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Liban - Législatives 2018

Beyrouth II : Les incidents se multiplient à quelques jours des élections

Dans la foulée de sa tournée à Beyrouth II, Ahmad Hariri s'est rendu à Achrafieh, dans la circonscription de Beyrouth I, pour exprimer son soutien au candidat arménien-orthodoxe Sebouh Kalpakian, du Hentchag, qui est soutenu par le courant du Futur. Photo Ani.

La fièvre monte à l’approche de l’échéance électorale, provoquant au passage quelques dérapages. Deux rixes ont ainsi éclaté en l’espace de trois jours dans la circonscription de Beyrouth II, où 83 candidats répartis sur neuf listes se disputent onze sièges à pourvoir. Les deux incidents ont opposé des partisans du courant du Futur à ceux d’autres listes.
Une dispute a éclaté hier dans le quartier de Caracas, à Ras Beyrouth, entre des partisans du courant du Futur et ceux de Nabil Badr, candidat au siège sunnite sur la liste « Beyrouth la patrie », qui est emmenée par le journaliste Salah Salam, candidat à l’un des sièges sunnites de la circonscription. La dispute a éclaté après que M. Badr eut transformé un appartement qu’il a loué en bureau électoral, ce qui serait pourtant autorisé par son contrat de location. Les Forces de sécurité sont intervenues pour circonscrire l’incident. Dans un communiqué publié hier, M. Badr a indiqué que son bureau électoral se trouve depuis trois mois au quartier de Caracas alors que le courant du Futur a emménagé récemment dans un local mitoyen au sien, remplaçant ses portraits par des affiches du courant et plantant un drapeau aux couleurs du Futur à l’entrée de son bureau.

Selon l’un des colistiers de Nabil Badr, « ce n’est pas la première fois que ce genre d’incidents se produit au cours des derniers jours avec des candidats sur notre liste ou celle des autres ». « Le courant du Futur cherche à créer des problèmes », estime ce candidat, selon qui l’objectif haririen serait de « dissuader les électeurs de voter en faveur d’une autre liste que celle du courant du Futur ». « Plus ces incidents se répètent, et plus l’électeur a peur. C’est une forme de terrorisme », dit-il à L’Orient-Le Jour.

Le courant du Futur se défend
Le courant du Futur s’est toutefois défendu hier dans un communiqué d’être à l’origine de l’incident, rejetant la responsabilité de celui-ci sur M. Badr et l’accusant d’en avoir fomenté un autre dans le village de Barja auparavant. Selon le le texte, le candidat n’aurait pas le droit en vertu de son contrat de location de transformer l’étude d’ingénieur qu’il occupe en bureau électoral, ce que lui aurait fait savoir le propriétaire de l’immeuble, Ahmad Khaled, ancien membre du conseil municipal de Beyrouth. Toujours selon le courant du Futur, le chauffeur de Nabil Badr et d’autres personnes auraient alors agressé M. Khaled, le jetant à terre et le menaçant avec un couteau. Cela aurait aussitôt incité certains habitants du quartier à intervenir pour le secourir. Le courant du Futur a dénoncé ce qu’il a qualifié d’« incident provoqué » ainsi qu’une « falsification et une amplification des faits de la part de certains pêcheurs en eau trouble ».


(Lire aussi : Hariri et « l’identité » de Beyrouth)


L’affaire Zouheiri
Vendredi soir, une rixe avait déjà dégénéré en échange de tirs dans le quartier Barbir. Raja Zouheiri, candidat au siège druze de la circonscription sur une autre liste, baptisée « La dignité de Beyrouth », effectuait une tournée électorale dans le quartier, lorsque des partisans du courant du Futur lui ont demandé de quitter les lieux. M. Zouheiri a refusé d’obtempérer et s’est finalement retrouvé bloqué dans un immeuble. Des coups de feu ont alors éclaté, poussant l’armée à intervenir. Dans une conférence de presse au lendemain de l’incident, le candidat s’en est pris à l’homme d’affaires Jihad el-Arab, proche du Premier ministre Saad Hariri, mettant en cause ses proches dans l’empoignade qui s’est produite. Hier, le ministre de la Justice Salim Jreissati a par ailleurs déféré devant le parquet le contenu d’un tweet dans lequel M. Zouheiri accuse la reporter de la chaîne MTV Nawal Berry de « mensonge et pots-de-vin » à la suite de la diffusion d’un reportage qu’elle avait préparé sur « le dossier judiciaire noir » du candidat.

Itani : Machnouk doit démissionner
Ziad Itani, candidat à l’un des sièges sunnites de la circonscription et tête de la liste de « L’Opposition beyrouthine » parrainée par l’ancien ministre Achraf Rifi, a accusé pour sa part « la machine électorale du courant du Futur de violer les lois et d’œuvrer pour avoir le monopole de la rue, en essayant de neutraliser par la force tous les opposants ». « À titre d’exemple, il est interdit à tout autre candidat que celui du courant du Futur d’avoir un bureau de représentation à Tarik Jdidé », note M. Itani, dans un entretien à L’OLJ. Le journaliste, qui se demande « pourquoi les forces de l’ordre ne sont pas intervenues à temps lors des deux rixes de Beyrouth », a accusé le ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk de « partialité », l’appelant à « démissionner ».

De son côté, le courant du Futur a poursuivi hier sa campagne contre le Hezbollah à Beyrouth II. Dans une tournée électorale effectuée notamment à Zokak el-Blatt et Tarik Jdidé, le secrétaire général de la formation, Ahmad Hariri, a encore une fois estimé que « toutes les listes rivales servent les intérêts du parti chiite qui veut changer l’identité de Beyrouth ». « Or nous œuvrons pour que l’identité de Beyrouth demeure arabe », a-t-il souligné.



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commentaires (2)

Vous pensez pas que derrière tout ça il y a la main du Hezbollah ?

Eleni Caridopoulou

00 h 35, le 18 avril 2018

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Commentaires (2)

  • Vous pensez pas que derrière tout ça il y a la main du Hezbollah ?

    Eleni Caridopoulou

    00 h 35, le 18 avril 2018

  • Avant de se battre pour que l’identité de Beyrouth demeure arabe qu'ils commencent d'abord à le faire pour que Beyrouth demeure Libanaise! Y en a marre de tous ces c....s qui se targuent les uns d'être arabes, les autres iraniens, les autres encores syriens... et j'en passe... Il ne nous manque plus que les africains résidents commencent à clamer que nous sommes Mao Mao, pygmée ou encore zoulous! Au train où nous en sommes...

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 34, le 17 avril 2018

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