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Sport - Football /

Mondial – 8es de finale : Les tops et flops de « L’OLJ »

Le portier japonais Eiji Kawashima est le principal responsable de la déroute de son équipe face à la Belgique. Toru Hanai/TPX/Reuters

Pendant une Coupe du monde, regarder un match n’est que la moitié du plaisir. L’autre, tout aussi indispensable, est ce moment où, autour de la machine à café ou dans un pub, on commente les matches, on annonce ses pronostics, on débat des performances des joueurs, on s’écharpe pour défendre un tel ou un tel. Après des débats houleux et passionnés, L’Orient-Le Jour a établi sa liste de tops et flops des huitièmes de finale au niveau des joueurs et des équipes.

Le joueur top : Kylian Mbappé
À l’heure où le prix d’un joueur capable d’enchaîner deux dribbles et une accélération se négocie autour de 100 millions d’euros (on caricature à peine), à partir de quand peut-on parler d’un crack ? Kylian Mbappé, aussi génial que précoce, a répondu cette semaine à la question. Un crack est un joueur capable de faire passer la défense adverse pour un groupe d’amateurs en préretraite, dans un huitième de finale de Coupe du monde. « Kyky » est né sur la scène mondiale le 30 juin dernier en martyrisant la défense argentine, incapable de ralentir cette fusée flashée à 37 km/h avec le ballon. Deux buts pleins d’audaces et de sang-froid, des dribbles à casser les reins de ses adversaires, de l’assurance comme s’il avait fait cela toute sa vie, on a retrouvé le joueur qui nous avait fait tant rêver durant ces six premiers mois à Monaco. L’espace laissé (assez étrangement) par la défense argentine lui a permis de laisser parler son explosivité et sa pointe de vitesse. Mais l’attaquant du PSG doit aussi montrer qu’il est capable de faire mal face à des défenses plus regroupés, à l’instar de celui à qui son style de jeu est souvent comparé : Ronaldo, le Brésilien. Réponse vendredi contre l’Uruguay.
P.-S. : à noter que le surdoué est le premier joueur de 19 ans à avoir inscrit un doublé en Coupe du monde depuis un certain… Pelé. Rien que cela !


(Lire aussi : La génération Messi-Ronaldo tire sa révérence)


Le pétard mouillé : Eiji Kawashima
Cela restera sûrement comme l’un des plus beaux matches de la Coupe du monde, en termes d’intensité, de suspense mais aussi (et surtout !) au niveau technique. La huitième de finale opposant le Japon et la Belgique était un vrai beau match, de ceux qui donnent envie aux enfants de jouer au football. Cela aurait toutefois pu beaucoup mieux se terminer pour les Japonais. Mener 2-0 à la 68e et finir par perdre 3-2 ressemble à une faute professionnelle. Rien que pour sa sortie complètement ratée qui a permis à Vertonghen de mettre (involontairement) le premier but, le portier japonais Eiji Kawashima est le principal responsable de cette déroute. On ne peut avoir une équipe qui joue comme dans Olive et Tom avec un gardien qui ressemble à une version complètement ratée d’Ed Warner. Le but a permis aux Belges de reprendre confiance et de revenir dans le match. Le corner « ginolesque » de Honda a été la cerise sur le gâteau : les Japonais ont péché par naïveté.

L’équipe en forme : le Brésil
C’est la seule équipe à avoir donné le sentiment de maîtriser sa huitième de finale, de la première à la dernière minute. Cela ne veut pas dire que battre le Mexique a été une simple affaire, loin de là. Mais le Brésil est manifestement le seul favori à assumer pleinement son statut. Cette Seleçao ne semble avoir aucune faiblesse. Un excellent gardien, une défense en béton, un milieu de terrain solide, une attaque redoutable et un banc très bien garni : il faudra se lever tôt pour l’éliminer. Surtout si sa star, Neymar, commence à se (re)concentrer davantage sur le match plutôt que sur son concours de saut de cabri. Le Brésil-Belgique de vendredi s’annonce comme le plus gros choc depuis le début de ce Mondial. Le Brésil semble encore capable d’élever son niveau de jeu, et le retour probable de Marcelo a de quoi donner des sueurs froides aux Diables rouges. Mais ce Brésil n’a pas encore prouvé qu’il avait complètement digéré son humiliante défaite contre l’Allemagne d’il y a quatre ans (7-1). Dos au mur, comment cette équipe sera-t-elle capable de réagir ?


(Lire aussi : Dernière affiche : Suède-Angleterre)


L’équipe qui a fait pschiit : l’Espagne
Souvenez-vous, c’était il y a 12 ans, au Mondial allemand : malgré son élimination dès les 8e, la sélection de Vicente Del Bosque marquait les esprits avec un jeu de possession maximaliste et chirurgical, censé permettre d’écarter au maximum les blocs adverses dans les temps forts et limiter les risques dans les temps faibles. Un mantra, le fameux « tiki taka », qui a permis à une « Furia roja » jusque-là séduisante mais vierge de tout palmarès de devenir cette « Roja » qui marchera sur le monde pendant six ans (de 2008 à 2012).
Las, à force de museler la créativité de ses interprètes, la symphonie s’est progressivement mue en concerto soporifique où chacun semble devenu incapable de sortir de la répétition de ses gammes, au demeurant bien exécutées. Une évolution déjà sanctionnée en 2014 et 2016 et devenue caricaturale lors du match contre la Russie où les Hispaniques ont échangé plus de 1 000 passes (dont 90 % de réussies) – une 1re depuis 50 ans – pour ne marquer qu’un but, et encore sur un malentendu. Car depuis, les adversaires semblent avoir trouvé la parade et n’hésitent pas à laisser les saltimbanques multiplier les jongles, pourvu que ce soit hors de la zone de vérité. Une leçon que semblait d’ailleurs avoir tirée Lopetegui (viré à deux jours de l’entame à cause de son faux pas madrilène), au regard du jeu moins stéréotypé affiché lors des qualifications. « Ci-gît le tiki-taka » ? Sans doute dans sa forme orthodoxe, mais gageons qu’à l’instar de tant d’autres philosophie de jeu (le « Catenaccio » d’Helenio Herrera ou le Football total de Rinuus Michels), il léguera certains préceptes majeurs aux innovations de demain. À cet égard, la version (dé)bridée proposée par le Japon sonne davantage comme une ode à la résurrection qu’à une oraison funèbre.


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