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Culture - Hommage

Stéphane Audran : adieu à l’élégance et la pudeur

Stéphane Audran est décédée.

Sa chevelure de feu, ses yeux de biche vert émeraude, son allure altière et son regard légèrement distant, comme si elle appartenait à un autre monde (celui des stars), vont manquer au cinéma français. Pourtant, Stéphane Audran, née Colette Dacheville, avait déjà pratiquement quitté la scène depuis plus de deux décennies déjà. À pas feutrés, avec cette élégance et cette pudeur qu’on lui connaissait. Compagne de Claude Chabrol, elle avait été dans les années 70 et 80 sa muse, son égérie, mais aussi témoin des vicissitudes des hommes. D’ailleurs, Isabelle Huppert, qui lui succéda en tant qu’actrice fétiche du réalisateur de la Nouvelle Vague, ne lui ressemblait-elle pas et ne pouvait-elle pas être considérée comme sa descendante légitime ?
Stéphane Audran faisait partie de ces stars inaccessibles qui avaient tracé une ligne de conduite aux étoiles montantes. Elle appartenait à une sorte de triumvirat, aux côtés de Delphine Seyrig et Françoise Fabian ; ces comédiennes qui par leurs seules voix, présence et simple gestuelle modelèrent la France et ses valeurs. On disait de cette grande dame qu’elle appartenait à l’ère pompidolienne : elle était en effet de cette période où la culture et l’art avaient de la classe. Stéphane Audran n’était pas une simple interprète des Biches, du Boucher, de la Femme infidèle, de Violette Nozières ou encore du Festin de Babette. Elle n’était pas un simple outil dans les mains du cinéaste Claude Chabrol, ou de Luis Bunuel, Bertrand Tavernier ou encore Claude Miller. Si des années 60 aux années 2000, elle a incarné plus de 90 personnages, elle était tous ces personnages à la fois. Lorsque plus tard, en 2009, elle décide de tourner la page de sa carrière et présente Une autre façon de vivre, livre dans lequel elle associait des souvenirs personnels et sa passion pour la médecine et la cuisine alternatives, Stéphane Audran était redevenue Babette, la cuisinière française au service d’une famille scandinave dans le film de Gabriel Axel (1987) et qui servait au public un festin pour les papilles, les sens et le goût.

Sa chevelure de feu, ses yeux de biche vert émeraude, son allure altière et son regard légèrement distant, comme si elle appartenait à un autre monde (celui des stars), vont manquer au cinéma français. Pourtant, Stéphane Audran, née Colette Dacheville, avait déjà pratiquement quitté la scène depuis plus de deux décennies déjà. À pas feutrés, avec cette élégance et cette pudeur...

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