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Liban - Vie universitaire

Séminaire à La Sagesse sur le thème « François, le pape législateur »

Tiziana Fabi/AFP

On considère généralement le pape comme un berger, un guide, un pasteur, rarement comme un législateur. Le pape François assume pourtant également pleinement cette fonction. Il est le pontife qui a le plus modifié les codes de droit canonique de 1983 et 1990. Au cours du colloque international universitaire de droit canonique, organisé en collaboration avec les deux facultés de droit canonique de l’Université La Sagesse de Beyrouth et de l’Institut catholique de Paris, et placé sous l’égide du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, de nombreux intervenants se sont donc interrogés sur l’intention législative du pape ainsi que sur sa méthode.

Le père Khalil Chalfoun, recteur de l’Université La Sagesse où le colloque a été organisé, a rappelé d’emblée que ces questions intéressaient l’Orient comme l’Occident puisque « le vicaire du Christ est le pasteur de l’Église toute entière sur terre ». L’œuvre législative du pape est donc universelle, mais aussi intemporelle. Elle n’appartient pas au passé mais constitue un acte de fondation permanent et continu, ce qu’a rappelé le père Bruno Gonçalves, de l’Institut catholique de Paris, en présentant ce colloque.

Antoine Saad, secrétaire général de l’Université La Sagesse, a quant à lui introduit les thèmes abordés au cours des différentes interventions. Il s’agissait avant tout de valoriser l’œuvre du Saint-Père qui, depuis son élection, entreprend des réformes dans de multiples domaines : « La restructuration de la curie romaine, la répartition des compétences avec une nouvelle rationalisation des dicastères, la dynamisation nécessaire à la crédibilité financière du Saint-Siège, en sus des normes et législations concernant les Églises orientales et les Orientaux en terre latine. » M. Saad a également souligné que « les deux synodes des évêques tenus successivement sur ce sujet témoignent de la priorité de la famille dans la mission de l’Église d’aujourd’hui, et dans les préoccupations de Sa Sainteté ».


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Le pape mène l’Église par la rigueur de sa charité
L’archevêque maronite de Beyrouth et chancelier de l’Université La Sagesse, Mgr Paul Matar, a rappelé dans son mot d’ouverture que c’est avant tout la charité qui guide l’action du souverain pontife. Les lois promulguées sous l’autorité du pape se « veulent médicinales et non punitives, car l’Église est là pour la guérison et la conversion des pécheurs ». Si le droit évoque immédiatement la vérité, le droit de l’Église, quant à lui, appelle également la charité. « Le pape dit : “Allez soigner les blessures. Guérissez.” Ce n’est pas pour rien que le Seigneur a guéri les aveugles, les estropiés, les incapables de marcher, et puis il les a invités à aller en route. C’est cela l’Église. Le pape est législateur dans ce sens d’abord. Il veut que l’Église suive cette loi de la charité et de la vérité jusqu’au bout. C’est par elle que le monde sera sauvé », a insisté Mgr Matar.


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Responsabilité des évêques et synodalité
L’action législative du pape François est également remarquable en ce qu’elle s’appuie sur une collaboration étroite avec les évêques. Il insiste énormément sur leur responsabilité, qui est à la source du droit nouveau qu’il veut instaurer. Il souhaite que chaque évêque ait conscience de son rôle de pasteur et l’assume pleinement. Ainsi, comme l’a rappelé Mgr Matar, un pasteur doit savoir se placer à l’avant du troupeau pour le guider, au milieu des brebis pour écouter leurs doléances, et à l’arrière afin d’aider celles qui éprouvent des difficultés.

Agissant en communion avec les évêques et avec l’Église toute entière, le pape François s’appuie beaucoup sur le principe de synodalité. Il promulgue des textes qui sont des décisions synodales, fruit d’une collaboration. Cependant, il affirme aussi son autorité, en attachant une grande importance au contenu des textes qui n’acquièrent leur légitimité que par décision pontificale.

Enfin, comme a tenu à le rappeler Mgr Matar, le pape est toujours le pape, son pontificat n’est pas achevé... Et son œuvre n’est donc pas terminée.



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