L’ancien Premier ministre Tammam Salam, candidat sur la liste menée par Saad Hariri dans la circonscription de Beyrouth II, a appelé vendredi les Beyrouthins à voter massivement pour la liste emmenée par le Premier ministre, affirmant que « nous ne livrerons les clés de notre capitale à personne ».
« Je m’adresse à vous à quelques heures d’une importante échéance (...), les élections législatives que nous avons attendues pendant neuf ans », a affirmé M. Salam, s’adressant aux Beyrouthins lors d’une conférence de presse en son domicile à Mousseitbé. Il a qualifié la bataille électorale à Beyrouth II, où la « Liste du Futur » fait face à huit autres listes, de « confrontation décisive » dont l’issue devra déterminer « notre rôle, notre poids dans la balance nationale, ainsi que l’identité de notre pays, sa place dans son environnement et dans le monde ».
Dénonçant les « tentatives d’imposer au Liban une politique allant à l’encontre de son identité et de ses intérêts nationaux et arabes », dans une allusion voilée au Hezbollah, M. Salam a appelé les électeurs à proclamer que « l’identité du Liban restera arabe » et que « la décision libanaise est prise à Beyrouth, et dans nulle autre capitale ».
« Beyrouth vous attend le 6 mai. Rendez-vous aux urnes et dites que nous ne remettrons les clés de notre capitale à personne », a encore dit l’ancien Premier ministre.
La remise symbolique, le mois dernier par le président de la fédération des municipalités du Kesrouan-Ftouh, Juan Hobeiche, de la clé du Kesrouan au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait provoqué un vif émoi.
Le taux de participation sera un élément clé à Beyrouth : pour la liste du Futur, plus le coefficient électoral sera haut, plus cela augmente ses chances de neutraliser les concurrents.
M. Salam a, dans ce contexte, critiqué la profusion de listes à Beyrouth II, estimant que cela contribuait à « éparpiller les voix et à affaiblir » la liste du Futur, qui affronte notamment la liste du tandem chiite Amal-Hezbollah, allié aux fondamentalistes pro-syriens des Ahbache.
Interrogé pour savoir s’il accepterait de devenir Premier ministre à l’issue des élections, il a répondu : « Je ne me suis jamais dérobé aux responsabilités, mais aujourd’hui, c’est Saad Hariri qui dirige la liste, c’est lui qui représente la communauté (sunnite) ». M. Salam en a profité pour critiquer sans le nommer le Hezbollah, dont un dirigeant a récemment affirmé que Nabih Berry serait reconduit à la tête du parlement après les élections, mais qu’il fallait attendre de voir le résultat du vote pour décider qui serait Premier ministre. « Cela n’est pas permis, les pays a besoin d’unité nationale, et pas d’affaiblir ses composantes », a dit M. Salam.
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La remise symbolique par Juan Hobeiche de la clé du Kesrouan au secrétaire général du Hezbollah est une erreur grave de la part du Don-Quichotte mis à la tête de la Municipalité de Jounieh par le parachuté venu de Haret-Hreik. Les Kesrouanais lui régleront son compte à la prochaine échéance.
Un Libanais
20 h 27, le 04 mai 2018