Le chef de l’État veut un cabinet qui « rassemble toutes les composantes »

La célébration du 73e anniversaire de l’armée a été l’occasion pour le président de la République, Michel Aoun, d’appeler à la formation rapide d’un gouvernement et de se féliciter de l’initiative russe pour le retour des déplacés syriens, avant d’affirmer la volonté de l’État de protéger les frontières sud contre les visées d’Israël, notamment pour les ressources pétrolières.
Dans un discours prononcé hier matin à l’École militaire située dans la caserne Chucri Ghanem, à Fayadieh, en présence de nombreuses personnalités militaires et politiques, notamment le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun, le Premier ministre désigné Saad Hariri, le président du Parlement Nabih Berry, le ministre de la Défense Yaacoub Sarraf, le ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk, de nombreux ministres et députés, ainsi que des personnalités du monde diplomatique et judiciaire venues participer à la célébration de l’événement, le chef de l’État a d’abord rendu hommage aux soldats tombés lors de la bataille « Aube des jurds », qui avait opposé en août 2017 l’armée aux jihadistes sur les hauteurs de Qaa et Ras Baalbeck (Békaa), et dont la nouvelle promotion d’officiers a choisi d’être baptisée du nom. « Cette appellation symbolise des leçons de vie, d’autant que le terrorisme a longtemps régné sur les jurds, tuant des soldats et prenant en otage d’autres qui, eux aussi, sont tombés en martyrs, avant que l’aube ne se lève finalement grâce à des héros (…), croyant en leur rôle essentiel dans la défense de la patrie », a déclaré M. Aoun, affirmant que « les martyrs de l’ “Aube des jurds” sont toujours dans notre esprit et dans la conscience nationale ».
« L’armée reste la référence la plus solide (…). Pendant la guerre, elle préserve les frontières et sauvegarde la dignité et la souveraineté, et en temps de paix, elle maintient la sécurité et la stabilité (…) », a noté le président de la République, s’engageant à se « tenir toujours auprès de la troupe et à développer ses capacités de combat afin qu’elle soit capable de remplir ses missions présentes et à venir (…) ».
Abordant ensuite les développements politiques en cours, le discours de M. Aoun a notamment évoqué la nécessité de former rapidement un gouvernement qui « rassemble toutes les composantes sans en marginaliser aucune et sans permettre un monopole de représentativité des confessions ». « Aucune partie ne doit avoir le dessus sur l’autre, et nul ne doit entraver la marche de l’État », a martelé le président, réaffirmant sa volonté de « coopérer avec le Premier ministre désigné Saad Hariri en vue de sortir le pays de la crise qu’il traverse à cause du retard pris dans la formation du gouvernement ».
Sur la question des déplacés syriens, le président Aoun a assuré que parmi les objectifs à court terme figure « le retour sûr des déplacés et la clôture de ce dossier ». « Nos demandes répétées à cet égard ont finalement été entendues par les pays décideurs », s’est-il félicité, notant « un changement fondamental dans leurs positions, de sorte qu’ils sont désormais en harmonie avec l’appel du Liban à un retour des déplacés dans leur pays ».
Les présents ont ensuite assisté à un défilé de soldats relevant des forces aériennes, avant que les officiers issus de la nouvelle promotion reçoivent l’étendard de l’École militaire.

Pas de patrie sans armée
Après la clôture de la cérémonie, le président Aoun a reçu à Baabda une délégation de hauts officiers conduite par le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, venus le féliciter à l’occasion du 73e anniversaire de l’armée. « Je vous exhorte à assumer toujours vos responsabilités parce que, sans armée, il n’y a pas de patrie », a-t-il lancé à ses visiteurs, souhaitant que « le pays jouisse d’une paix constante ».

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