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Lifestyle - Rencontre

Georges et Daniel Daou au sommet (de leur montagne)

Après la technologie industrielle qui a fait leur succès, les deux frères ont conquis Paso Robles avec un vin de qualité sur un vignoble baptisé Daou Vineyards and Winery.

Un terrain transformé en de sublimes vignes.

C’est dans un paradis perché au sommet d’une montagne, 250 000 hectares suspendus à 750 mètres d’altitude, que les frères Daou ont trouvé leur sérénité et leur bonheur. Un silence profond, un air pur, et ce privilège de se connecter avec l’essentiel. De converser avec les absents qui sont l’âme des lieux. Celui aussi de faire d’une passion une réussite.

Georges et Daniel Daou sont les deux faces d’une médaille qui brille dans les cieux de Californie. De San Diego, où ils ont longtemps vécu, à Paso Robles, et de la technologie industrielle, un domaine dans lequel ils ont connu une formidable réussite, au vin. Le virage de 180 degrés amorcé par ce duo complémentaire classe aujourd’hui leur label auprès de vins récompensés par le fameux dégustateur de vin américain et critique en œnologie Robert Parker. Leur Cabernet Franc 2016 a décroché 94-96 points, leur Micho 2016 93-95 points, leur Cabernet Sauvignon 2016 92-94 points et leur Soul of a Lion un 94 +. Ils deviennent, comme ils l’ont voulu, les « ambassadeurs du Bordeaux » dans la région. Georges, l’aîné, pragmatique et philosophe, avec les pieds sur terre et un sens aigu des affaires. Et Daniel, rêveur, spirituel, l’esprit mathématique et scientifique, tout de même, a, lui, les mains dans la terre. Munis d’une maîtrise en génie électronique pour le premier et d’une licence en génie informatique pour le second, en créant Daou Systems, ils ont réussi, très jeunes (26 ans et 22 ans), à devancer les besoins informatiques, notamment dans l’industrie des services de santé et des hôpitaux, menant, 10 ans plus tard, leur société au top cinq des premières sociétés introduites en Bourse. 


Pari gagné
 « J’ai toujours eu le goût du risque, confie Georges Daou lors de son passage de quelques jours au Liban. Entre ces deux pages, j’ai aidé des investisseurs à monter des sociétés. Je n’aurais jamais pensé que je finirais dans ce domaine, et puis un jour, Daniel est arrivé avec cette envie de faire du vin. L’idée semblait folle. Mais dans la vie, il y a toujours le pourquoi et le pourquoi pas ?. Ici, c’était clairement un pourquoi pas ?, même si je ne connaissais rien à ce domaine. » Pour Daniel, l’intérêt a démarré bien plus jeune, lors du séjour de la famille, durant quelques années, à Cannes. « Mon père Joseph nous faisait goûter ses vins. Vers la vingtaine, j’ai commencé à collectionner des bouteilles et à les boire. Ce qui a déclenché en moi l’envie de produire mon propre vin. » Ils achètent un terrain « sans plantes, sans eau, sans électricité, raconte Georges. Le sol n’était pas fertile, contrairement à notre imagination ! » Daniel s’applique à comprendre le terroir et deviner quelles seraient les meilleures plantes à semer. « J’ai toujours été un rêveur, précise ce dernier. Et j’ai toujours été vers mes rêves. Pendant plus de 10 ans, je ne pensais qu’à ça. Il ne s’agissait pas pour moi de récolter des trophées ou des prix, de faire de l’argent, mais tout simplement de poursuivre ma passion. Juste après avoir quitté ma dernière société en 1998, je suis parti à la recherche du terrain idéal. Il m’aura fallu dix ans pour le trouver. » C’est, comme ils le pensent, « la main de Dieu » qui les a guidés vers ce lieu qui tutoie le ciel, devenu pour eux « le domaine de Dieu ».

Tout était à faire et ils feront ce qui est nécessaire pour apprivoiser ce sol. Actuellement, 68 pour cent de la production est dédiée au Cabernet Sauvignon, le reste au Cabernet Franc, Petit Verdot, Malbec, Merlot, Sauvignon Blanc et Sémillon. Leurs bouteilles sont appréciées pour la complexité de leurs arômes, la finesse de leur vin, sa robe. « Nous avons œuvré pour construire un vin naturel, sans acides, holistique, et à des prix accessibles. »

Dans ce domaine proche du paradis, une salle de dégustation reçoit les clients pour des événements particuliers. Dix chambres d’hôte sont prévues vers 2020. « Pour moi, dit Daniel, créer un produit qui puisse concurrencer les grands noms étrangers me transporte. Mon cœur appartient au vignoble, j’y passe trois heures par jour durant les récoltes. Cette aventure est merveilleuse, sur le plan humain également, avec de magnifiques rencontres. » « Quand j’ouvre une bouteille de Soul of a Lion 2010, avoue-t-il, je repense à mon père, ma mère Marie et ma sœur Michelle, partis trop tôt. C’est comme avoir des souvenirs enfermés dans une bouteille. Je repense à ce qui s’est passé cette année-là, aux personnes que j’ai perdues, à mes propres combats quand il y en a eu. Ce que j’aime dans le vin, c’est que c’est une entité qui évolue et se transforme chaque année. Plus qu’un alcool, c’est une expérience. » « Nous avons encore des émotions et une façon d’aimer libanaises », avoue Georges, le Liban dans le cœur. Clairement…


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