Un concert de la chanteuse colombienne d'origine libanaise Shakira prévu en juillet en Israël s'est retrouvé au centre d'une polémique ces derniers jours, notamment après le massacre de Palestiniens à Gaza le jour de l'ouverture de l'ambassade américaine à Jérusalem, le 14 mai dernier. Alors que des organisations pro-palestiniennes ont lancé une campagne médiatique pour l'annulation de cet événement annoncé par les médias israéliens, la société de divertissement américaine, Live Nation, a affirmé lundi que le concert n'était même pas prévu.
Les médias israéliens avaient annoncé début mai que le concert de la star aurait lieu le 9 juillet à Tel Aviv, soit quatre jours avant un autre concert au Liban-Nord, dans le cadre du Festival international des Cèdres. Cette annonce a été immédiatement suivie d'un chœur de protestations sur les réseaux sociaux. Avec le hashtag (mot-dièse) #DontEntertainOccupation (Ne pas divertir l'occupation), des internautes pro-palestiniens et libanais ont exhorté la chanteuse à ne pas se rendre en Israël.
"Les tueurs ne méritent pas de profiter de l'art", interpelle cette internaute.
"De Gaza : Entendez notre appel. Nous ne vous demandons pas grand chose. Juste de dire "non" à l'incessant bombardement de nos maisons, écoles et hôpitaux. Non à la suffocation provoquée par le siège de 11 ans mené par Israël et qui a été condamné comme une forme de punition collective", appelle ce collectif libanais.
"N'oubliez pas votre origine libanaise", écrit une internaute.
"ll n'est jamais trop tard pour bien agir, @Shakira. Annulez Tel Aviv", exhorte un autre internaute.
De nombreux internautes ont également appuyé leurs propos en postant des photos de Ahed Tamimi, la jeune palestinienne de 17 ans condamnée à huit mois de prison par un tribunal militaire israélien pour "agression", "incitation" à la violence et "obstruction" à la mission des soldats israéliens. Son procès avait commencé en févier, suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo dans laquelle on voit Ahed Tamimi et sa cousine bousculer deux soldats israéliens, puis leur donner des coups de pieds et de poings devant la maison familiale à Nabi Saleh, en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
"Chère Shakira, ne laissez pas cette jeune fille de 17 ans être plus courageuse que vous. Résistez et annulez votre concert à Tel Aviv".
Mi-mai, lors des commémorations des 70 ans de la Nakba ("catastrophe", en arabe) et à l'occasion de l'ouverture de l'ambassade américaine à Jérusalem, l'armée israélienne avait ouvert le feu sur des manifestants palestiniens qui organisaient une "marche du retour" symbolique, tuant plus de soixante personnes, dont des mineurs. Ce bain de sang perpétré par Israël avait été largement critiqué par la communauté internationale.
En réaction à cette campagne, Live Nation, l'un des plus gros promoteurs de spectacles du monde, a démenti avoir organisé un concert en Israël. "Les médias ont rapporté que Shakira se produira à Tel Aviv cet été, mais ce n'est pas vrai. Aucune date ne fonctionne pour cet été, mais Shakira et Live Nation espèrent pouvoir organiser un spectacle pour les fans israéliens dans le futur", a tweeté la société de production.
Si Shakira ne se produira donc pas en Israël cet été, elle fera l'ouverture du Festival international des Cèdres le 13 juillet. Ce concert s’inscrit dans le cadre de l'El Dorado tour, du nom de son 11e album.
AINSI SA VOIX NE SERA PAS ISRAELISEE... QUELLE BETISE QUE DE MELER LES ARTS A LA POLITIQUE ET D,Y SEMER LES HAINES !
19 h 57, le 30 mai 2018