Kaag chez Aoun, Hariri, Berry et Bassil

La ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement et ex-coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag, en visite à Beyrouth, a été reçue hier par le président de la République, Michel Aoun, le Premier ministre désigné Saad Hariri, le président de la Chambre Nabih Berry et le ministre sortant des Affaires étrangères au sein du cabinet chargé de l’expédition des affaires courantes, Gebran Bassil. Devant Mme Kaag, le chef de l’État a affirmé que « le nouveau gouvernement accorderait un intérêt particulier à la question économique et à la lutte contre la corruption, tout en continuant à s’occuper des soucis quotidiens des Libanais à l’ombre de la stabilité sécuritaire qui règne sur le pays depuis un an et demi ».
« C’est la première fois que j’ai l’opportunité de revenir au Liban depuis que je suis partie », a affirmé de son côté Sigrid Kaag à l’issue de son entretien avec Saad Hariri. « Nous parlons du suivi de la CEDRE. Les Pays-Bas ont contribué avec 200 millions d’euros de dons, avec 100 millions d’euros pour le suivi des réformes que le nouveau gouvernement entreprendra. Nous voulons explorer des domaines logistiques, d’investissement dans l’agriculture mais surtout de production en rapport avec la technologie que les Pays-Bas ont à offrir et nous souhaitons poursuivre notre aide à l’accueil généreux des réfugiés syriens par le biais de nos programmes d’assistance aux Nations unies », a-t-elle ajouté.
La question des réfugiés a notamment été au cœur de l’entretien avec Gebran Bassil, qui a renouvelé devant la responsable néerlandaise sa volonté de voir les réfugiés syriens rentrer volontairement et en toute sûreté dans leur pays à l’ombre du calme qui prévaut dans la plupart des régions syriennes, selon lui. « Le Liban respecte toujours le principe du non-retour arbitraire, mais les déplacés syriens eux-mêmes appellent à hâter leur retour », a estimé M. Bassil, avant d’ajouter : « Le Liban ne s’oppose pas seulement à toute politique étrangère ou internationale visant à maintenir les réfugiés au Liban; il est déterminé à combattre ces politiques et à en triompher, notamment en ce qui concerne les termes du communiqué final de Bruxelles ou les mesures prises récemment par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. » Il a enfin fait assumer « l’effondrement économique qui risque de se produire au Liban au fardeau constitué par les réfugiés ».