Les effets de la présence massive d’amiante dans les cimenteries et autres usines du Liban-Nord mobilisent un certain nombre de responsables et d’élus au sein des Forces libanaises qui tirent la sonnette d’alarme sur cette question. À l’initiative des FL, la pollution au Liban-Nord, et entre autres la question de l’amiante, était au cœur d’une réunion qui a eu lieu jeudi au siège du ministère de la Santé entre le ministre Ghassan Hasbani, Fadi Saad, député du Batroun, et le secrétaire du bloc parlementaire de la « République forte » des Forces libanaises, Fadi Karam, avec des activistes et des membres des conseils municipaux de Tripoli, du Koura et de Batroun. Les discussions ont porté sur les principales causes de la pollution dans la région, notamment les décharges des ordures et les cimenteries qui s’y trouvent, ainsi que sur les impacts de cette pollution sur la santé publique. Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, M. Saad a mis en garde contre la contamination par l’amiante et les maladies qui en résultent, et qui sont devenues un problème urgent qui frappe durement le Liban-Nord et augmente le nombre des personnes atteintes de cancer. « Tous ceux qui ont travaillé pendant une certaine période dans les usines (utilisant l’amiante) sont morts des suites de maladies cancéreuses, notamment le cancer des poumons », a déploré le député du Batroun, sans toutefois avancer de chiffres.
« Il n’y a jamais eu de bilan global sur la situation environnementale de Batroun et du Koura », a lancé le député FL avant de poursuivre : « Que ce soit à Chekka ou au Koura, les deux régions sont des zones industrielles, et, comme toute zone industrielle, ces activités laissent leurs traces indélébiles sur l’environnement et la santé des citoyens, surtout au Liban, en l’absence du respect des lois et des règlements sanitaires. »
« Ces deux régions souffrent d’une ancienne catastrophe qui dure jusqu’à nos jours et qui n’est autre que l’amiante, produite par un stock d’éternit qui se trouve actuellement dans la zone », a-t-il expliqué. « Notre priorité est d’œuvrer dans l’urgence afin de trouver une solution à cette catastrophe, et, pour cela, nous collaborerons avec différents ministères ainsi qu’avec des États étrangers ayant traité ce problème dans le passé comme l’Australie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne afin de bénéficier de leurs expériences », a-t-il ajouté.
(Pour mémoire : Mais qu’avons-nous fait, nous Libanais, de toute notre eau...)
Déchets à Tripoli
« Quant au bilan global, il s’agit d’un projet à long terme que nous entamerons avec l’aide des experts, des scientifiques et des militants pour l’environnement afin de résoudre tous ces dossiers, l’un après l’autre », a conclu M. Saad. Il a annoncé la mise en place d’un comité de suivi chargé d’identifier les problèmes et de trouver les solutions appropriées pour mettre terme aux menaces de manière scientifique et structurée. M. Saad a par ailleurs souligné que cette initiative a été lancée par les Forces libanaises mais qu’elle accueillerait tous ceux qui se sentent concernés par la crise et qui voudraient contribuer à la résoudre. Au terme de la réunion, M. Hasbani a tiré la sonnette d’alarme : « Nous ressentons un besoin croissant de parvenir à des solutions en raison du taux élevé des maladies dans certaines régions du Liban et du Nord, en particulier au Koura, à Batroun et Tripoli. »
« Nous appelons les autorités compétentes à se mobiliser et traiter ces questions qui laissent un impact direct sur la santé des citoyens », a-t-il poursuivi. « Nous ne cherchons pas seulement à fournir des traitements médicaux, mais à adopter plutôt des mesures préventives qui pourraient mettre en évidence les problèmes à la base de ces maladies », a-t-il assuré, soulignant que « le problème des déchets à Tripoli est devenu un désastre environnemental et que le plan approuvé par le Conseil des ministres, lié directement au traitement des déchets, devrait s’appliquer immédiatement ».
« Des catastrophes environnementales sont en train d’affecter les gens, et leurs impacts sur leur santé doivent être traités le plus rapidement possible, pour mettre fin aux massacres environnementaux et aux catastrophes qui nous entourent », a-t-il dit avant de conclure : « Le nouveau gouvernement assumera ses responsabilités et traitera comme une priorité absolue la question urgente des impacts industriels sur l’environnement ainsi que la crise des déchets. »
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commentaires (4)
Très bien pour la prévention et le traitement des déchet sur à base d’amiante. Cependant et surtout, il faut se pencher sur les responsables qui sont les industriels ayant exploité cette matière des plus nocive en connaissance de cause. En Corse , des centaines de personnes sont mortes du cancer de la plèvre et cela a eu pour conséquence un procès fleuve en indemnisation des victimes et de leurs proches .
L’azuréen
00 h 07, le 08 juillet 2018