Dernière affiche : Suède-Angleterre

Elle ne l’avait plus fait depuis 1994 : la Suède s’est qualifiée hier après-midi pour un quart de finale de Coupe du monde. Dans un match de 8es de finale très pauvre en occasions, les Suédois ont battu la Suisse (1-0) grâce à Emil Forsberg (66e minute). En dehors de ce but, il a fallu attendre les dernières secondes de cette rencontre – qui n’avait pas fait le plein de public – pour voir un peu d’animation. Car l’arbitre a accordé un penalty aux Suédois dans les arrêts de jeu, avant de l’annuler pour le transformer en coup franc (raté) après visionnage des images grâce à la VAR. C’est un échec terrible pour la Suisse, qui n’a jamais remporté un match à élimination directe en Coupe du monde. Elle avait pourtant du répondant dans son effectif avec les Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri.

Ça marche mieux sans Zlatan
Pour les Suédois, c’est une belle histoire qui continue. Pour arriver en Russie, ils ont franchi des obstacles de taille. Ils ont d’abord éliminé l’Italie de Gianluigi Buffon, en barrages, puis ils ont terminé 1ers d’une poule fatale à l’Allemagne, championne en titre sortante. Tout ça sans l’emblématique et encombrant Zlatan Ibrahimović, qui s’est retiré de la sélection après l’Euro 2016. Et ça marche mieux… Comme l’avait perfidement glissé Andreas Granqvist à la veille du match contre les Helvètes : « Au cours des deux dernières années, tout au long des qualifications, nous nous sommes battus les uns pour les autres, nous l’avons montré très clairement. » Ce qui veut dire en clair, fini les ego, fini les clans.
Cette nouvelle Suède affrontera en quarts de finale, samedi à 17h00 (heure locale), l’Angleterre qui a éliminé la Colombie au bout de la séance de tirs au but (4-3). La Colombie avait arraché sur le fil l’égalisation (1-1), et le droit de disputer une prolongation qui est restée stérile, quand Yerry Mina a marqué de la tête (90e+3) alors que les Anglais croyaient avoir fait le plus dur avec un penalty de leur capitaine Harry Kane (57e). Ce dernier avait converti le penalty après avoir été victime d’une faute grossière de Carlos Sanchez – déjà connu pour avoir récolté le premier carton rouge du tournoi, le 19 juin, contre le Japon. Ainsi, avec 6 réalisations, le capitaine des Trois Lions est en tête du classement des buteurs de la compétition. Quant aux Cafeteros, ils ont évolué sans leur crack James Rodriguez, insuffisamment remis d’une blessure.

Maradona « gratuitement », Löw reste à la barre !
Sinon, la fièvre continue de monter avant France-Uruguay, quart de finale programmé vendredi à 17h00 (heure locale). Antoine Griezmann répète à l’envi son amour pour l’Uruguay ? Il « ne connaît pas le sentiment d’être uruguayen », a taclé hier Luis Suarez, attaquant vedette de la Celeste, en conférence de presse. « Il ne connaît pas le dévouement et les efforts que les Uruguayens font depuis leur plus jeune âge pour pouvoir réussir dans le football, malgré le peu de gens que nous sommes », a insisté le « Pistolero ». Le match est lancé…
D’autre part, Diego Maradona, qui a déjà été sélectionneur de l’Argentine entre 2008 et 2010, a déclaré hier qu’il était prêt à reprendre « gratuitement » les rênes de l’Albiceleste, en crise après l’élimination contre la France (4-3) en 8es de finale. « Je dirigerai à nouveau la sélection et je le ferai gratuitement, je ne demanderai rien », a ainsi répondu le « Pibe de oro » au présentateur de l’émission De la mano del Diez (de la main de Dieu) sur la chaîne Telesur, qui lui demandait s’il était disposé à assumer de nouveau cette responsabilité. « J’espère que Dieu me donnera la force de revenir sur le banc, a poursuivi Maradona. J’ai 57 ans, j’ai vu mon pays être battu par une équipe qui n’est pas l’une des meilleures au monde. Ça fait vraiment mal de voir tout ce que nous avons construit être détruit si facilement. »
La Fédération argentine cherche à se défaire de l’actuel sélectionneur Jorge Sampaoli, en rupture avec les joueurs, dont le contrat court jusqu’en 2022. Divers noms circulent pour lui succéder, mais l’option Maradona semble improbable, tant le personnage est controversé en Argentine. « El Diez » (son second surnom) a été champion du monde en 1986, puis finaliste en 1990, mais son bilan de sélectionneur se borne à un quart de finale au Mondial 2010, perdu très largement face à l’Allemagne (4-0).
Précisément, du côté de l’Allemagne, Joachim Löw a décidé de rester, malgré son échec historique en Russie, et tout le monde ou presque s’en réjouit ! À 58 ans, le sélectionneur de la Mannschaft, qui a révolutionné le foot germanique au XXIe siècle, semble devenu à ce point incontournable dans son pays qu’on ne lui imagine même plus de successeur. Le champion du monde 2014 repart donc pour quatre ans à la tête de la sélection allemande, jusqu’au Mondial 2022 au Qatar... Sauf, peut-être, nouvelle sortie de route à l’Euro 2020. « Ma déception reste immense, mais je voudrais m’atteler à la reconstruction avec toute mon énergie. Je vais analyser avec mon équipe, avoir des conversations et en tirer les bonnes leçons pour le début de la prochaine saison », a promis Löw. Le prochain match de l’Allemagne est programmé contre la France le 6 septembre à Munich, dans le cadre de la nouvelle Ligue des nations.
En mai, la Fédération allemande avait renouvelé son contrat, estimant qu’il était le mieux à même de lancer la nouvelle génération qui pointe son nez, les Brandt, Sané, Goretzka ou Kimmich, censés prendre la suite des héros de 2014. L’élimination de la Mannschaft au 1er tour en Russie, avec deux défaites et une seule victoire, n’a pas modifié l’opinion des dirigeants du foot allemand.
Source : AFP