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Lifestyle - Coolitude

La fascination US pour les chaussures de sport, inspirée d’un moule à gaufres

Rien n’arrête la course des « sneakers », nés à la table d’un petit déjeuner et passés du pied des athlètes à celui à des fashionistas.

Bill Bowerman, innovateur et cofondateur de Nike. Photo extraite du site de Nike

Son histoire valait la peine d’être contée, comme le prouve un ouvrage ayant actuellement la cote et intitulé, Kicks : The Great American Story of Sneakers de Nicholas Smith. Et quelle histoire, que celle de cet accessoire autrefois porté par les joueurs (du cercle fermé) de cricket et qui s’est mis au pas des sous-cultures du pays. Aujourd’hui, ce sont les skateboarders californiens, les rappeurs new-yorkais et même les membres de gangs et les activistes qui en sont des habitués, mais aussi des fashionistas ! Cette chaussure très confortable devenant, par la même occasion, le cœur d’une économie globale qui a dressé des ponts entre le sport et l’industrie de la mode.
Nicholas Smith révèle que sa création revient à Bill Bowerman, (1911-1999), célèbre entraîneur et cofondateur, en 1964, de l’incontournable griffe Nike. Continuellement à la recherche de moyens d’améliorer les chaussures de ses sportifs, ce dernier eut ainsi une illumination un dimanche de 1971, alors qu’il prenait le petit déjeuner avec son épouse, en réalisant que les espaces creux du moule à gaufres en fer pouvaient être le parfait moule de semelles à chaussures sportives tout terrain, car ils procureraient une bonne prise. Il a alors versé du caoutchouc fondu dans la machine et a obtenu un premier « prototype », certes imparfait, de semelles qui sera à la base de celles utilisées actuellement. L’un de ces moules à gaufres qu’il avait utilisés se trouve toujours dans le quartier général de Nike dans l’Oregon.

À l’avant-garde de la culture populaire
Bowerman, ce premier « génie de la chaussure de sport » a rejoint un autre personnage ingénieux, « fait du même moule », précise l’auteur Smith, et dont il a repris le processus de fabrication : Charles Goodyear, célèbre pour avoir rendu possible, au XIXe siècle, l’utilisation du caoutchouc dans de multiples applications industrielles. Cette avancée dans la nouvelle voie de la technologie avait stimulé la créativité dans ce domaine, plaçant les chaussures de sport à l’avant-garde de la culture populaire.

Dans ce contexte, l’allure des sportifs avait été relookée avec la vague de jogging et d’aérobic qui avait pris son envol dans les années 70, ouvrant le marché aux  « sneakers » revisités. « Tout ceci s’est fait, souligne l’auteur de l’ouvrage, lorsque les gens ont réalisé que les exercices et le bien-être physique peuvent rimer avec loisirs. La presse n’ayant pu ignorer ce sujet, elle a de plus en plus régulièrement couvert ce genre d’activités. » Les firmes spécialisées en chaussures de sport se sont adaptées à cette nouvelle clientèle. Dans cet esprit, Nike a coopéré avec le basketteur Michael Jordan et créé les Air Jordan Sneakers. Pour sa part, Reebok a fait un tabac avec ses « blacktops » prisés dans les années 90 par les inconditionnels basketteurs des rues urbaines. La marque a fait encore mieux, lançant avec astuce les « freestyle shoes » à l’intention du public féminin, omniprésents sur le marché du workout dans les années 80, au moment où Nike avait choisi de faire l’impasse sur ce secteur.

La scène sportive s’étendant à l’infini, certains ont blâmé les sneakers d’avoir engendré quelques problèmes. Pour exemple, le lancement de chaussures sans lacets, interprétée comme une réminiscence de la culture des prisons qui les interdisait car elles pouvaient être dangereuses. Cependant, rien n’a pu les empêcher de devenir un symbole de statut social. En 1990, on pouvait lire en titre sur la couverture du célèbre magazine Sports Illustrated : « Vos sneakers ou la vie ». Ce symbole a pris du galon en atteignant les sommets de la mode. Pas une griffe prestigieuse qui ne s’y est pas mise, les proposant dans des looks et des budgets variés. Aujourd’hui, ils battent le pavé de toutes les villes du monde, y compris le Liban. Les podiums ont poussé leur créativité jusqu’à les faire assortir à de précieuses tenues de soirée. Le moule à gaufres du coach Bill Bowerman a certainement devancé tous les chausseurs sachant chausser.

Son histoire valait la peine d’être contée, comme le prouve un ouvrage ayant actuellement la cote et intitulé, Kicks : The Great American Story of Sneakers de Nicholas Smith. Et quelle histoire, que celle de cet accessoire autrefois porté par les joueurs (du cercle fermé) de cricket et qui s’est mis au pas des sous-cultures du pays. Aujourd’hui, ce sont les skateboarders...

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