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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

À Los Angeles, le musée des selfies

Une femme se tirant le selfie devant des statues imitant le célèbre « David » de Michel-Ange, un smartphone rose à la main. Mario Tama/Getty Images/AFP

Prendre un selfie, c’est tout un art : il faut choisir le bon angle, effacer le bout de bras péniblement tendu pour rendre au mieux l’ovale du visage, lever le menton et, surtout, sourire. Pas si surprenant donc que cette fièvre de l’autoportrait à l’ère des réseaux sociaux ait désormais son musée à Los Angeles.
Curieux d’explorer, en s’amusant, les tendances et les origines de ce phénomène, les deux créateurs du musée des selfies, Tommy Honton et Tair Mamedov, ont eu l’idée de cette exposition interactive. « Les selfies ont une histoire étonnamment riche, qui remonte à aussi loin que l’humanité crée de l’art », estime Tommy Honton. Statues imitant le célèbre David de Michel-Ange avec un smartphone rose à la main, trône fabriqué en perches à selfie, mais aussi consignes de sécurité du gouvernement russe diffusées après plusieurs accidents mortels ou encore l’autoportrait pris par un singe avec l’appareil du photographe David Slater : avec leur exposition, les fondateurs du musée veulent démontrer que ces « égoportraits » sont bien plus qu’une simple photo.
« Rembrandt a fait des centaines d’autoportraits, Albrecht Dürer cinq, Van Gogh des dizaines. (...) Quelle est la différence ? Évidemment, la technique artistique et l’échelle, c’est une chose, mais en réalité, si les téléphones portables et les appareils photo avaient existé, tout le monde en aurait pris », affirment les deux compères. Et dans leur musée, inauguré dimanche à Glendale, en banlieue de Los Angeles, l’autoportrait est bien entendu (presque) obligatoire.
À 45 ans, Lori Nguyen affirme ne pas en prendre souvent : « Je ne suis pas superjeune », avance-t-elle. Mais une autre visiteuse, Nina Crowe, admet en faire « un par jour ». Aucune des deux n’a en tout cas voulu rater l’occasion de se tirer le portrait sur des fonds originaux, qui devraient faire réagir leurs amis sur les réseaux sociaux, comme ces ailes d’anges – Angel Wings – de l’artiste Colette Miller ou l’œuvre de Darel Carey, qui donne une profondeur vibrante aux murs en les ceignant d’épais scotch noir. « Un véritable aimant à selfie », souligne le musée.
Ouvert pour deux mois, le musée des selfies pourrait prolonger son existence à Los Angeles si l’occasion se présente, d’après ses fondateurs qui se disent aussi prêts à faire voyager l’exposition à travers les États-Unis, voire le monde.
On y découvre aussi des statistiques liées à cette tendance, comme le fait que les femmes sont plus promptes à se tirer le portrait que les hommes : ainsi, à São Paulo, 65,4 % des selfies sont pris par des femmes et 61,6 % à New York. Un pourcentage qui explose à Moscou, avec 82 %. Il n’y a pas de statistiques concernant Los Angeles, mais Ally Bertik, une autre visiteuse, admet être accro. « C’est l’occasion de dire aux gens : « Coucou, je suis à cet endroit, peut-être que vous devriez y aller aussi. » C’est juste une façon amusante de dire ce que je fais, de montrer aux gens où je suis, explique-t-elle. Ça montre mon bon côté. »
Javier TOVAR/AFP

Prendre un selfie, c’est tout un art : il faut choisir le bon angle, effacer le bout de bras péniblement tendu pour rendre au mieux l’ovale du visage, lever le menton et, surtout, sourire. Pas si surprenant donc que cette fièvre de l’autoportrait à l’ère des réseaux sociaux ait désormais son musée à Los Angeles.Curieux d’explorer, en s’amusant, les tendances et les...

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