEVOIR CETTE BALLE, AOUN L'EMMERDE ET ESSAYE DE L'ÉCARTER. CES ORDRES LÀ VIENNENT DE NASRALLAH QUI NE VEUT PAS QUE DES PATRIOTES LÈVENT LA TÊTE AU LIBAN. IL FAUT PAS OUBLIÉ POUR QUI ROULE AOUN. IL FAUT ÊTRE AVEUGLE POUR NE PAS COMPRENDRE LE RÔLE QU'IL JOUE AOUN.

    Gebran Eid

    14 h 46, le 09 août 2018

  • Il n'y a pas de limite au cynisme d'Ibrahim Kanaan ? L'Accord de Meerab n'était qu'un Munich de la part de Samir Geagea. Le principal résultat de ce que l'on appelle l'Accord de Meerab est : Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable. Allah yerham Staline !

    Un Libanais

    12 h 35, le 09 août 2018

  • l'avant meerab ET meerab est scandaleux. POINT FINAL. la question qui se pose - non les 2 questions qui se posent : 1- pourquoi geagea a joue ce jeux 2-pourquoi FL&Kanaan, Aoun (de temps en temps) clament ils encore a tout vent, malgre tout que cet accord est vivant. essentiel et ttes ces conneries ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 52, le 09 août 2018

  • GENDRISSIMEMENT ELLE N,EXISTE PAS ! IL FAUT DEUX PARTIES POUR FAIRE UN ACCORD. ICI L,UNE DES PARTIES NE RESPECTE PAS SES ENGAGEMENTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 30, le 09 août 2018

  • L’enfer est peuplé de bonnes intentions, Mr Kanaan... Bravo pour votre sens nationaliste et surtout vos efforts d’unification chrétienne mais la réalité vous rattrape, car, chassez le naturel, il revient au galop. Votre réconciliation de Meraab manquait de sincérité avec les clauses de votre accord avec les FL demeurant floues jusqu’à récemment, et maintenant qu’elles sont dévoilées, ne pensez-vous pas que c’est légitime pour Mr Geagea de se sentir trahi alors que c’est bien grâce à lui que le Président fut élu? Donc, il ne faut pas lui en vouloir et c’est au CPL de faire preuve de souplesse et de compréhension s’ils tiennent honnêtement à la solidarité inter-chrétienne! Mais avez-vous le pouvoir de changer quoique ce soit, étant pris entre le Président et son gendre?

    Saliba Nouhad

    02 h 33, le 09 août 2018

  • Malheureusement, c'est la haine qui est irréversible

    EL HAGE BASSEM

    00 h 33, le 09 août 2018

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