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Moyen Orient et Monde

Début de l’enquête internationale sur l’attaque chimique à Douma

Pour Poutine, une nouvelle frappe, et ce sera « inévitablement le chaos » dans les relations internationales.

Fayçal Mokdad quittant l’hôtel, après avoir rencontré la délégation de l’OIAC. Louai Beshara/AFP

Des experts internationaux ont débuté hier en Syrie leur enquête sur l’attaque chimique présumée qui a entraîné des frappes occidentales contre le régime de Bachar el-Assad et provoqué un vif regain de tensions diplomatiques.
Le président russe Vladimir Poutine, allié indéfectible de la Syrie, a mis en garde hier les États-Unis, la France et le Royaume-Uni : une nouvelle frappe et ce sera « inévitablement le chaos » dans les relations internationales, a-t-il déclaré, cité dans un communiqué du Kremlin diffusé après une conversation téléphonique avec son homologue iranien Hassan Rohani, autre grand allié du régime syrien. Les États-Unis prendront, eux, dès aujourd’hui de nouvelles « sanctions russes » en lien avec l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien, a annoncé l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley.

Entretiens privés
Washington, Paris et Londres ont effectué samedi à l’aube des frappes contre trois sites présentés comme liés au programme d’armement chimique syrien, sans faire de victimes, en représailles à une attaque chimique présumée le 7 avril à Douma, qui était alors le dernier bastion rebelle dans la Ghouta, près de Damas. Le régime a démenti toute implication dans cette attaque qui a fait au moins 40 morts et des centaines de blessés, selon les secouristes en zones rebelles, les Casques blancs.
Le Pentagone a précisé samedi que les frappes ont visé un centre de recherche et de développement à Barzé, dans la banlieue de Damas, et de deux cibles dans la province de Homs (centre de la Syrie) – un entrepôt d’armes chimiques, et, à proximité, un « bunker » abritant des équipements servant à la fabrication d’armes chimiques, ainsi qu’« un important centre de commandement ». Washington et ses alliés ont tiré « environ 110 missiles sur des cibles à Damas et ailleurs » dans le pays, selon le haut commandement de l’armée syrienne qui a assuré en avoir intercepté « la plupart ».
La mission de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui a pour mandat d’enquêter sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques, mais pas d’en identifier les auteurs, est arrivée samedi à Damas. Le plus grand secret entoure son travail. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, s’est toutefois rendu hier à l’hôtel où réside la mission de l’OIAC à Damas et en est ressorti trois heures plus tard, a constaté une journaliste de l’AFP.
Les missions d’enquête de l’OIAC débutent toujours par une série d’entretiens privés avec des officiels. Il n’était en revanche pas confirmé que les experts se soient rendus sur place, à Douma, comme l’avait annoncé dans la matinée à l’AFP un officiel syrien. « Nous laisserons l’équipe faire son travail de manière professionnelle, objective, impartiale et loin de toute pression. Les résultats de l’enquête infirmeront les allégations mensongères » contre Damas, avait-il assuré.

« Action illégale »
Sur place, le travail s’annonce compliqué pour les enquêteurs qui arrivent plus d’une semaine après les faits, dans une zone passée depuis sous contrôle du régime et de la police militaire russe et ravagée par cinq ans de siège et une violente offensive lancée le 18 février.
Les derniers combattants rebelles de Douma, ainsi que des civils ont été évacués samedi dans le cadre d’un accord de reddition signé le 9 avril, deux jours après l’attaque chimique présumée. La région est désormais « nettoyée » de tous les insurgés, a annoncé l’armée syrienne.
Les présidents américain Donald Trump et français Emmanuel Macron ont assuré avoir la preuve de l’utilisation d’armes chimiques à Douma. Une responsable de l’administration américaine a notamment précisé que les États-Unis avaient des informations « plus claires » sur une utilisation de chlore, mais aussi « des informations significatives » sur un usage de sarin. Dénonçant une campagne occidentale de « tromperie et de mensonges », le président syrien Bachar el-Assad a affirmé que « l’agression tripartite » montrait que « la Syrie et la Russie mènent une seule et même bataille, non seulement contre le terrorisme mais aussi pour protéger le droit international fondé sur le respect de la souveraineté des États ».
Après cet épisode militaire, les Occidentaux ont fait savoir qu’ils voulaient relancer la diplomatie sur le dossier syrien, pays en proie depuis 2011 à une guerre complexe qui a fait plus de 350 000 morts. Mais MM. Poutine et Rohani ont estimé hier « que cette action illégale endommageait sérieusement les perspectives d’un règlement politique en Syrie ».
Américains, Français et Britanniques ont présenté à l’ONU un nouveau projet de résolution sur la Syrie qui devrait être discuté à partir d’aujourd’hui. Le texte inclut notamment la création d’un nouveau mécanisme d’enquête sur l’emploi d’armes chimiques. Les Russes, qui avaient condamné « un acte d’agression à l’encontre d’un État souverain », ont échoué à obtenir samedi une condamnation du Conseil de sécurité de l’ONU.

Source : AFP

Des experts internationaux ont débuté hier en Syrie leur enquête sur l’attaque chimique présumée qui a entraîné des frappes occidentales contre le régime de Bachar el-Assad et provoqué un vif regain de tensions diplomatiques.Le président russe Vladimir Poutine, allié indéfectible de la Syrie, a mis en garde hier les États-Unis, la France et le Royaume-Uni : une...

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