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Lifestyle - Initiative

Carmen Debbané, eh bien dansez maintenant !

En partenariat avec le National Dance Institute, la présidente du CLES lance une nouvelle expérience au Liban.

Ray et Carmen Debbané au 42e gala annuel de levée de fonds au profit du National Dance Institute. Photo DR

La fondatrice et présidente du Centre libanais d’éducation spécialisée (CLES), Carmen Chahine Debbané, a forgé en 2017 un partenariat avec le National Dance Institute (NDI) de New York dans le but d’introduire une nouvelle expérience de la danse dans certaines écoles publiques et privées au Liban. Cette coopération semble porter ses fruits. Le NDI est une organisation artistique à but non lucratif fondée en 1976 par l’ancien directeur du New York City Ballet, Jacques d’Amboise, ayant pour mission d’intégrer une formation de danse de haut niveau dans les écoles publiques pendant les heures normales de classe. La liste du NDI comprend non seulement les écoles de New York, mais aussi des écoles au Liban et en Chine. Au cours de quatre décennies, l’institut de danse new-yorkais a formé plus de deux millions de jeunes à cette expérience transformatrice.

Ce partenariat, unique, a mis le Liban à l’honneur lors du 42e gala annuel de levée de fonds au profit du National Dance Institute. Présidé par Carmen Chahine Debbané et sous le patronage de son époux, Raymond Debbané, l’événement ayant pour thème Dance Me a River s’est déroulé au Siegfried Theater de New York, en présence de 500 invités, dont une centaine de stars de la danse, du théâtre, de la télévision, du cinéma, ainsi que de grosses pointures libanaises, telles que le financier philanthrope Tony Tamer et son épouse Sandy, Karim Tabet et Dalia Schoucair, Wael et Lina Chéhab, Joe et Claude Audi, etc. Les points forts du gala ont été marqués par une chorégraphie sur le thème Dreamin’ on the River, avec des étudiants et des enfants ayant des handicaps physiques et intellectuels. Un groupe de jeunes filles ont également interprété All That Jazz, de la comédie musicale Chicago, sur une chorégraphie de Bob Fosse.
« J’ai été fascinée par le travail du NDI de New York et par l’impact positif sur les enfants », confie Carmen Debbané, dans un entretien accordé à L’OLJ, à New York. C’est de là qu’est née cette collaboration avec le CLES, une organisation qu’elle a fondée et dont l’objectif est l’assistance éducative individualisée destinée aux enfants ayant des troubles d’apprentissage spécifiques à travers le Liban. « La danse et la musique vont permettre d’acquérir une plus grande expression corporelle qui donne plus d’assurance à l’enfant », dit-elle. Rappelons que le CLES, qui compte 104 classes de soutien scolaire dans 104 écoles publiques, a formé plus de 200 enseignants et travaille en partenariat avec le ministère de l’Éducation et l’Unicef. Lancé au Liban en août dernier, le nouveau programme pilote avec le NDI a permis d’introduire la danse dans deux écoles publiques et une école privée au Liban. Le résultat est probant. « J’ai assisté à la dernière représentation. J’ai constaté un grand changement dans l’attitude des enfants, dans la collaboration entre eux et l’acceptation de tous, puisque NDI prône la différence et surtout le droit à l’erreur », relève-t-elle.
 
« La danse est pour les filles ! » Dans son allocution, Mme
Debbané fait référence à l’expérience vécue d’un petit garçon libanais à qui elle a demandé, le premier jour du programme, s’il était heureux de danser. « Non ! répond-il à sa grande surprise, parce que la danse est pour les filles ! » Il changera d’avis à la fin de la première formation, demandant « de pouvoir suivre des cours de danse toute l’année ». « C’est ainsi que j’ai réalisé l’impact de la danse sur cet enfant », note-t-elle avec satisfaction devant les 500 invités.
La devise de la fondatrice du CLES a toujours été La route vers la paix passe par l’éducation des enfants. « C’est en observant le merveilleux travail du NDI avec les enfants que j’ai été poussée à l’appliquer au CLES aussi. Il m’a semblé que c’est une parfaite union de l’art et du chemin vers la paix, ponctue-t-elle devant un auditoire attentif. Si tous les enfants dansent au même rythme, c’est qu’ils ont tous un cœur ; l’égalité des sexes et l’égalité physique triompheront ; les barrières religieuses et les divisions politiques tomberont… »

Pour que la coopération entre NDI et CLES soit possible, il a fallu convaincre le conseil d’administration du NDI d’envoyer ses spécialistes dans une région si tourmentée. Deux danseurs et des musiciens bien entraînés ont fait le voyage en 2017 pour former une douzaine de danseurs libanais. « Chaque école comprend une équipe de deux danseurs et un musicien pour s’assurer que la pédagogie est bien respectée dans l’approche avec les enfants. » Ce programme, baptisé Danse by CLES, avec la collaboration de NDI, est dirigé par Kay Gaynor, 42 ans, professeure principale à NDI, actrice dans des comédies musicales et chanteuse à Broadway. « Ce programme se développera pour s’étendre à d’autres écoles dans tout le Liban. Nous retiendrons les bons danseurs libanais pour les amener à New York et leur donner une formation plus approfondie. Mais nous devons nous assurer d’abord de leur adhérence philosophique et artistique au programme », affirme la fondatrice du CLES.


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