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Liban - Gouvernement

Geagea bientôt chez Aoun pour consolider la « trêve »

Le Premier ministre devrait régler la question des demandes druzes, et le chef de l’État tentera avec le patron des FL de défaire le nœud chrétien.

Saad Hariri a reçu hier l’ancien Premier ministre Fouad Siniora à la Maison du Centre. Photo ANI

La mise sur pied du prochain cabinet continue de piétiner, mais il semblerait que les nœuds chrétien et sunnite soient en voie de règlement après la visite, jeudi dernier, du Premier ministre désigné Saad Hariri à Baabda et en attendant une visite prochaine du président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, chez le président de la République, Michel Aoun. Seul le nœud druze reste sans solution pour l’instant, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, continuant de refuser qu’un des portefeuilles attribués aux druzes revienne à son rival Talal Arslane.
Samir Geagea se rendra fort probablement bientôt chez le président de la République, a laissé entendre une source proche de Meerab interrogée hier par L’Orient-Le Jour. « Cette visite interviendra de façon naturelle après l’entretien de M. Aoun avec M. Hariri et après que M. Geagea a dépêché mercredi dernier le ministre sortant de l’Information, Melhem Riachi, à Baabda », a souligné le responsable, ajoutant que l’initiative de M. Geagea servirait à consolider la « trêve » qu’il a déclarée avec Baabda après le bras de fer qui a opposé ces dernières semaines les FL au Courant patriotique libre (CPL) au sujet de la formation du gouvernement.
« Même s’il y a actuellement désaccord au sujet de la représentation chrétienne, la visite de M. Geagea chez le président pourrait aider à arranger les choses. Il y aura des tentatives sérieuses pour arriver à des suggestions dans ce dossier », a affirmé le responsable proche de Meerab. « Les concertations pour la formation du cabinet devraient reprendre sérieusement à partir de la semaine prochaine », a-t-il ajouté. Selon des informations rapportées hier par la chaîne LBCI, le chef de l’État ne serait pas opposé à l’attribution d’un ministère régalien aux FL si toutes les parties se mettaient d’accord là-dessus. Pour leur part, les FL ne seraient plus tellement attachées à la vice-présidence du Conseil, a assuré la LBCI.
Questionné sur les possibles répercussions du sommet Trump-Poutine, prévu le 16 juillet prochain à Helsinki, sur la formation du gouvernement, le responsable FL a assuré que les Libanais ont pris « la décision de prendre leurs distances par rapport à la situation régionale ».


(Lire aussi : Travaux de force, l'édito de Issa GORAIEB)


« L’accord de Meerab a besoin d’être réévalué »
Lors de la visite de M. Hariri chez le président, il a été convenu que le Premier ministre se chargera de régler la question des demandes druzes et que le chef de l’État se concertera avec M. Geagea pour défaire le nœud chrétien, a révélé le responsable FL à L’OLJ. « Pour ce qui est des sunnites, le problème ne se pose pas. Il n’y aura pas de ministres sunnites qui ne gravitent pas dans l’orbite de Saad Hariri, sauf pour le ministre sunnite qui fera partie de la part du président », a-t-il dit, minimisant de ce fait la portée de l’insistance de certaines figures sunnites opposées à M. Hariri à être représentées au gouvernement, notamment l’ancien Premier ministre, Nagib Mikati. À noter que Saad Hariri s’est concerté hier avec l’ancien Premier ministre Fouad Siniora à la Maison du Centre.
Selon certaines sources citées par l’agence al-Markaziya, la rencontre entre MM. Hariri et Aoun a permis de maintenir le compromis présidentiel, mais le calme reste précaire en raison notamment des désaccords persistants au sujet du dossier des navires-centrales, du décret de naturalisation et du dossier des réfugiés. Interrogé par L’OLJ sur les relations entre les FL et le CPL, le responsable FL précité a estimé que ces rapports se sont dégradés depuis les législatives et qu’il y a aujourd’hui besoin de les « réévaluer », notamment une fois le gouvernement formé. « L’accord de Meerab a besoin d’être réévalué car les circonstances ont changé », a-t-il souligné, quelques jours après que le chef du CPL, Gebran Bassil, a déclaré que l’accord de Meerab ne tenait plus.
Toujours dans le cadre du litige FL-CPL, la chaîne OTV a vertement critiqué hier, dans l’introduction de son journal télévisé, Samir Geagea qui s’en était pris plus tôt dans la journée à Gebran Bassil lors d’une cérémonie partisane à Meerab (lire par ailleurs). « Pour que la formation du gouvernement arrive à bon port, il faut respecter les poids respectifs que les législatives ont engendrés, et c’est ce que le chef des FL a assuré lui-même », a dit la OTV. Des propos auxquels les déclarations du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ont fait écho hier. Ce dernier a appelé dans un discours à redéfinir les règles du jeu et demandé qu’il y ait des critères précis pour l’attribution des portefeuilles. M. Nasrallah a de ce fait laissé entendre qu’il pourrait réclamer plus que les 6 portefeuilles que son bloc demandait jusqu’à présent, dans le souci d’assurer sa juste représentativité.


(Lire aussi : Gouvernement : une question de timing ! le décryptage de Scarlett Haddad)


Un ministère régalien pour les FL ?
Dans une déclaration hier à la chaîne MTV, le député et conseiller diplomatique du chef de l’État, Élias Bou Saab, a pour sa part assuré que Gebran Bassil a fait savoir au Premier ministre que le CPL n’était pas opposé à l’attribution d’un ministère régalien aux FL. Il a par ailleurs fait valoir que le bloc du « Liban fort » avait décidé de ne pas s’opposer au cumul des mandats de député et de ministre après l’élection de Michel Aoun, et non pas après l’élection de Gebran Bassil à la députation. Un procédé vivement contesté par les FL, qui prévoient de présenter un projet de loi visant à interdire cette pratique. Le CPL serait-il donc prêt à concéder un ministère régalien aux FL, en échange de la reconduction de Gebran Bassil à son poste à la tête du ministère des Affaires étrangères, malgré son accès à la députation à Batroun ?
M. Bou Saab a par ailleurs insisté sur l’importance de maintenir l’accord de Meerab « qui nécessite un dialogue pour faire bouger les choses ». « Nous demandons une représentation équitable de toutes les composantes, selon leur poids politique », a-t-il ajouté. Il a en outre insisté sur le fait de maintenir la désignation du vice-président du Conseil des ministres, pour laquelle il est lui-même candidat, parmi les prérogatives de Michel Aoun.


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La mise sur pied du prochain cabinet continue de piétiner, mais il semblerait que les nœuds chrétien et sunnite soient en voie de règlement après la visite, jeudi dernier, du Premier ministre désigné Saad Hariri à Baabda et en attendant une visite prochaine du président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, chez le président de la République, Michel Aoun. Seul le nœud druze reste...

commentaires (2)

Geagix sait à quelle porte frapper pour obtenir sa part du gâteau. Maïs son rôle dans le paysage politique n'est que du valoir faire.

FRIK-A-FRAK

12 h 01, le 30 juin 2018

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Commentaires (2)

  • Geagix sait à quelle porte frapper pour obtenir sa part du gâteau. Maïs son rôle dans le paysage politique n'est que du valoir faire.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 01, le 30 juin 2018

  • A COMPRENDRE QUE TOUT EST FREINE A CAUSE DU CPL, DES F.L. ET DU PSP ? LE SERIEUX MANQUE A TOUT CE MONDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 05, le 30 juin 2018

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