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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Pour Trump, les tensions avec Moscou c’est la faute à Mueller

Le chef de la Maison-Blanche n’a pas réussi à trouver un mode de relation plus constructif avec Poutine.

Le procureur spécial Robert Mueller fait peser une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Donald Trump. Saul Loeb/Brendan Smialowski/AFP

En campagne, Donald Trump prédisait « une formidable relation » avec la Russie et son président Vladimir Poutine. Près de 15 mois après son arrivée au pouvoir, il reconnaît que c’est un échec. Mais rejette la faute sur l’enquête du procureur spécial Robert Mueller. « Notre relation avec la Russie est pire aujourd’hui qu’elle n’a jamais été, y compris pendant la guerre froide », a-t-il reconnu mercredi dans un tweet. 

Comment les États-Unis en sont-ils arrivés là ? L’ingérence russe dans la campagne présidentielle, documentée par les services de renseignements américains ? L’empoisonnement en Angleterre de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal ? Le soutien russe au régime du président syrien Bachar el-Assad accusé de mener des attaques à l’arme chimique ? 

Non, pour le locataire de la Maison-Blanche, l’explication se trouve, pour l’essentiel, dans l’enquête de Robert Mueller, ancien patron du FBI nommé pour déterminer s’il y a eu collusion entre son entourage et le Kremlin.

« L’animosité envers la Russie est largement causée par l’enquête, fausse et corrompue, aiguillée par des démocrates, ou des personnes qui ont travaillé pour Obama », a-t-il avancé dans un tweet, reprenant l’idée d’une « chasse aux sorcières » dont il serait victime. Avant d’accéder au bureau Ovale, le magnat de l’immobilier a beaucoup moqué la faiblesse supposée de son prédécesseur démocrate Barack Obama pour lequel Vladimir Poutine n’avait, selon lui, aucun respect. « La Russie aura beaucoup plus de respect pour notre pays quand je le dirigerai », assurait-il depuis la Trump Tower quelques jours avant sa prise de fonctions en tant que 45e président des États-Unis. Mais l’ancien homme d’affaires de New York, 71 ans, n’a pas réussi à trouver un mode de relation plus constructif avec l’ancien chef à la tête du FSB (ex-KGB), 65 ans.


(Repère : La présence militaire russe et son arsenal en Syrie)


 Menaces et main tendue 

Et s’il a su faire montre de fermeté face à Moscou, en particulier dans l’affaire Skripal avec l’expulsion de 60 diplomates russes, il a aussi toujours envoyé des signaux pour le moins contradictoires, et source de perplexité, s’agissant de son homologue russe. Fin 2017, peu après l’avoir très brièvement rencontré à Danang, au Vietnam, en marge d’un forum régional, il avait mis en avant les dénégations de ce dernier sur les accusations d’ingérence russe.

« À chaque fois qu’il me voit, il me dit qu’il ne l’a pas fait et je crois vraiment que quand il me dit ça, il le pense », avait-il affirmé, ajoutant même, de manière surprenante de la part du dirigeant de la première puissance mondiale, que l’homme fort du Kremlin s’était senti insulté par les mises en cause du renseignement américain.

Hier, comme il fait souvent dans ses tweets dans lesquels il mêle menaces et main tendue, M. Trump a souligné la nécessité pour « toutes les nations » de travailler ensemble. « Arrêtons la course aux armements », a-t-il lâché à l’attention de Moscou, sans autres précisions. « Nous ne participons pas à la twitto-diplomatie. Nous sommes partisans d’approches sérieuses », a sèchement répondu le porte-parole du Kremlin interrogé sur la salve de tweets présidentiels.

Pour le démocrate Adam Schiff, membre de la commission sur le renseignement de la Chambre des représentants, l’analyse présidentielle des tensions Washington / Moscou aborde tout simplement le problème à l’envers.

« Les mauvaises relations avec la Russie ont été provoquées par la violation de notre souveraineté, pas le fait d’enquêter sur cette dernière », a-t-il lancé. « Étant donné que l’intervention de la Russie (durant la campagne) a été fait en votre faveur, le conflit d’intérêt est dans votre camp, pas dans celui de Mueller », a-t-il ajouté à l’intention du président américain.



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